Le Bréviaire des vaincus vous proposent une plongée originale dans la littérature : science-fiction, romans noirs, fantastique ou oeuvres inclassables. Nous sommes ouverts à toutes les propositions, ceci est un terrain propice aux expérimentations littéraires !
Dans la saga Astérix, il y a un avant et un après Goscinny. Lorsque ce brillant scénariste meurt, la série poursuit avec Uderzo proposant le dessin et le scénario. Si au niveau graphique, la série n'eut rien à se reprocher, on ne peut pas en dire de même avec les scénarii d'Uderzo. N'est pas scénariste qui veut. C'est avec de telles tentatives que l'on comprend qu'un dessinateur, même très bon, n'a pas forcément les qualités d'un conteur.
Intervention d'animaux magiques, imagination de personnages creusant la généalogie des gaulois, voire préquelles, Uderzo tente pas mal de choses mais ne réussit jamais véritablement ses essais. C'est pour cette raison que j'ai laissé tomber Astérix. Le pire étant, je pense que les avis seront unanimes, Le Ciel lui tombe sur la tête. Dernière création scénarisée et dessinée par Uderzo, vide créatif absolu : une histoire qui n'en a que le nom où interviennent des caricatures de mangas et de comics. Un raté de A à Z.
C'était en 2005. 8 ans plus tard, un nouvel Astérix débarque en ce jeudi 24 octobre. La série n'avait jamais connu un tel délais, il faut dire qu'il était difficile de se relever d'un échec (commercial et créatif) comme Le Ciel lui tombe sur la tête. Uderzo, trop âgé, passe le relais : Conrad au dessin (Les Innommables) et Ferri au scénario (De Gaulle à la plage). Deux auteurs talentueux qui nous proposent une nouvelle aventure hors du village (histoire de voir du pays comme dans Astérix chez les Corses ou en Hispanie).
Que vaut le dernier Astérix ? La peine qu'on l'achète. Tout simplement. Sans être un sommet de la série, comme les plus belles créations du tandem originel (Obélix et compagnie par exemple ou Astérix chez les Corses), on retrouve le sourire. Astérix revient en forme bien que dans une version très, trop, fidèle. Pas d'écart, on n'est pas chez Spirou et ses audaces (excessives parfois), ici on DOIT respecter le matériau d'origine : les personnages, le graphisme, etc.
Ferri s'en sort bien en proposant ici et là les jeux de mots propres à Goscinny, même si on n'éclate pas de rire ces créations restent d'un bon niveau (j'en avais un bon moi : "Les Pictes-Pockets") ; les anachronismes savoureux et surtout la découverte d'un nouveau peuple il y a des siècles de cela. Sérieux et fantaisie se mêlent, comme au bon vieux temps, avec des noms de dieux véridiques et inventés, etc. On regrette simplement une histoire pas assez dense, qui manque de rebondissements et un peu plus de bagarres aussi.
Pour le dessin, Conrad fait un travail de copiste remarquable. On pourra pinailler sur deux/trois détails, deux/trois personnages secondaires pas idéalement reproduits, il n'en demeure pas moins que le trait de Conrad fait des merveilles.
La lecture de cette nouvelle aventure terminée, désormais réconcilié avec une série qui déclinait sauvagement durant la période Uderzo seul, j'espère que le tandem Ferri-Conrad continuera et surtout s'écartera un peu plus de la série originelle. Pas de trahison mais des écarts montrant la personnalité de Conrad dans le dessin, l'humour de Ferri complétant le cahier des charges. Il y a un côté trop "cahier des charges" justement dans cette aventure. Les points sont respectés mais il manque un petit quelque chose pour vraiment réjouir le fan d'Astérix que je suis. La prochaine fois...peut-être.
Astérix chez les Pictes - Ferri/Conrad
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N'oubliez pas d'acheter notre premier ebook, 1er roman d'un jeune auteur : Bad Bite de Dimitri Bednarz !
On réduit souvent Montaigne, à juste titre pour ce qui est l'importance littéraire de l'oeuvre, à ses trois livres des Essais. Les Essais, c'est l'ouvrage d'une vie, sans cesse remanié au fil de son existence, et cela jusqu'à sa mort, Montaigne a cherché à saisir par le texte une pensée en mouvement, en évolution. Point de prêt-à-penser ici, notre philosophe songe, vit des expériences qui modifie sa perception, il est perpétuellement en prise directe avec le réel. Pas de dogmatisme mais une sorte de philosophie à la fois personnelle et nourrie de lectures de l'Antiquité qui migre progressivement vers la sagesse de l'homme mûr.
On pourrait parler longtemps de Montaigne, je ne peux d'ailleurs que saluer l'initiative de France Culture l'été dernier qui nous offrit une série de podcasts de qualité sur cet auteur incontournable de la Renaissance tardive. Comment aborder Montaigne ? Par pure subjectivité.
En effet, l'extrait que j'ai choisi me semblait particulièrement pertinent et encore d'actualité, c'est là la magie des Essais et de tout grand texte littéraire, être autant dans le particulier d'une époque que l'universalité d'un propos toujours valable malgré l'accumulation des siècles. Dans le chapitre "De la vanité", Montaigne tire une critique de ses voyages à la base médicaux. En parcourant divers pays d'Europe, Montaigne voulait autant guérir que s'instruire.
Ici, il se révolte contre le bêtise du "touriste" pourrait-on dire si l'on ne craint pas l'anachronisme. Quoi de pire en effet qu'un touriste cherchant ailleurs ce qu'il avait chez lui ? C'est ne pas comprendre la richesse du voyage : l'Autre. L'altérité et non la ressemblance. En voyage, c'est ce que je recherche, l'autre dans ce qu'il a de différent de moi : sa langue, sa culture, ses moeurs, etc. D'une part pour découvrir mais aussi pour se retrouver, le contraste est un bon moyen pour affirmer sa propre identité nationale, savoir qui l'on est et d'où l'on vient.
Certains penseurs actuels vont vite en pensant que l'identité nationale est le terreau des totalitarismes, c'est oublié que toute personne vit dans un lieu et est modelé par la culture d'un pays, son mode de vie...le citoyen lambda est nourri consciemment ou non par l'identité nationale. La différence des identités c'est la richesse, il faudrait plus craindre l'homogénéisation des identités (au profit de qui ? de quoi ?) ou le communautarisme qui participe à la division interne d'un pays (non pas la division géographique naturelle des régions, les Bretons différents des Lorrains, mais l'ajout de fractures ethniques à des villes voire des quartiers).
Bref, même si Montaigne n'évoque, logiquement, pas ces aspects, propres à notre époque et non à la sienne, il faudrait comme lui se plaindre de ces comportements grossiers de touristes français par exemple se plaignant de ne pas retrouver ailleurs ce qu'ils ont chez eux. Le voyage, c'est aussi l'humilité. Apprendre à se dépouiller un temps de son bagage culturel pour se fondre dans l'identité de l'Autre : par respect et pour expérimenter une métamorphose identitaire.
"J'ai honte de voir nos hommes enivrés de cette sotte humeur de s'effaroucher des formes contraires aux leurs : il leur semble être hors de leur élément quand ils sont hors de leur village. Où qu'ils aillent, ils se tiennent à leurs façons et abominent les étrangères. Retrouvent-ils un compatriote en Hongrie, ils festoient cette aventure : les voilà à se rallier et à se recoudre ensemble, à condamner tant de moeurs barbares qu'ils voient. Pourquoi non barbares, puisqu'elles ne sont françaises ? Encore sont-ce les plus habiles qui les ont reconnues, pour en médire. La plupart ne prennent l'aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrés d'une prudent taciturne et incommunicable, se défendant de la contagion d'un air inconnu".
"De la vanité", Essais, Montaigne.
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Il y a longtemps que nous n'avions pas communiqué sur les futures publications du bréviaire des vaincus. Voici un petit billet pour rectifier ce manque.
Tout d'abord, après un bilan de deux mois de mise en vente, l'ebook Bad Bite n'a malheureusement pas trouvé son public. Cela m'attriste, tout autant que l'auteur Dimitri Bednarz. Malgré l'envoi de communiqués de presse, une large diffusion sur les réseaux sociaux, des billets d'actualité sur le site et une vente sur différents sites (Youscribe, Amazon, Breviairedesvaincus.com), les ventes ne sont clairement pas à la hauteur.
Comme il faut bien tirer des conclusions des échecs, nous réflechissons actuellement à des modèles économiques alternatifs. Le problème vient-il de la littérature numérique ? Actualitte.com rapportait il y a quelques semaines que le chiffre de vente de la littérature numérique en France, par rapport aux ventes totales du livre, était d'environ 1%. Autrement dit, presque rien. Rien comparé aux 20% des Etats-Unis. Le problème vient-il du prix ? 3,50 euros, est-ce trop pour un fichier numérique ? Quel prix pour rentabiliser le travail des auteurs comme les traducteurs ?
Face à ces interrogations, nous réfléchissons donc à une offre financée par la publicité. De la publicité dans les ebooks, de la publicité sur le site, ces revenus permettront alors de financer les auteurs et de diffuser les livres numériques gratuitement avec une participation libre des lecteurs. Autrement dit, lisez et payez le montant que vous voulez. C'est une idée que nous trouvons séduisante car elle a l'avantage de totalement bousculer les pratiques, mais même avec la gratuité, l'affaire prendra-t-elle ? Possible. Possible lorsque l'on regarde le nombre de lectures du livre sur Youscribe, environ 400 lectures de l'extrait des 25 premières pages en deux mois, un résultat encourageant.
Bref, fermons cette parenthèse. La prochaine publication, fin octobre, début novembre, portera sur Death of a celebrity d'Hulbert Footner. Un polar des années 40 où il est question du milieu du show-business, de rivalités, de starlettes montantes et vieillissantes et de crimes, bien entendu. Hulbert Footner est un écrivain canadien, véritable crime writer. Jamais traduit en français jusqu'à présent, cet oubli sera réparé grâce au travail de Bertille Marion, jeune traductrice talentueuse.
Le roman est en cours de lecture/corrections. Il n'y aura plus qu'à le conditionner en ebook et à créer une couverture. Normalement, en vente sur le site pour 2 euros fin octobre, début novembre.
Merci de nous lire, de nous suivre. Achetez nos livres, c'est l'assurance d'en produire plus et de vous présenter en français, pour la première fois, des oeuvres de qualité issues des pulp fictions.
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La France n'est pas encore à la page concernant la littérature numérique. Le billet d'aujourd'hui servira donc à tous de se mettre au niveau en répertoriant les différents moyens de livre un livre numérique. Il ne faut pas forcément avoir une liseuse. Ci-dessous, la copie intégrale du document inclus dans tous nos livres vendus sur la boutique.
N'oubliez pas d'acheter Bad Bite sur Kindle Store ou Youscribe ou chez nous.
"Tout d'abord, merci d'avoir acheté ce livre numérique. Toute l'équipe du Bréviaire des vaincus vous remercie chaleureusement. Ce fichier va vous aider à lire ce document. En effet, il est possible de lire de différentes manières, avec différents supports, un ebook. Voici donc quelques pistes pour que vous puissiez profiter le mieux possible du livre acquis. En dehors des liseuses, listées en bas de ce fichier, tous les liens vous conduiront vers des solutions gratuites.
Il existe sous Firefox divers programmes qui vous permettront de lire l'ebook depuis votre navigateur. Le plus connu reste EpubReader.
Chrome a également des extensions permettant de lire vos livres numériques depuis le navigateur comme Magic Scroll.
Adobe propose un logiciel gratuit, sur Mac et PC, vous permettant de lire depuis votre ordinateur des livres numérique. Voici, Digital Editions.
Autre logiciel efficace, vous permettant également de gérer une bibliothèque numérique : Calibre, version Mac ou PC.
Plusieurs applications existent pour Ipad et Iphone, voici un article d'ebouquin.fr listant les applications pour Ipad et un autre d'iphon.fr listant des applications pour Iphone.
Il est également possible de lire sous Android (smartphones ou tablettes) grâce à cet article listant différentes applications.
Le livre électronique téléchargé peut aussi être lu sur liseuse. Ces appareils sont pensés pour la lecture numérique. Vous n'avez qu'à brancher votre liseuse à votre ordinateur comme un disque dur externe et via le logiciel fourni avec votre liseuse à transférer le livre numérique dans votre appareil.
Il existe de nombreux modèles de liseuse. La moins onéreuse est la version de base du Kindle d'Amazon. Sinon, vous pouvez vous reporter sur les modèles de la société Bookeen, de Sony ou du Kobo. Ce ne sont là que les exemples les plus populaires et appréciés."
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Pour ceux qui ont raté l'info, Bad Bite est disponible sur le Kindle Store (possibilité de lire un extrait). Vous pourrez lire le livre sur smartphones ou tablettes (via l'application Kindle) ou directement via un Kindle.
Cliquez sur la couverture pour accéder au lien :
Il est enfin là, voici la sortie de Bad Bite de Dimitri Bednarz, roman fou et délirant, la découverte de la rentrée littéraire (mais si !). Allez, promo exceptionnelle pour le coup, le livre est à 2 euros pendant une semaine !
Pour accéder au produit, cliquez sur l'image ci-dessous :
Après avoir publié la dernière fois un extrait du premier chapitre de Bad Bite, je vous propose aujourd'hui de découvrir le début du second chapitre avec la fameuse scène du sexe tranché. Après un tel acte, la vie de notre "anti-héros" va clairement basculer.
J'en profite également pour vous présenter la couverture définitive de Bad Bite. L'ouvrage va être relu intégralement jusqu'à dimanche pour une publication qui devrait intervenir dans le courant de la semaine prochaine. D'abord dans notre boutique en ligne, sur breviairedesvaincus.com, puis ailleurs (Amazon, Apple...). Bonne lecture !
"Mon coma dura trois jours et trois nuits et je n'aurais jamais dû m'en sortir mais je ne sais pourquoi, sûrement le remords, ou encore un de ses éclairs de lucidité, Jenny appela les secours avant de s'enfuir. J'avais perdu énormément de sang et à mon arrivée à l'hôpital plusieurs transfusions furent nécessaires pour me stabiliser.
"L'opération comportait des risques et on allait tenter sur moi une première médicale. C'est ma femme à qui l'on expliqua la situation par téléphone, qui l'autorisa. Et dans mon malheur, il y eut un énorme coup du sort, et énorme est un bien petit mot.
Mais revenons à cette soirée qui changea le cours de mon existence à jamais.
J'étais donc en plein sommeil mais le viagra avait fait plus que son effet et quasiment atteint de priapisme, j'avais encore une gaule insoutenable. Jenny s'en aperçut et se remit au travail. Je m'éveillai donc de la plus belle des manières et ouvrant mon oeil, j'observai cette blonde givrée avec une kippa sur le sommet du crâne entre mes cuisses. Le rêve allait virer au cauchemar mais je n'en savais encore rien sinon j'aurai sauté hors du lit et fui cet appartement de malheur sans demander mon reste. Jenny releva son visage et me fixa intensément de son regard de folle à lier avec l'expression que je lui connaissais et qu'elle avait lors de ses moments les plus dépressifs et hystériques.
- C'est pas d'un moulage de ta bite que je veux, c'est ta queue...
Je ne comprenais qu'à moitié ce qu'elle baragouinait et avec un geste plein de classe, je fis pression de mes mains sur sa kippa pour qu'elle achève ce qu'elle avait commencé. Elle s'esquiva avec vivacité puis d'un geste précis et rapide ouvrit un rasoir au fil brillant puis trancha ma queue encore dure juste au-dessus des couilles. Je poussai un cri d'effroi et de douleur atroce, puis par réflexe j'appuyai mes mains sur ce qu'il restait de ma virilité. Cela ne freina qu'à peine les flots sanguins qui se déversaient sans discontinuer sur Jenny Horny Orgasmus que cette salope avait placée dans le lit. Choqué physiquement, détruit psychologiquement, je m'évanouis pour ne me réveiller que trois jours plus tard."
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Le premier livre publié par le Bréviaire des vaincus, Bad Bite, arrivera bientôt dans notre boutique en ligne. Il ne reste plus qu'à finaliser la couverture et tout sera terminé. Le livre bénéficiera, pour la première semaine d'exploitation, d'un prix exceptionnel : 2 euros au lieu de 3,50. Une offre qui ne durera qu'une semaine à partir de la mise en vente du livre sur la boutique du Bréviaire des vaincus.
Couverture provisoire
En attendant, je vous propose de découvrir les deux premières pages du roman. Un début qui vous donnera, j'espère, envie d'en lire plus.
"Ma femme était partie en voyage d'affaires à Dubaï et j'étais certain qu'elle allait rentrer avec tout plein de bijoux plus moches et clinquants qu'un palais de prince saoudien, arguant que c'étaient de bonnes affaires mais j'étais également sûr que pour faire passer la pilule des dépenses qui allaient plomber notre compte commun, pourtant bien garni, elle me ramènerait un billet de loterie à trois cents dollars pièce qu'elle aurait payer de sa poche. Elle agissait toujours ainsi quand elle partait là-bas. Il faut savoir que lorsqu'on arrive à l'aéroport international de l'émirat, on peut participer à un tirage au sort plutôt original. En effet, contre trois billets de cent dollars, on reçoit un des mille tickets, qui s'il est gagnant vous permet de remporter une splendide Lamborghini Gallardo livrée à domicile. Ma femme, donc, qui me connaissait bien, et pour cause, elle m'avait demandé en mariage il y a plus de dix ans déjà, savait qu'agissant ainsi, je ne pourrai lui reprocher ses achats de babioles dorées merdiques.
Les gosses étaient chez les grands-parents. J'avais donc ma soirée de libre. J'avais prévenu Jenny, ma maîtresse, que ce jour-là, j'irai la prendre en bas de chez elle et que j'avais réservé une table dans un restaurant trois étoiles. Pour Jenny, un trois étoiles ou un Macdonald, c'était du pareil au même, sauf qu'il y avait de l'alcool dans les grands restaurants. Elle n'avait pas le palais éduqué mais c'était toujours une joie douloureuse, pour elle, de passer un moment avec moi, alors elle acceptait. C'était une artiste américaine protéiforme qui touchait tantôt à la peinture, tantôt à la sculpture, au body-painting et à d'autres nouvelles formes artistiques dont je n'avais jamais entendues parler. Elle vendait ses oeuvres de merde - au sens propre du terme puisqu'elle avait composé des trucs à base de déjection humaine - à des collectionneurs privés, à des galeries et à d'autres institutions du marché de l'art. Elle était également complètement suicidaire et passait d'un état d'exaltation extrême proche de l'orgasme à un état dépressif morbide en l'espace de quelques secondes, et entre les deux ne manquait jamais de se remplir le nez de cocaïne. Elle avait bien d'autres défauts mais aussi d'incroyables qualités : une poitrine au format C nature et un petit cul de lycéenne à faire bander un pape mort. Le tout monté sur une bouche de suceuse aux lèvres juteuses et dopées au collagène comme il n'en existe même pas dans les films de cul. Je dois également ajouter, pour compléter le tableau, qu'elle était complètement hystérique, fêlée et qu'elle avait eu une relation avec le chanteur Pete Doherty qui l'avait larguée car il la trouvait trop déjantée. Qu'une poule de compétition comme Jenny s'intéresse à un type comme moi restait un mystère. Je ne comprenais pas et j'évitais de me poser la question. Imaginez le tableau, une artiste plus trash que Marylin Manson, mieux roulée que la plus bonne des actrices de Private[1] et sapée avec des santiags bleues, un caleçon léopard, une immense ceinture avec une tête de mort pour boucle, un soutien-gorge pour seul haut, des lunettes de soleil violette, une kipa pour couvre-chef et toujours un Cohiba XXL dans la bouche avec un type comme moi qui n'avait absolument rien d'exceptionnel ou d'original. Bien au contraire, je ressemblais à tous les types qui débutaient leur quarantaine : un bon petit bidon que j'essayais de perdre deux fois l'an en m'inscrivant dans une salle de sport, mais je n'allais jamais au-delà de la troisième séance ; un début de calvitie que j'essayais de cacher en rabattant mes cheveux sur le devant qui laissaient des pellicules sur les épaules de mon costard. Last but not least, je commençais à avoir quelques pannes que je dépannais grâce au Viagra. Ma seule originalité, finalement était d'être un type complètement banal et sans rien d'exceptionnel dans un monde où tous souhaitaient se démarquer en se tatouant des motifs hideux, en se teignant les cheveux d'une couleur dégueulasse ou en s'habillant de manière décalée. Alors que tous voulaient être David ou Victoria Beckham, ou n'importe quel autre people, étant moi-même je n'étais personne et cela me convenait parfaitement."
[1] Groupe international, d'origine suédoise, leader dans l'industrie de la pornographie, apprécié des amateurs pour la plastique des ses actrices.
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Oeuvrant sous le pseudonyme d'Alfoux, je vous propose ici de découvrir les talents d'hier (oubliés) et les talents d'aujourd'hui et de demain. Des personnes intelligentes et proposant des écrits sortant des sentiers battus.