Le jeu vidéo est-il devenu un produit de luxe?

 

C'est une impression qui n'échappera à personne: quand on est un amateur de jeu vidéo, il est nécessaire de faire des dépenses. Que ce soit l'achat de la console, des jeux, des manettes, des DLC... le sentiment de se faire "pomper" du fric semble de plus en plus présent.

Dans les faits, c'est vrai. Il y a une époque, jouer au jeu vidéo, c'était avoir une console, deux manettes, une télé, et quelques cartouches pour s'amuser. Mais maintenant, ça va beaucoup plus loin. On prétend que les jeux sur console de salon sont devenus plus chers, les consoles aussi, les manettes aussi, j'en passe et des meilleures. C'est tout à fait vrai si on prend en compte les facteurs temporels et technologiques (entendez par là: plus c'est récent, plus c'est high-tech, donc plus c'est cher, sauf si vous attendez qu'on baisse les prix). Cela va de pair avec ce qu'on appelle la "crise", période durant laquelle tout est plus cher. Le consommateur, dont l'amateur de jeu vidéo fait naturellement partie, peut avoir tendance à surveiller ses dépenses.

Mais le lien entre la crise et l'univers du jeu vidéo est imaginaire. La vraie question qu'il faut se poser, c'est: est-ce que le jeu vidéo a toujours été un luxe?

Prenons un exemple simple: la Neo Geo. La console de SNK s'est forgée comme réputation d'être assez inacessible, lorsqu'elle était disponible en magasin, à cause de son prix très élevé selon les standards de l'époque, sans parler du prix des jeux. Mais ce "surcoût" était justifié par le fait qu'il y ai "l'arcade à la maison" et nous dispense de beaucoup de piécettes à insérer dans une borne de Metal Slug.

D'autres consoles tel que les Playstation 2 et 3 (lors du début du commercialisation des consoles) avaient la réputation d'être chères. Mais selon une politique cher à Sony, les consoles évoluent, et au passage les prix baissent. Dans ces circonstances, le jeu vidéo n'est pas ce qu'on appelle un luxe. On peut également parler de "la valeur des choses" qui est une variable en constante évolution.

Mais reste un problème majeur: au final, est-ce que le fait de jouer est devenu un luxe?

Etant donné les éléments cités plus haut, nous avons tendance à dire que oui, jouer est devenu un luxe. En terme d'investissement, à une époque où une autre, il fallait lâcher du pognon où jouer le fils à papa pour exaucer ses voeux de gamer les plus cher. Toutes les générations de joueurs ont vécu ce problème.

Mais d'un autre côté, ce n'est plus un luxe, dans la mesure où la perception du jeu évolue. Plus orienté sur le large public, il concerne tout le monde, des plus jeunes aux plus vieux, et n'est plus l'affaire de vrais gamers comme il y a environ vingt ans. C'est finalement le point positif des choses: si tout le monde y met du sien, c'est la preuve que le jeu vidéo est accessible dans tout les sens du terme: on ne se rend plus compte du fait qu'un pad sans fil est hors de prix, parce que beaucoup de choses qui nous entourent ont plus de valeur. On se moque de payer un abonnement au Xbox Live parce qu'en retour on peut jouer face à des milliers d'autres joueurs. On se moque des DLC hors de prix parce qu'il y aura toujours des pigeons pour les acheter (Activision, est-tu là?). On se moque de devoir payer les instruments livrés avec Rock Band. Etc...

Les joueurs se moquent de ça, et pourtant on ne peut pas s'empêcher de s'en plaindre.

 

Bref, ce qui aurait été considéré comme un luxe il y a un certain temps, a tendance à devenir un luxe... transparent.