Voici un petit test de Ridge Racer Type 4. On connait la série des Ridge Racer pour son entrée fracassante dans les jeux d'arcade dans les années '90, puis en s'affirmant d'office comme une série phare des jeux de course sur Playstation. Après Ridge Racer premier du nom et sa suite, RR Revolution, qui ressemblent beaucoup aux versions arcades; et après un Rage Racer (1996) attirant mais pas aussi jovial qu'avant, nous avons affaire, en 1999, à l'un des épisodes les plus soignés de la série des Ridge Racer, tout épisodes confondus.

Le crédo de ce Ridge Racer est un peu différent de ce que les fans ont connu jusqu'alors. Les premiers Ridge Racer ont eu une bonne réputation pour l'ambiance des courses. Idéalement, une course à la ridge Racer, c'est: un paysage qui mélange univers urbain et destinations exotiques, des carrosseries rutilantes, un gameplay centré sur la maitrise des dérapages, et une bande son dynamique. Bon, visiblement, ça ne choquait personne à l'époque d'être en ville, de traverser un tunnel et de se retrouver au milieu de palmiers, en driftant largement à plus de 200 à l'heure.

Depuis Rage Racer, l'ambiance de RR n'est plus la même. Ce n'est plus tout à fait aussi jovial qu'avant. Bien que ça se joue comme n'importe quel autre Ridge Racer, il y a ce petit truc qui fait que Rage Racer n'est pas aussi bon que son modèle. Mais Namco persiste, et veut s'éloigner du folklore des années '90, pour jeter un oeil vers l'avenir. D'où la volonté de faire des Ridge Racer plus sobre, mais pas moins intéressant.

C'est dans ces circonstances qu'apparait Ridge Racer Type 4 (appelé R4 pour faire plus simple).

La première chose qui frappe, c'est que le jeu est bel et bien conçu comme un jeu sur console. Le nombre de tracé et de véhicules est bien plus important que par le passé. Rien qu'en jettant un coup d'oeil au mode solo, on peut se rendre compte que le joueur, si il veut finir le jeu dans son intégralité, a du boulot. Beaucoup de boulot.

Le principe est simple: nous sommes un participant du Real Racing Roots '99 Grand Prix. Nous devons choisir parmis quatre écuries, qui représentent un niveau de difficulté. L'équipe française équivaut au niveau facile (voitures assez lentes mais maniables, IA faible); l'équipe japonaise au niveau normal; l'équipe italienne au niveau difficile (voitures rapides mais IA résistante), et enfin l'équipe américaine qui correspond au niveau expert (voitures aux performances variables, IA difficile à rattraper). Ensuite, choisissez un des quatre constructeurs qui vous plaisent, sachant que deux d'entre eux ont des voitures aux dérapages "adhérents" et les deux autres qui fournissent des voitures avec de vrais dérapages, idéal pour faire du drift. Reste enfin à participer au championnat, qui stipule que vous devez finir au moins à la troisième, deuxième, ou première place pour vous qualifier. En fonction de vos performances, vous débloquerez des voitures de plus en plus performantes. Si vous échouez pour vous qualifier, pas de panique: il vous reste des crédits. Mais si vous n'en avez plus... il va falloir reprendre tout à zéro.

Si vous êtes sorti victorieux d'un championnat, vous pouvez tenter votre chance et battre un pilote avec un véhicule spécial. Si vous le battez, vous dévéroulliez son bolide. Mention spéciale à l'Ecureuil, minuscule voiture qui tient infernalement bien la route et qui ne réclame qu'une grosse seconde pour rouler à plus de 300 à l'heure! N'oublions pas les épreuves de CLM qui permettent de se perfectionner. En tout cas, si vous voulez finir le jeu dans son intégralité, prévoyez beaucoup de temps devant vous; l'objectif suprême étant de débloquer toutes les voitures du jeu, tout en sachant aussi qu'il faut recommencer avec les autres écuries! Comptez une vingtaines de voitures par constructeur et quatre écuries différentes. Faites le calcul: ça fait près de 320 véhicules à collectionner! Sachant que vous pouvez en débloquer au maximum trois par championnat... oui, je sais, ça craint.

Parlons du gameplay. Comme souvent dans Ridge Racer, c'est minimaliste au possible. Accélérer, tourner, freiner, à la rigueur changer la vue, et c'est tout! Mais cette simplicité peut aussi être synonyme de technicité. A la vitesse à laquelle vont certains véhicules, il n'est pas évident de passer tout les virages à haute vitesse, sans se vautrer. Le plaisir est propotionnel à la vitesse à laquelle notre véhicule se mouvoie. Les véhicules lents ne sont pas passionnants à conduire; mais dès qu'on a la possibilité de conduire quelque chose de bien plus puissant, on ressent davantage l'exitation qui nous envahissait lors des parties de Ridge Racer (je parle des deux premiers). Soulignons que le temps d'adaptation à ce gameplay est très rapide.

Les circuits sont au nombre de huit. Se déroulant tantôt au Japon, tantôt aux Etats-Unis, on abandonne le schéma "Tunnel-palmiers-immeubles-retour vers le tunnel" et on se concentre sur des thèmes qui sont nettement plus urbains et... triste? C'est plutôt une ambiance "tunnel-immeubles-tunnel-encore des immeubles-retour vers le premier tunnel". Mais où sont mes palmiers? Bah, y'en a pas. Ce n'est pas pour autant laid: les circuits donnent l'impression d'être quand même un minimum chaleureux pour la plupart, mais si on compare avec les anciens Ridge Racer, ça peut s'avérer un peu ennuyeux. Mais ça reste agréable à regarder, de toute manière. La modélisation du paysage et des véhicules, ainsi que le filtre graphique, donne une belle apparence au jeu. Les menus sont également assez classieux, quoique minimalistes.

En parlant de classe, l'un des points fort de ce jeu, c'est sa personnalité. Ce n'est pas un jeu compliqué, mais pas pour autant simplifié à l'extrême. Il s'apprécie tel quel, mais comme on aime bien faire chez Namco, la bande son et les cinématiques sont de très haut niveau. Il y a une réelle harmonie entre l'identité graphique, la musique, et l'ambiance des courses en général. Alors en find e compte, pas besoin de palmiers pour faire un bon jeu de course arcade. A condition que vous vous appliquiez sur le reste! Pour la beauté du geste, voilà la très belle cinématique d'intro:

 

3... 2... 1... GO!!!

 

En relativisant, il figure parmi les épisodes de Ridge Racer que je préfère. Ce n'est pas forcément celui qui colle le mieux au stéréotype Ridge Racer, mais son charme est ailleurs. Très bien réalisé, agréable à jouer, peut-être un peu répétitif il est vrai, R4 est venu compenser les défauts de Rage Racer, sympa mais sans doute trop austère, hésitant trop entre jeu inspiré de l'arcade et jeu destiné à la PlayStation. R4 n'est pas tombé dans ce panneau, et offre une très belle expérience de jeu, même une grosse dizaines d'années plus tard. Ce jeu dégage une classe réelle, ce qui est à mon sens très rare dans un jeu de course arcade. Voilà pourquoi il mérite d'être dans la ludothèque des fans de jeux de course arcade!

A noter: R4 a fait récemment son apparition sur le PSN. Pour cinq petits euros, c'est un excellent opus de Ridge Racer qui s'offre à vous. Pourquoi ne pas en profiter?