Karuraô de son nom japonais, Skyblazer est un jeu de plateforme édité et développé par Sony Imagesoft, sorti chez nous en 1994 sur Super Nintendo. Dans la lignée des Demon's Crest et autres Castlevania IV, ce jeu fait partie des indémodables de sa génération qui restent tout à fait jouables avec grand plaisir 15 ans plus tard.

Une histoire

Raglan, méchant parmi les méchants, décide de libérer le maître des armées du mal : Ashura. Celui-ci, en plus de pourrir le royaume autant qu'il le pourra à l'aide de ses sbires monstrueux et maléfiques, aura pour tâche de se venger de Skylord qui l'avait visiblement autrefois malmené. Et pour appuyer un peu plus encore ses pulsions morbides, il kidnappe la jolie magicienne Arianna afin de s'en servir éventuellement comme bras droit, même si techniquement il en a déjà quatre (des bras, pas des otages).
Nous incarnons donc Sky, dernier descendant de Skylord, qui ne tient pas à laisser les choses se faire.

Un univers

Dès le premier niveau, on a une idée très claire de ce à quoi on va devoir faire face durant toute l'aventure : des trous, des pics, des méchants et des plateformes. Ces éléments, qui constituent la base du jeu de plateformes-action, sont ici tout aussi classiques qu'efficaces. Dit comme ça, ça ne crève pas le plafond, mais détrompez-vous, on se s'ennuie pas pour autant, loin de là.
Dans un style purement indouhiste/bouddhiste, les décors sont variés (forêts verdoyantes, montagnes enneigées, temple de lave, tout y passe) et l'utilisation du Mode 7 est bien pensée.
Au delà des effets classiques de rotation et de zoom, quelques idées bien sympa donnent une originalité particulière à certains niveaux. On retiendra surtout celui de la tour qu'on doit escalader, et sur laquelle l'effet de mouvement est particulièrement bien réussi lorsqu'on tourne autour.
Un petit mot au passage sur la musique, qui joue un rôle important en maintenant l'ambiance dans un dynamisme continuel. Elle correspond bien au level design : l'action est soutenue et dénuée de temps morts sans pour autant se montrer trop stressante.

Un gameplay

Niveau jouabilité il n'y a pas grand chose à redire. On saute de plateforme en plateforme sans aucun soucis et on peut s'accrocher aux murs sans avoir peur de tomber bêtement.
En plus de l'attaque de base, on accède régulièrement à des pouvoir spéciaux (transformation en phoénix, attaque de foudre, lame d'énergie...). Ces compétences sont d'autant plus utiles contre les boss vu que ceux-ci ne sont pas aussi stupides que leurs larbins : ils ne vous donnent pas de quoi restaurer votre barre de mana ! Leur génie fera aussi appel au vôtre, puisque pour battre chacun d'entre eux il faudra trouver une technique particulière. Bon bon, là aussi on reste dans le classique, mais ça n'en est pas moins agréable.
La difficulté est bien dosée, et si malgré tout on bloque sur un endroit, un système de mots de passe -par ailleurs assez tordu, sous forme d'un panneau à la Megaman mais avec des symboles-  est disponible.

Skyblazer respecte avec brio tous les codes du genre, mais ses quelques pointes d'originalité ne lui suffisent pas à surpasser un Super Metroïd sorti à quelques mois d'intervalle. S'il reste somme tout assez classique dans sa structure, il n'en est pas moins un de ces grands classiques qu'il faut connaître, ne serait-ce que pour la culture. Alors si ce n'est pas encore fait, à vos manettes !