Killer is Dead est la nouvelle itération de Suda Goichi connu pour sa forte personnalité et ses univers délirants. Si Shadow Of the Damned est passé relativement inaperçu, Lollipop Chainsaw s'est bien vendu et SineMora, lui, aura su satisfaire les fans de Shoot'em up. Qu'en est-il de cet opus attendu au tournant et dont la publicité encombrait internet depuis des mois ?

 

 


Une organisation de mercenaires accepte tout type de contrats, Mondo Zappa, le seul et unique assassin de la PME cache un lourd secret à base de cailloux lunaire et d'obscurité très très sombre. Le scénario, aussi mature et complexe qu'un épisode de South Park (Nan, pour le coup South Park c'est vachement recherché.) ne sert que de prétexte à meubler le temps entre des niveaux épisodiques décousus et sans réels points communs. J'ai pu lire sur le web qu'il fallait « comprendre » le scénario, le chercher intensémment tant il ne distille son précieux savoir qu'aux amoureux de la scène indi (cinémato-prout-prout-littéraire), bah voyons. C'est un discours que j'entends souvent quand on parle de cinéma. Ne pas admettre de s'être fait entuber ouais.

 

 

 

Mondo, un héros ridicule.

 

Mondo devra parcourir des niveaux à la réalisation et la durée très inégale. Découpé en douze épisodes principaux et quelques missions annexes, le jeu s'avère court et son rythme est haché par des choix douteux. Le premier épisode se termine en moins d'une minutes et ne consiste qu'à avancer. Passant les cinématiques, le deuxième se terminera tout aussi rapidement, une dizaines d'ennemis (et encore, par vague.) S'il n'y avait ces séquences cinématiques, le jeu s'acheverait en moins de six heures. J'ai mis huit heures et une minutes pour le finir en normal en laissant tourner la console sans jouer et j'ai trouvé le temps long. Soit les missions sont trop courtes, soit trop longues. Chaque niveau se déroule de la même façon. Une cinématique animée pour un semblant de background, un speech se voulant drôle, les gimmicks de Mondo qui s'essaie à la classe et on se lance dans le jeu après l'apparition du titre de l'épisode, on avance, termine le niveau et l'on revient au menu des missions. Les combats de boss sont inintéressants, esquive, on bourrine en bullet time et on recommence. Jouez dans la difficulté moyenne et vous tuerez les boss sans le moindre effort...en Very Hard rien ne change.

 

 

 

En image, ça à l'air très bien.

 

 

Plusieurs fois nous sert-on des doppelniveaux. On se retape le même décor pour des besoins scénaristiques à peine recherchés et Mondo se permet même de vanner : « Ça à changé depuis la dernière fois. » Ah oui, à part nous forcer à réutiliser les mêmes mécanismes que lors de la première visite, ils ont rajouté des explosions. /Clap clap clap.

 

Pourquoi nous avoir pondu deux niveaux similaires (Troisième et douzième) où l'on se contente de marcher dans une absence de décor jusqu'à atteindre des points scriptés dévoilant le scénario ? Mondo ne court pas, il traîne la patte, chiant quand il faut recommencer le jeu.

Faut-il parler des missions Gigolo ? Reprenant vaguement le principe de Yakuza, il faut draguer une femme aux courbes généreuses en la regardant à des endroits précis (les nichons, et le bac à ciboulette pour les deux du fond qui ne suivent pas) sans se faire chopper. Appuyer sur RB permet à Mondo d'enfiler les lunettes qu'il porte constamment sur le nez le reste du temps et de voir les belles en sous-vêtements (changeable en leur offrant différents costumes) et surtout de savoir quel type de cadeau elles aiment. Réussir à les satisfaire peut les pousser à nous gratifier de récompenses telles qu'armes secondaires ou séances de tripotage virtuelle. Vu qu'il n'y à que trois armes à gagner, on se tripote souvent.

 

Pour résumer, on lance la mission, on regarde la nana avec insistance en mettant les lunettes chaque fois que possible jusqu'à faire monter la jauge et on lui offre un cadeau une fois la barre pleine jusqu'à satisfaction et bingo. Hyper stratégique. C'est une vraie leçon de vie puisque cette technique fonctionne dans la réalité, essayez. Barney Stinson se donne trop de mal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mode Gigolo, du grand art.

 

 

 

 

 

 

 

 

Killer is dead se présente comme un beat'em all classique en 3D, Mondo, équipé d'un katana et d'un bras bionique démesuré dispose d'attaques simple avec X, de coups puissants avec son bras gauche « Musselback » avec Y et de parade/esquive avec B. Une gâchette sert à viser et l'autre à tirer. Mondo peut également équiper quatre armes secondaires dont trois sont parfaitement inutiles sinon une pour trouver des bonus. Pas de touche de saut mais ce manque est compensé par des attaques dynamiques et nerveuses. Du moins en apparence. Les attaques simples sont rapides et sont suffisamment efficace pour éliminer les ennemis mais pas pour percer leur défense, en gros, bourriner avec X ne suffit pas, il faut aussi bourriner avec Y quand l'ennemi garde. L'attaque « puissante » ne l'est pas. Si l'on rajoute à cela les attaques dites « rapides » qui ont un temps d'exécution très longs et une animation de fin immobilisant le personnage on obtient un système de combat souple et frais en apparence mais lourd et poussiéreux une fois le pad en main. Esquiver une attaque de justesse permet au héros de se défouler sur l'ennemi façon Omnislash, classe la première fois, chiant la deuxième. Mondo manque également de puissance, il faut attendre la fin du jeu et le costume débloqué en tuant le dernier boss pour que ses attaques aient un réel impact. Jouer à DynastyWarriors procure plus de sensation et accessoirement de plaisir.

 

Mondo est upgradable via un menu directement accessible en appuyant sur Pause. Une nette amélioration par rapport aux précédents jeu du studio. Seulement voilà, les compétences achetables sont tout bonnement inutiles. Je ne vois pas en quoi claquer des cailloux lunaires dans une compétence me permettant de faire la toupie (en maintenant X, attention, jeu rapide.) m'est utile, surtout qu'au moindre coup durant l'action, l'attaque s'annule. Il est donc préférable de bourriner tous les ennemis avec X jusqu'à avoir suffisamment de combo et des les tuer avec un Adrenaline Burst (tue l'ennemi en un coup.). Les armes secondaires sont optimisables mais le constat est le même, hormis le tir classique (et le seul dont on se sert) le reste ne vaut pas la peine d'y dépenser des points. Le sort de Soin est utile, trop utile. En échange d'un peu de sang on regagne une quantité non négligeable de vie, et avec tout les ennemis métalliques qu'on butte, le sang ne manque pas. Si si, tuer des tuyaux et plaques ambulantes pour obtenir du sang est parfaitement logique. D'ailleurs, tuer des ennemis sert aussi à augmenter les jauges de vie et de sang.

 

Après une esquive, ça charcute.

 

 

Techniquement, le jeu nage en eau trouble. Si l'on ne peut lui reprocher de tirer son épingle du lot esthétiquement (surtout à notre époque) il faut bien admettre qu'en dehors des cinématiques c'est très très moyen. Les environnements sont plats, fade et peu détaillés et on ne peut même pas interagir avec. L'on doit se contenter de détruire les rares objets modélisés par les développeurs pour y trouver quelques points de vie ou de sang ou Scarlett , l'infirmière tendancieuse qui aiment se planquer dans des pots de fleurs. Les ennemis se ressemblent tous et sont formés de tuyaux métalliques, si le design est laissé à l'appréciation de chacun, leurs couleurs se mélangeant à celles des décors nuisent à la visibilité et donc au gameplay. Le jeu est volontairement trop sombre, augmenter la luminosité le rend tout simplement immonde, la faute à des tâches remplaçant les ombres au sol.

 

L'adrenaline burst.

 

On retrouve AkiraYamaoka aux commandes de la bande son. Que l'intégralité des musiques se retrouve sur l'OST de l'édition Fan est une bonne chose mais il faut avoir les oreilles solides. Entre une techno poussive et lancinante, de la dubstep de bas étage (pardon pour le pléonasme) et les riff de guitare en boucle pour une fausse impression métal...La bande son est décevante et n'est pas digne de ses précédentes ½uvres. Il à su créer une ambiance sonore parfaite pour accompagner le joueur en enfer dans Shadow of The Damned et une musique joyeuse et nerveuse dans Lollipop Chainsaw, ici elle est trop éclectique et ne trouve jamais le bon équilibre pour coller au jeu. Foutre de la dubstep dans un jeu qui se veut artistique brise la cohérence, là on chie sur un cupcake à la vanille. Et faut qu'il arrête avec sa dubstep, c'était démodé le jour où c'est apparut. Il y à une « musique » de Skrillex dans LC et je ne l'ai jamais entendu, thanks god.

 

Le doublage japonais du jeu est horrible et la synchronisation labiale est encore une fois à la ramasse. La version US est déjà plus supportable et l'on échappe aux cris aigu de la blondasse de service (dont l'implication scénaristique est aussi profonde qu'une chanson de Morsay.) qui s'excite pour tout et rien façon anime de bas étages.

 

 

 

 

Salut, j'ai la classe.

L'infirmière tendancieuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque j'ai joué à Shadow of the Damned, j'ai lu que l'équipe de Suda à été bridée, que le jeu à subit différentes refontes et qu'il ne correspondait plus vraiment à l'image qu'il s'en faisait. Le jeu proposait une histoire classique mais traitée avec brio, ne laissant jamais le joueur perdu dans de longues cinématiques sans intérêt et le poussant toujours à progresser. Dans Lollipop Chainsaw, le scénario aussi ridicule qu'hors propos sert de justificatif à toutes les élucubrations et permet toutes les folies. Avec Killer is Dead, Grasshopper Manufacture à eu carte blanche pour laisser éclater sa folie. Killer is Dead est un essai artistique qui se prend tant au sérieux qu'il en devient ridicule. Tout est forcé. Du personnage principal ridicule dans son costard cravate à lunette avec un bras gigantesque, au patron black en chemise Hawaïenne avec des prothèses improbable et fumant le cigare en passant par les femmes absolument parfaites et sans le moindre défaut. Mention spéciale à David, le grand vilain de l'histoire se baladant en string doré juste parce qu’il le peut. L'humour tombe à plat et le seul moment que je retiendrais est celui où Mondo brise le quatrième mur en disant qu'il est nécessaire à un BTA d'avoir des boss. Est-ce que la désinvolture du héros est amusante ? Non, pas plus que son « attrait » pour les femmes. Nicky Larson au moins restait pervers dans toutes les situations. Si Zappa se tape une femme dans l'introduction du jeu, il se comportera plus comme un adolescent par la suite, acceptant chacune de leur requête car elles ont une paire de seins sans jamais montrer qu'il excelle avec la gente féminine.

 

Au niveau du contenu c'est tout aussi famélique puisque la quasi totalité de la boutique est réservée aux personnages féminins. Cadeau pour le mode gigolo, costume pour des PNJ qui n'apparaissent que 30 secondes dans le jeu...Mondo n'aura en tout que 4 costumes tous plus laids les uns que les autres...et à un prix exorbitant. En plus des missions scénarisées des missions annexes à objectifs variés sont disponibles en plus de challenge à la difficulté relevé au départ mais accessible à force d'entrainement et d'upgrade. Censées relever la durée de vie, elles restent fade et n'apporte finalement que peu d'élements au jeu.

 

Trouver Scarlett débloquera des challenges.

 

Néanmoins il est bon de reconnaître que Grasshopper Manufacture à appris de ses erreurs. Pouvoir passer les cinématiques rend le jeu plus agréable à faire lorsque l'on doit le recommencer plusieurs fois pour obtenir le meilleur score ou simplement pour accumuler de l'expérience et de l'argent. Les niveaux sont rejouables à l'infini sans avoir à repartir de zéro et cela même en changeant la difficulté. Le menu d'optimisation disponible directement ingame est également un plus. Les améliorations sont disponible si on recommence le jeu contrairement à Lollipop Chainsaw où une compétence acquise au niveau 5 restait au niveau 5 même en « New Game+ ». Malheureusement cela ne suffit pas à pallier les défauts du jeu. Les améliorations de l'arme n'apparaissent pas en cinématique, le découpage en épisodes démolis le rythme déjà bien lent du jeu et n'est pas rattrapé par une narration aussi faiblarde que perdue. Le gameplay est lourd et laisse à penser que Mondo est une huître tant ses frappes ne font pas de dégâts. A chaque coup qu'il subit il est envoyé en arrière par contre, plutôt frustrant lorsque acculé par un groupe.

 

Si Killer 7 semblait barré avec un scénario puissant et des personnages atypique, Killer is Dead n'en garde que le visuel. Il ne peut même pas se targuer de jouer avec les codes du jeu vidéo comme le fait Flower, Sun and Rain et n'est pas assez drôle pour rivaliser avec No More Heroes que ce soit au niveau des parodies que de l'humour « décalé ». Il n'a pas le coté gore de SoTD ni son coté sexy et grotesque.

 

J'attendais KiD autant que SoTDet Lollipop Chainsaw et force est de reconnaître qu'il me déçoit énormément ; si Suda pond des jeux pareil quand il est libre, je préfère qu'il soit bridé pour accoucher de jeu plus standards. On ne peut même pas parler de délirs vidéo ludique tant le gameplay et les mécanismes sont classiques, seule l'ambiance très japonaise peut faire croire à une excentricité. Je m'attendais à une aventure à la Black Knight Sword. Je n'ai pas pris plaisir en jouant, il y à des dizaines de BTA qui lui sont supérieurs, en commençant par Lollipop Chainsaw. Si vous êtes fan de Suda 51, soyez prévenu vous risquez d'être déçu. Ici, c'est le classicisme qui prime, il ne suffit pas de balancer pleins d'idées dans tous les sens pour exprimer la folie.

 

 

 

Vivienne, elle fait de la moto.

Bryan, le chef.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mika, aka je suis inutile.

 

 

Note : J'ai apprécié le clin d’½il à SoTD durant l'épisode avec Alice où il fauttirer sur des têtes de chèvres pour allumer la lumière.

 

Note (bis) : A quand un héros aux cheveux longs ? Prochaine génération de consoles ? Nan parce que des héros aussi ridicules, ce n'est plus possible. On nous servait l'excuse du marine avec des limitations technique pour les cheveux, ça commence à être gros comme mensonge.

 

DLC : Episode 51, offert avec l'édition Fan. Jouable sans plus, le scénario est aussi absurde que dans le reste du jeu. Un vampire engage Mondo pour tuer un autre vampire, en arrivant au boss il nous dévoile que le contrat est un piège, blah blah...Le niveau est sombre, tout se ressemble et il n'y à pas de challenge, malgré ce que peut dire Mondo en arrivant au château.

 

Succès : Pas foncièrement difficiles à obtenir, il faudra farm encore et encore afin d'obtenir un maximum d'argent. Les succès liés au gameplay sont faciles.