Après avoir principalement abordé dans les précédentes parties de mon point complet l'ambiance, le gameplay, les circuits et les véhicules, il est temps d'aborder les derniers points à savoir. Il s'agit de la qualité graphique, de la bande son, et enfin du mode multijoueur. Je vais faire en sorte d'être à la fois bref et exhaustif.

 

Parlons donc des graphismes. Le fait que les courses se déroulent dans un milieu urbain nous offrent une nouvelle perception des graphismes. Tout est moins coloré et luxuriant qu'auparavant, mais les développeurs n'ont pas pour autant rendu les environnements moins riches.

Hélas, en terme de ressenti, force est d'admettre que globalement, le jeu est moins beau que Pacific Rift. Non pas parce que c'est moins luxuriant et plus apocalyptique (forcément), mais en terme de modélisation et de soin, je trouve que les développeurs ont fait une petite marche arrière.

Ils ont fait des efforts, pourtant. Les efforts ont été concentrés sur la modélisation des véhicules et les "effets spéciaux" durant les courses. Mais en ce qui concerne les circuits, ce n'est pas la joie. Les textures ne sont pas forcément les plus jolies, la luminosité un peu spéciale (il arrive assez souvent de ne pas trop savoir où l'on va), le rendue de la boue et de l'eau pas très folichonne. Pour le coup, le rendu de la boue et l'eau est médiocre, comparé à Pacific Rift. Je suis déjà surpris par le fait que pendant les courses, vos véhicules ne se salissent pas. Pour un jeu de course Off-Road, c'est louche... et presque réciproquement, l'eau n'a aucun effet sur l'état visuel de votre voiture. De plus, dans Pacific Rift, lorsque l'on pose les roues dans l'eau, on a visuellement l'impression que notre véhicule roule dans quelques centimètres d'eau. Ce n'est pas tout à fait le cas dans Apocalypse. On a plus l'impression que l'eau, dans ce jeu, est représenté par une espèce de texture posée sur le sol quand il s'agit de flaques. Le pompon, c'est quand on tombe dans la mer. Notre véhicule tombe comme un caillou, un peu comme si il n'y avait pas d'eau, justement! On devine tout juste le moment où notre véhicule fait "plouf", mais l'effet est vraiment très mal rendu. Selon moi, les développeurs se sont montrés trop négligeants sur ces détails. C'est franchement dommage, surtout si on compare le soin apporté aux graphismes dans Pacific Rift.

Et que dire de la modélisation des autres éléments du décor, un peu quelconque? On ne s'en rend pas très compte en mouvement, mais beaucoup d'éléments du décor donnent l'impression d'être cheap. On n'avait pas ce sentiment dans Pacific Rift. En fait, c'est graphiquement trop répétitif et mal exploité. C'est sur ce point là que MSA est contestable graphiquement. Mais attention: ça ne veut pas dire que le jeu est devenu laid.

Rien de tel que de la musique pour ambiancer les courses endiablées de Motorstorm. On le sait, Motorstorm nous a offert dès le début une tracklist de choix, collant très bien avec l'ambiance du jeu. Ici, le crédo est très cinématographique, les musiques donnent le ton face à la situation du joueur. Remixée par Noisia, Elite Force et DJ Shadow, on ne peut que constater que c'est de la Very Fitting Music. On ne pouvait guère envisager mieux comme morceaux, mais celà dit, ce sont des morceaux qui s'écoutent selon les circonstances. Elles s'apprécient justement parce qu'il se passe des choses sur le circuit. Petit grief, on pourrait aussi se contenter de morceaux "à la Monument Valley" avec du bon rock qui nous motive à se battre sur le circuit. Mais tant pis, pas ce coup-ci.

En terme de son, il n'y a rien à reprocher en ce qui concerne les bruitages d'ambiances. Mention spéciale aux explosions, effondrements et tornades, très bien rendus sur le plan auditif. Mais comme d'hab, il y a un Talon d'Achille dont Motorstorm n'arrive pas à se séparer: le son des moteurs. Non pas qu'il soient désagréables, mais il faut encore se contenter d'un seul son moteur par catégorie. Dommage.

Et juste un mot sur les doublages; déjà que les cinématiques mettant en scènes Mash, Tyler et Big Dog sont à prendre au dexième degré, il en est de même en ce qui concerne la qualité des doublages. Autant la voix de Big Dog correspond bien à celle d'un motard américain buveur de bière, il n'en est pas de même pour les deux autres protagonistes, qui doivent se farcir des voix un peu trop caricaturales.

Venons en maintenant au mode multijoueur. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'a rien à voir avec celui de Pacific Rift.

Fini le mode de ranking qui améliore notre rang (de 1 à 5, sachant qu'il faut finir dans l'ordre à 100% les rangs en bronze, argent et or). Cette fois, c'est les jetons qui vont dicter notre manière de jouer. C'est simple: à chaque course, on gagne des jetons. Ils se gagnent en finissant la course, ou en remplissant des conditions particulières. Vous gagnez aussi des jetons par expérience (par exemple: avoir couru tel nombre de fois sur tel circuit, etc...). A l'instar des FPS, il y a des médailles et des honneurs à gagner. Ils vous font eux aussi gagner des jetons.

Le niveau maximal à atteindre est désormais de 80! Il faut faire beaucoup de parties pour prétendre avoir un tel niveau. Pour y parvenir plus rapidement, les développeurs ont songés à instaurer un système de paris. Kézako? Il suffit simplement, avant chaque course, de prendre pari sur un adversaire. Si vous finissez devant lui, vous gagnez votre pari. Simple, non? Avant le début de la prochaine course, il suffit d'accepter si oui ou non vous empochez vos gains. Si vous refusez, il va falloir à nouveau parier, mais votre mise aura un meilleur multiplicateur. L'astuce est donc de réussir des paris (pas forcément les plus difficiles) histoire de gonfler son multiplicateur, et espérer gagner beaucoup de jetons lorsque le moment d'empocher ses gains est venu. On retiendre que ce système n'est pas ridicule et est assez bien pensé. On peut tout à fait se fixer un petit pari personnel et s'attribuer à rival à battre.

D'autres changements importants ont été opérés. Le système de veto n'est plus; la console nous suggère deux circuits. A nous de voter pour savoir lequel aura notre dévolu. On peut en outre choisir n'importe quel véhicule, ils sont tous disponibles. Enfin, on peut disposer d'atouts qui nous sont propres. A l'instar de Blur, vous pouvez vous constituer trois atouts, répartis dans trois catégories différentes (conduite du véhicule, boost et attaque des adversaires). Assez original, ces atouts ne servent au final pas à grand chose, les effets étant pour la plupart difficilement perceptibles. En prime, les joueurs ont tendance à abuser de l'atout d'accélération améliorée (du caviar pour les pilotes de Semi!); si une màj du jeu est à venir, ce serait bien que les atouts soient actifs en même temps que le boost. Je croyais que le délai de 10 secondes à chaque début de course (une tradition dans Motorstorm) servait à ne pas défavoriser les véhicules au départ... les atouts cassent un peu ce principe.

Dans l'ensemble, le mode multijoueur est plutôt addictif, bien qu'une fois qu'on ai gagné tout les véhicules, il n'y a plus de véritables objectifs, si ce n'est d'améliorer son niveau ou d'avoir le plaisir d'affronter des joueurs plus fort que soi.

Par contre, il y a deux choses que je blâme franchement dans ce mode multijoueur.

- La fiabilité du mode de jeu en ligne. Quelques difficultés pour rejoindre les parties, et le serveur prend un malin plaisir à virer les joueurs ayant un mauvais ping. Bilan: beaucoup de déconnexions lors des débuts de course. Et que dire des freezes avant que ne sortent les patch... si il y a bien quelque chose qui dégoutent les joueurs quand ils jouent en ligne, c'est les freeze. Il y en a qui ne comprennent toujours pas ça, en 2011? A côté, le mode multi de Pacific est très fiable.

- Autre défaut: le fait de devoir attaquer ses adversaires pour gagner des jetons. En effet, certaines pièces pour les véhicules se débloquent en ayant un quota de victimes. Conséquence: ça rend les joueurs inutilements violents, obsédés par l'idée de faire des frags. C'est franchement ridicule, étant donné que dans Motorstorm, la qualité de notre pilotage importe plus que l'assaut de nos camarades de jeu. Certains joueurs sont devenus carrément bourrins! Rien de tel pour gâcher l'expérience de jeu.

 

Vous l'aurez compris, il y a encore du pour et contre, quand on en vient à parler de MSA. Graphiquement, on pouvait faire mieux; en terme de bande son, c'est bien mais encore faut-il accrocher aux morceaux; et le mode multijoueur est addictif mais farceur.

Ces arguments vont-ils pénaliser le jeu lorsque le moment de la conclusion sera venu?

Est-ce le meilleur Motorstorm?

Est-ce un must have des jeux de course arcade sur PS3?

Qui est le père d'Eric Cartman?

Est-ce un vrai Motorstorm?

La réponse à toutes ces questions... c'est dans l'ultime partie, le chapitre final: la partie 6!