La ville de Paris ize note bigue enogue fore ze twou ofe eusse.Stéphane, Midnight Club II.

Comme je l'avais remarqué dans mon test concernant Midnight Club: Street Racing, la toute jeune franchise des Midnight Club est partie du bon pied. Surfant sur la joie des courses urbaines libres à l'instar de Midtown Madness, tout en évoquant l'univers du tuning, MC ne pouvait pas rester sans suite. C'est en 2002 sur PS2 (et en 2003 sur Xbox et PC) qu'un second épisode débarque. C'est un épisode charnière, celui qui dicte à quoi va devoir ressembler la franchise dans les années à venir.

Mais quels sont ces nouveaux critères, au juste? Dans un premier temps, revoir le gameplay. Dans cet épisode, les voitures sont du genre "pilotage on/off" c'est à dire qu'il n'est pas possible de rouler doucement. Soit on tourne pas assez, soit on tourne trop (les voitures sont très sous-vireuses). Soit on n'accélère pas, soit on part pied au plancher. Idem en ce qui concerne le freinage. C'est dans cet épisode que le pilotage a tendance à devenir bourrin. Je dis bien "a tendance" car dans ce jeu, les erreurs ne pardonnent pas. Ce n'est pas grave si votre voiture se crashe sur un bus, elle est suffisament résistante pour repartir comme si de rien n'était. Les plus petites voitures, elles, s'envolent à votre passage. La nitro, faiblarde dans le premier opus, est carrément surpuissante, mais en quantité très limitée.

Le gameplay se résume plus qu'à un nouveau comportement des voitures. Les cascades font aussi leur apparition. C'est ainsi qu'apparait les fameux démarages au frein à main, qui permet de prendre un meilleur départ. On peut aussi incliner sa voiture en l'air, très utile à certains endroits, car vous êtes amenés à faire des sauts gigantesques. On peut aussi se mettre sur deux roues, afin de se faufiler plus facilement dans le trafic. Mais attention, votre voiture est moins maniable et si vous touchez un obstacle (une voiture ou un mur), vous vous retournerez sur le toit et votre bolide sera un peu amoché. Dernier point: l'aspiration. En suivant le sillonnage d'une voiture pendant un petit délai, il est possible de déclencher une action spécifique qui vous permet d'avoir un bon coup de boost. Ces cascades sont très bien intégrées dans le gameplay, et rien que ça, ça renforce l'intérêt de Midnight Club 2.

Les nouveautés du jeu ne se résument pas qu'en matière de gameplay: le contenu est important, aussi. Des motos sont désormais jouables. Encore une nouveauté qui va inspirer les épisodes futurs. On y retrouve l'essentiel: le wheeling, le fait de se baisser un peu pour gagner de la vitesse de pointe, le transfert de masse... en contrepartie, la nitro est indisponible et toucher quelque chose assez fortement vous fait tomber de la moto, et bien entendu, vous perdez un temps précieux.

Mais où pourrait-on apprécier toutes ces nouveautés? Dans trois nouvelles villes, à savoir Los Angeles, Paris, Tokyo. Qu'on se le dise, ces villes se valent en terme de qualité. Si elles ne sont pas nécessairement plus grandes que Londres et New York, elles sont bien construites, regorgent de raccourcis, et on se surprend nous même à découvrir un petit passage que l'on ne connaissait pas.

Bon, par contre, en terme de charme, ce n'est pas folichon, la version PS2 n'étant pas la plus intéressante esthétiquement. Mais au moins, l'action reste lisible, les lieux reconnaissables, le trafic présent, les piétons aussi. En mettre plein la vue: ce n'est pas l'objectif principal de Midnight Club 2. A cause de l'aliasing, les textures, la distance d'affichage, ce n'est pas ce jeu qui va cracher les tripes de la PS2.

Les villes sont très intéressantes en terme de mapping.

Parlons du coeur du jeu: le mode carrière. Sensiblement identique au premier épisode dans sa démarche, on joue le rôle d'un petit street racer qui veur devenir grand. Il faut d'abord suivre le pilote de votre choix vers le point de départ de la prochaine course. Si vous le battez dans la série de deux ou trois course qui suit, vous empochez sa voiture. Une fois que tout les street racer de la ville sont battus, le champion fait son apparition. Battez-le, et répétez le processus pour les deux autres villes du jeu.

Qu'est-ce que ça représente en terme de challenge? Eh ben, le jeu en vaut la chandelle. Dans l'ensemble, la difficulté du jeu est très bien calibrée. Si les toutes premières courses sont un peu trop faciles, il va falloir vite apprendre à connaitre tout les petits trucs de la ville. Vos adversaires usent et abusent des raccourcis, donc il n'y a pas de raison de vous en priver. D'autre part, vous avez tout intérêt à rester concentré, car l'IA n'est vraiment pas du genre à se laisser faire. Pourquoi? Parce que, si ils ne sont pas des plus doués pour slalomer dans le trafic, dès qu'il s'agit de prendre les raccourcis, les trajectoires sont parfaites. Rien de bien insurmontable, mais ne soyez pas surpris de ne pas arriver à vous débarasser de vos poursuivants. Certaines courses en deviennent presque frustrantes. En ce qui concerne la gestion de la vitesse, ce n'est pas forcément une IA à la NFS qui vous attends si vous êtes en retard, ou qui vous colle aux fesses si vous êtes premier. C'est nettement mieux géré. Si ils sont en tête, ils conservent cette place, en baissant très légèrement le rythme. Et encore, certaines fois, ils ne ralentissent carrément pas, et ils sont trop difficile à rattraper, même si vous conduisez le mieux possible. En ce qui concerne la pression, ils sont assez doué. Si on approche du but, on remarque un groupe d'adversaires se rapprocher assez vite de vous avant la fin de la course. Disons officiellement que l'IA garde un rythme constant. Elle ne dépend pas de vous et de votre progression. C'est une très bonne chose en soi.

En terme de difficulté (en ce qui concerne le mode carrière en tout cas) le jeu est tout de même très éxigeant. Il faut absolument limiter les erreurs de pilotage et accumuler les raccourcis, parce que l'IA n'a pas le temps. Cela va de paire avec des circuits aux tracés très bien élaboré.

Parlons des circuits, justement. A la fois variés et nombreux, les tracés, reprenant encore une fois le système de checkpoint, sont très intéressants. Exploitant judicieusement les nouveautés de gameplay, ils laissent le joueur seul face à ses responsabilités. Très souvent, les circuits sont aménagés de sorte à savoir quel est le meilleur chemin à emprunter. Si certaines courses sont globalement assez guidées, d'autres demandent de faire preuve de logique. Un peu comme cette course à Paris, où il faut faire le tour de tout les ronds-points de la ville (cf vidéo ci-dessous). Une autre, à Tokyo, nous fait prendre tout les raccourcis du quartier portuaire. Hélas, des courses dans ce style, il y en aura de moins en moins dans les futur Midnight Club, qui seront davantage dirigistes. Un défaut que j'ai montré du doigt dans mon test de MC LA.

Admirez le magnifique accent français de votre rival et des flics.

A propos des autres modes de jeux, parlons du mode arcade, sympa pour prolonger le plaisir; le mode LAN, que je ne peux pas essayer mais qui permet de s'amuser à plusieurs; le mode combat, très original, qui reprend les règles CTF du premier épisode, en y ajoutant des bonus à la Mario Kart, assez fantaisistes. Cela va du gain de nitro à l'utilisation de chocs électriques pour ralentir l'adversaire, en passant par un bonus qui trouble la vue. Enfin, le mode éditeur permet de créer ses propres courses. Au moins, si vous n'êtes pas content des tracés conçus par le staff Rockstar, vous pouvez concevoir les vôtres.

Vous aurez peut-être remarqué que ce n'est pas dans cet épisode qu'apparaissent les licences officielles. Les voitures du jeu sont en fait des copies assez grossières de modèles existants. Un problème réglé à partir du troisième épisode. Un autre truc qu'on ne reverra plus: les petites cinématiques présentants vos rivaux. Très courtes, elles présentent des personnages archi caricaturés. Des personnes assez inquiétantes ou amusantes, c'est selon. Rare sont les pilotes à croire en votre potentiel. Mention aux personnages de Paris, qui ont pour la plupart un "franglais" très amusant (à l'image de Stéphane dans la vidéo).

Sur le chapitre sonore, j'apprécie personnellement les musiques, qui collent bien au jeu. Il y a trois thèmes en tout: hip hop pour LA, house pour Paris, et techno boum boum pour Tokyo. En ce qui concerne les bruitages, ce n'est pas terrible, par contre; le bruit des moteurs gagnerait à être plus réussi.

 

Que retenir, au final, de Midnight Club 2? Un épisode clé, qui impose naturellement les nouveaux standards de la série. Un peu faiblard sur certains points (graphismes un peu ternes, difficulté parfois très corsée, gameplay manquant parfois de précision) il demeure cependant très intéressant sur le plan de la durée de vie, l'ambiance somme toute très correcte, les villes variées et bien conçues, tout comme les circuits. On apprécie aussi les nouveautés apportées au gameplay (cascades, motos). Pas forcément le meilleur, mais en terme d'intérêt, il est excellent.

Une excellente base de travail pour le troisième volet de Midnight Club, le réputé DUB Edition, dont je reviendrais très prochainnement dessus.