Après une saison 2015 particulièrement réussie, Pro Evolution Soccer s'apprête à revenir d'ici quelques mois dans une version 2016 très ambitieuse. L'an passé, j'avais été particulièrement séduit par la qualité du gameplay qui renouait avec les grandes heures de la saga. Comme on dit, l'appétit vient en mangeant et c'est avec une faim de loup que je me suis rendu chez Konami France pour tester une version alpha du prochain PES. Alors, PES 2016, véritable évolution ou simple mise à jour ?

Note : tous les screenshot de cet article sont tirés de vidéos diffusées lors de l'E3 et disponibles sur YouTube

 

PES 2016 : la bataille pour le ballon

 

Cette année, outre les améliorations graphiques apportées à PES 2016 (pelouse de bien meilleure qualité, visages encore plus fins, nouveaux éclairages) attendez-vous à avoir du changement pad en mains. Si celui-ci ne se fait pas immédiatement ressentir, le jeu s'appuyant (heureusement) sur le solide gameplay de PES 2015, il saute rapidement aux yeux dès les premiers duels bien plus disputés que dans le passé. Fini le défenseur qui reste tétanisé façon Bruce Harper dans Olive et Tom après s'être pris un crochet ou un petit pont et vive le guerrier Gattuso ne lâchant jamais l'affaire. C'est simple vous pensez avoir gagné votre duel ? Erreur fatale. Désormais un défenseur mis dans le vent ne l'est jamais complètement et tentera par tous les moyens de vous arrêter, donnant l'impression de jouer sa vie pour la conquête du cuir.

Si je regrette l'absence de vrais tirages de maillots (oui vous savez, ça fait des années qu'on nous parle de ce truc et qu'on ne le voit toujours pas dans les jeux de foot...), je saluerai l'énorme effort apporté au niveau de la réactivité des joueurs se jetant désormais comme des morts de faim sur le ballon. Le combat de "bonhomme" revient au centre du jeu avec ce PES 2016 et il faudra bel et bien "aller au charbon", comme disait le regretté Thierry Roland, pour remporter vos duels. On va jouer des coudes plus que jamais. 

Et oui, c'est ça d'avoir mis le combat au centre du jeu, pfff la douleur est une simple information, relève toi simulateur

Et pour mettre en avant cette évolution de gameplay notable, les équipes de Konami ont triplé le nombre d'animations (avec des transitions d'animations en très net progrès) et mis au point un nouveau  moteur de collision particulièrement prometteur.

 

PES 2016 : des contacts qui font bobo

 

C'était l'un des points faibles qui a longtemps été reproché à la série PES, le moteur de collision se met enfin à jour avec une gestion des contacts en temps réel sans vilain script qui déterminait souvent par avance l'issue d'un duel. Désormais place aux issues indécises et aux animations multiples voyant les corps des joueurs voler dans les airs après un contact aérien ou encore glisser au sol en tentant de se rattraper avec leurs mains.

Et bim le tacle par derrière, espèrons que l'arbitrage saura sanctionner et juger le niveau d'agressivité des joueurs dans ce PES...

Mention spéciale également à l'animation des joueurs qui se relèvent en déséquilibre après une chute pour poursuivre leur effort en tentant désespérement de mettre un pied afin d'intercepter un ballon...ou une jambe. Et dans le cas de la jambe, inutile de vous dire que cette fois-ci les animations de chutes diffèrent toutes les unes des autres sans non plus en faire des tonnes. Un très bon point prometteur à voir toutefois en action avec des joueurs utilisant leur tactique au combien connue (et cheatée) du pressing permanent du Real Madrid...

L'année dernière, de nombreux joueurs ont eu besoin de passer par la case tuto pour s'adapter au gameplay de PES 2015, je poursuivrai sur ma lancée en tentant d'aller encore plus loin  avec PES 2016 :)

 

 

PES 2016 : un rythme de jeu fidèle à PES 2015

 

 

Au niveau du rythme et de la construction de jeu, PES 2016 possède de nombreuses similitudes avec PES 2015. Autrement dit, si vous avez joué à PES 2015 l'an passé, vous ne devrez pas être trop dépaysé au niveau de vos repères. Toutefois, il faudra compter cette fois-ci sur une intelligence artificielle bien plus présente en défense avec des joueurs couvrant nettement mieux leur couloirs et n'hésitant pas à utiliser leur corps pour empêcher des démarrages de course au niveau des couloirs. Déborder semblait particulièrement difficile dans cette première version testée mais comme chaque année, il faudra voir ce qu'il en sera dans la version finale et surtout en ligne encore une fois face aux Real Madrid et autres Bayern de Munich (vous comprenez pourquoi je joue avec la Chine, le Cerezo Osaka ou l'Ouzbekistan maintenant ?).

 Cela ne se voit vraiment pas sur ces images mais la pluie est vraiment réussie dans ce PES 2016, l'animation des filets est par contre à la rue, en image comme en vidéo

Par défaut (en mode automatique, 3 barres d'assitances) enchaîner le jeu à une touche de balle m'a également paru aussi simple que dans PES 2015. Toutefois,  avec des défenseurs bien plus présents physiquement, il me semble possible de vraiment réagir face aux joueurs abusant de ce style de jeu. Autre point positif, les fameuses frappes enveloppées R2 ne passent pas comme avant même si il faudra là encore vérifier leur efficacité dans le jeu en ligne et non face à l'IA.

Un mot également sur les gardiens et leur utilisation en manuel : ils réagissent beaucoup mieux avec des comportements plus adaptés aux situations (notamment sur les corners) et sur les frappes lointaines avec de nouvelles animations pour claquer le ballon en sortie et non en les repoussant dans l'axe. Enfin, la nouvelle caméra in game apporte également plus de lisibilité aux actions suivant beaucoup mieux le ballon et les mouvements des joueurs.

Voici la nouvelle caméra du jeu qui suit mieux l'action, à tester

Logiquement et dans la recherche de sensations encore plus poussées en termes de simulation, j'ai également pu tester le mode full manuel (FUMA pour les intimes, avec 0 assistances et tirs manuels). Et là pour le moment, il y a de quoi s'interroger même si je ne veux pas être alarmiste.

 

PES 2016 : des interrogations qui demeurent

 

 

Si dans l'ensemble PES 2016 me donne pour le moment toutes les raisons de croire que nous auront un très grand cru à la rentrée prochaine, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur de nombreux points à commencer donc par le mode manuel.

En retirant toutes les assistances, je n'ai pas franchement eu la sensation d'avoir des joueurs totalement détachés du ballon et effectuant leur passe dans n'importe quelle direction à la puissance souhaitée. Si les frappes elles, restaient bien en manuel, la circulation de balle était bien trop facile pour une prise en main FUMA et ne permettait pas de placer le ballon vraiment où je le souhaitais. En comparaison par rapport à PES 2015, un grand pas en arrière a été fait de ce côté là donc. Etant donné qu'il ne s'agissait que d'une version alpha, j'attendrais toutefois mon prochain contact avec une version plus avancée pour vous confirmer si oui ou non Konami aura mis de côté un mode manuel joué pourtant par tout une communauté de joueurs.

Le mode FUMA est pour le moment resté aux vestiaires...

Autre interrogation et de taille : si je suis très confiant sur l'utilisation future de patchs permettant d'avoir un jeu irréprochable au niveau des licences, je reste sceptique sur le contenu lui-même du jeu : nombre de stades  (je pense qu'il faudrait doubler leur nombre au minimum, actuellement PES 2015 compte 20 stades), modes de jeu (qui seront dévoilés à la Gamescom) et tous les petits plus nécessaires à l'immersion.

Si l'ajout des célébrations sur les buts est bienvenue et bien foutue, je regretterai l'absence d'une véritable réalisation TV comme c'est le cas chez FIFA avec des ralentis tout simplement sublimes nous donnant l'impression de regarder un véritable match de football.

Une nouvelle fois, nous sommes partis pour avoir des ralentis bien inférieurs à ce qui se fait sur un FIFA, sérieusement, on est scensé voir où va le ballon là ? 

Et en parlant de ralentis, toujours aucune information sur un nouvel éditeur de ralenti "replay" permettant de mieux gérer ses vidéos et la création de compilations par exemple. La possibilité d'enregistrer son match pour le visionner avec une réalisation TV (afin de faciliter le commentaire des youtubers par exemple), la possibilité de réaliser des palettes tactiques façons Canal + pour analyser son jeu ou celui de son adversaire ou encore les améliorations autour du terrain (gestion de joueurs partant à l'échauffement, echauffement d'avant match, animations de joueurs sur le banc de touche etc...), les informations sur le jeu en ligne (nouveau système de division / progression / récompenses...)...sont autant de points sur lesquels je m'interroge encore.

D'une manière générale, ma principale interrogation réside dans le fait que si PES 2016 semble pour le moment avoir mis le paquet une fois de plus en termes de gameplay, j'ai quelques doutes quant au contenu propre du jeu qui devra encore une fois proposer quelque chose de bien plus costaud pour pouvoir tenir sur une saison entière. Et ne me parlez surtout pas du mode My Club que je trouve anti-PES et assez bon pour tenir 2 semaines à tout casser là où une ligue des masters en ligne pouvait me faire jouer au jeu une année entière.

 

Premier avis : Favorable

 

Plus qu'une mise à jour, PES 2016 semble bien parti pour évoluer de manière significative et conserver son titre de meilleur jeu de foot de l'année....sur le terrain. Car en dehors, nous verrons si cette année PES jouera du piano debout : modes de jeu, online, mode FUMA, nombre de stades, nouvelles options, nouvelle réalisation TV, animation des filets, traitement équivalent des commnautés PC, PS4 et Xbox One... Ce sont peut être des détails pour vous, mais cela veut dire beaucoup pour nous.