Entre le goût amer laissé aux fans lors du passage à la HD avec Resident Evil 5 et le semi-engouement de ceux-ci pour un titre définitivement axé action lors de l'annonce de Resident Evil 6, Capcom a tout de même préparé de quoi remplir nos estomacs friands de chaire fraîche grâce à un petit retour en arrière en compagnie de Resident Evil : Operation Raccoon City, un spin-off misant radicalement sur le multijoueur.

On the other side.
Le virus se propage dans Raccoon City, Umbrella se trouvant en position délicate dans cette affaire décide alors d'envoyer l'USS (Umbrella Security Service), composé d'experts possédant chacun leur propre spécialité, afin d'éliminer toutes les preuves (humaines ou non) pouvant être défavorables à la firme mégalo. Les événements relatés se situent chronologiquement dans la série entre le 2ème et 3ème opus, vous vous retrouvez donc, en quelques sortes, de l'autre côté du front. Le titre se veut donc essentiellement pour le fan de premier ordre. Mais, de ce côté-là, le jeu ne parvient à maintenir un fan-service digne de ce nom, puisque les apparitions des têtes connues de la série sont extrêmement succinctes et profitent d'une mise en scène en deçà de ce qu'on a pu connaître avec la série. Et ce n'est pas fini, les chutes de fin de la campagne sont malheureusement, elles aussi, bâclées à la va-vite et auraient pu être bien plus soignées.

Cela dit, il est important de préciser que c'est bien la première fois qu'un Resident Evil n'est pas développé en interne, chez Capcom, car c'est bien les canadiens de Slant Six Games (pour les deux du fond, on leur doit notamment SOCOM : Special Forces, un TPS plutôt moyen) qui se sont attelés au développement du soft. Et c'est bien là qu'on ressent la différence, entre des personnages plus souples dans la maniabilité, une action constante, des ennemis remplissant quasi-totalement votre écran, des munitions à gogo... On ne se retrouve donc plus devant un Resident Evil mais bien un Left 4 Dead-Like façon Third Person Shooter.

Lupo, Spectre, Beltway et Vector sous les ordres du grand Hunk.

Un pour tous.
Mais face aux dangers de cette ville tombée aux mains du Virus-G, vous devrez surtout agir en équipe, et dans cette équipe, il faudra veiller à la complémentarité de chaque protagoniste afin d'obtenir un groupe prêt pour chaque situation se mettant entre vous et votre objectif. Pour cela, vous aurez droit à six personnages jouables : Demolition-Man, plus connu sous le nom de Beltway, l'éclaireur alias Vector, la scientifique A.K.A. FourEyes, la toubib allemande Bertha, la soldat Lupo ainsi que Spectre, le radar ambulant. Chacun d'entre eux possédant deux capacités passives ainsi que trois actives (vous ne pourrez en choisir qu'une seule une fois sur le champ de bataille), utilisable après un certain de temps de rechargement. À l'inverse de ses capacités propres à chaque personnage, les armes à feu peuvent être portées par n'importe quel protagoniste, mais le bémol, car il y en a bien un, est que, celles-ci ne se démarquant pas assez les unes des autres, vous terminerez sûrement l'aventure avec une arme sans avoir envie de gaspiller de l'XP dans une autre. Cette XP est d'ailleurs omniprésente dans RE : ORC puisque vous en gagnerez dans les modes multijoueurs mais également à la fin de chaque mission de la campagne. Celle-ci vous permettra d'acheter des armes ou des capacités (voire de les améliorer) pour vos personnages. Et Dieu sait si certaines capacités actives peuvent vous sauver la vie dans les situations les plus ardues.

Et des situations ardues, vous en aurez, du moins dans certains cas, puisque la difficulté du jeu est très mal gérée, il vous suffit de sélectionner le mode Professionnel pour vous rendre compte de l'énorme bêtise de Slant Six Games. Effectivement, ces petits tabernacles de canadiens se sont dits « Eh ! Pourquoi on n'augmenterait pas la vie des ennemis quand on élèverait le niveau de difficulté ? » Fatal Error. Cette décision gâchera surement votre expérience de jeu si vous aimez le challenge à cause de certains passages tout bonnement long à en mourir à cause de la résistance surhumaine des ennemis. Mais s'il n'y avait que cela...


Vous pourrez utiliser les zombies en tant que bouclier pour avancer face aux tirs de Spec Ops.

Un défouloir bas de gamme.
L'imprécision constante du gameplay joue également beaucoup dans les tares du jeu. Entre le sentiment d'être perdu à chaque instant entre des dizaines de zombies à la jugulaire et de Spec-Ops nous tirant dessus, le système de couverture automatique ne servant très peu vu la difficulté de l'appréhender et le manque de finesse pour un jeu coopératif qui ne se trouve en fait qu'être un bon gros défouloir. À tout cela s'ajoute une durée de vie solo de 4h à tout casser ainsi qu'une réalisation ultra-bancale et datée, profitant du strict minimum. Entre des animations à la limite du comique ou encore une mise en scène plus que bidesque, des textures à se taper la tête contre le mur et des effets visuels (le feu !) totalement loupés, vous aurez tôt fait de blâmer Capcom de ne pas avoir prêté leur moteur maison pour ce spin-off.

Si vous comptez faire RE :ORC en solo, n'envisagez donc même pas d'acheter le soft. L'I.A. alliée étant foiré jusqu'à la moelle, vous vous surprendrez même à douter de continuer l'aventure tellement c'est un calvaire de devoir tout faire soi-même, quand il y a autant d'ennemis que pour quatre personnes (sinon ça ne serait pas drôle). La campagne en coop peut néanmoins devenir intéressante mais le réel atout multi du jeu est le Versus. D'un côté, les Spec-Ops, de l'autre, l'USS et entre eux, les zombis. Tout en sachant qu'après avoir encaissé un certain nombre de balles, lors de l'agonie, des hordes de zombies attirés par votre sang encore tout chaud se rueront sur vous, ce qui peut donner vie à des stratégies bien maîtrisées. Ou pas.


Outre les zombies classiques, vous affronterez, en nombre conséquent, des Lickers, des Hunters ainsi que des Tyrans.

Un multijoueur qui s'en tire plutôt bien.
Outre un mode Deathmach très classique, le mode Biohazard aura particulièrement retenu notre attention. Cinq fioles contenant un échantillon du Virus-G doivent être récupérés dans chaque camp, et celles-ci [i]popent[/i] aléatoirement sur la map ce qui donnera lieu à des affrontements purs et durs afin de faire gagner son équipe, et par la même occasion, quelques milliers d'XP au passage. Le mode Biohazard s'apparente donc très fortement à un « Capture The Flag » quelconque mais qui fait son petit effet dans un Resident Evil.

Un autre mode baptisé « Survie » est quant à lui plutôt original dans son concept. Huit joueurs (4vs4) s'affrontent sur une map, un hélicoptère débarquera prendre les derniers survivants à la fin d'un compte à rebours de 5 minutes. Petit bémol cela dit, il n'y a que quatre places dans l'hélicoptère, vous devrez donc donner corps et âme pour atteindre le point d'extraction avant que l'on vous [i]chipe[/i] votre place, et quelques fois, sous votre nez. Le dernier mode, et de loin le moins passionnant, est intitulé Héros. Il est en fait une simple copie d'un Team Deathmatch classique sauf que vous pourrez jouez avec les grosses têtes de la série comme Leon S. Kennedy ou encore Hunk, mais pour gâter tout cela, la résistance des personnages est décuplée puisque vous n'aurez droit qu'à une seule vie durant tout le round. Autant dire que vous serez vite agacé de ne pas voir l'ennemi tombé après 3 chargeurs de mitrailleuse dans le bide.

Le feu est, de loin, l'effet visuel le plus raté de Resident Evil : ORC.

Inutile de vous faire un dessin, Resident Evil : Operation Raccoon City ne vous occupera pas des mois, ni même quelques semaines mais le soft n'en reste pas moins un TPS lambda comme on en voit presque tous les mois. Malheureusement,nous nous attendions à bien plus vu la renommée de la série dont il porte le nom. Seul un fan de la série et des expériences online très tolérant pourra prendre du plaisir à jouer au titre jusqu'à l'arrivée du prochain opus canonique, en octobre prochain. En attendant, passez votre chemin.

Points positifs

• Les classes de personnages
• Complémentarité en coop

Points négatifs

• Imprécisions dans le gameplay
• Techniquement laid
• Le fan service loupé
• L'I.A. anecdotique et la difficulté mal gérée

Benjamin M.