Nous arrivons à la fin d'une année riche en contenu, autant niveau jeux que niveau machines. C'est donc l'occasion parfaite pour faire un point global sur l'état du marché. En l'occurence, il m'a semblé pertinent de synthétiser les forces et les faiblesses des deux principales entités qui constituent le monde du jeu vidéo actuellement : Nintendo et la Playstation 4. Nous occulterons à dessein la Xbox One et le PC car nous en parlerons éventuellement dans un futur article portant sur les marchés de niche.

 

L'Histoire en Bref qu'on nous Martel

Il faut remonter jusqu'en 1972 aux Etats-Unis pour trouver la première trace de Nintendo dans le monde du jeu vidéo. Bien avant de prendre leur indépendance dans les années 1980, ils font leurs premiers pas dans le hardware avec le pionnier Ralph Baer en sortant la Magnavox Odyssey. Les années suivantes ils mettent le pied sur le terrain du logiciel en concevant des jeux sur des machines comme l'Atari 2600 ou sur bornes d'acade. Après le crach de 1982, Nintendo profite d'une porte ouverte en sortant la NES, imposant dès lors un nom qui restera marqué d'une pierre blanche.
Trente ans plus tard arrivait la Playstation 4, échafaudée en son cœur par le talentueux Mark Cerny. Celui-ci, ayant eu 40 ans d'histoire et d'évolutions techniques derrière lui, a pu profiter de cette richesse pour participer à l'élaboration d'une machine performante et dont le design a pu s'inspirer librement de tout ce qui a été produit auparavant.
Il serait facile de penser que ce retard dont souffre la Playstation 4 ne lui permet en rien de tenir la comparaison face au géant Nintendo, mais ne jugeons pas trop vite : observons un peu plus en détail les différentes machines et leurs jeux de lancement.

Hardware is Waldo

Le tableau comparatif ci-dessous montre à priori la domination sans conteste de la Playstation 4 sur le marché des consoles de salon. Si Nintendo semble tâtonner et changer de machine à chaque génération dans l'idée de concevoir un jour LA console parfaite, il est assez flagrant de voir que chez Playstation 4 l'étalon a été trouvé. La réussite est telle qu'une PS4 Pro ( "Pro" pour "professionnel" ) a vu le jour afin de justifier sa supériorité et de contenter au mieux les attentes des hardcore gamers. Une telle machine est tout à fait représentative d'un public résolument mature, qui a besoin d'une puissance de calcul importante pour satisfaire ses besoins naturels, contrairement à la concurrence qui s'adresse plutôt aux jeunes enfants et qui ne nécessite donc pas que l'on s'attarde sur des futilités.
Pour vous donner une idée de la puissance de la PS4 Pro, rien qu'au niveau du processeur ce monstre domine toutes les consoles cumulées de Nintendo, de la NES jusqu'à la Switch. C'est un gage de qualité que nul ne saurait réfuter.

Mais si la qualité est une chose, la quantité en est une autre. Et les chiffres prouvent bien qu'il n'y a pas de comparaison possible sur ce terrain : Nintendo a vendu presque 800 millions de machines depuis sa création alors que la Playstation 4 peine à atteindre les 70 millions. Les joueurs ont fait leur choix et force est de constater qu'ils sont les meilleurs juges.

Au-delà de cette analyse, je me permets tout de même un petit mot sur l'absence de consoles portables estampillées "Playstation 4". Une "Playstation portable" ça serait pourtant sympa et le fait que ça n'existe toujours pas en 2017, cela demeure un grand mystère. Ils pourraient très bien par exemple faire une machine sympa avec un écran de bonne qualité, une bonne gestion du tactile et une fonction remote play pour jouer à sa console de salon à distance. Pour une fois ils devraient s'inspirer de la concurrence, ça ne posera pas de problème tant que ça ne devient pas une habitude.

 

Les jeux vides et hauts

Mais une console sans jeux, c'est comme une élection sans politiciens. Or deux choses comptent beaucoup pour les joueurs : les jeux de lancement et ceux qui restent gravés dans les mémoires. Et quand les deux vont de pair, c'est l'orgie vidéoludique assurée.
Chez Nintendo, rien n'est plus à prouver à ce niveau-là. De Super Mario Bros à 1-2 Switch en passant par Super Mario 64 ou Luigi's Mansion, les titres phares pleuvent dès la sortie de chaque nouvelle machine. En même temps il faut dire qu'avec quarante années d'expérience dans le domaine et une constante motivation à innover, la concurrence est rude.
La Playstation 4 n'a cependant pas à rougir, car elle a aussi des arguments solides. Lors de sa sortie en 2013 la console a tout de suite impressionné le public en dévoilant son potentiel technologique grâce à Knack, qui a su mettre en valeur les capacités de la machine avec un moteur physique et surtout un gameplay convaincants. Mais malheureusement si l'on excepte ce titre, soyons honnêtes, il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Il a fallu attendre la sortie de la PS4 Pro en 2016 pour voir arriver de vrais chef d'œuvre comme Final Fantasy XV ou Mafia IIIpour ne citer qu'eux.
Mais c'est sur le terrain de la Réalité Virtuelle (VR) que la PS4 fait source d'éloges. Vingt-et-un ans après le Virtual Boy, le PS VR fait son apparition dans une industrie certes balbutiante mais nonobstant pleine d'avenir. Là encore Final Fantasy XV brille par son innovation, supporté de près par d'autres titres novateurs comme le fameux Hustle Kings qui nous met dans la peau d'un joueur de billard téméraire. Avec de telles expériences sensorielles, il paraît évident que l'avenir pourrait nous réserver de belles surprises.


 Conclusion

La comparaison peut sembler rude mais les faits parlent pour eux-mêmes, la Playstation 4 fait pâle figure face au géant Nintendo. Il ne suffit pas d'avoir une machine puissante et d'être à la pointe de l'innovation, face au vieux sage le jeune éphèbe ne peut décemment pas s'imposer.
Il n'est pas pensable de faire concurrence à un univers peuplé de personnages  aussi emblématiques que Mario, Kirby, Ryo Hazuki ou encore Sonic, qui forgent tous ensemble l'identité de Nintendo. Il reste des efforts à faire, car ce n'est certainement pas Kung Fu Panda qui sauvera la Playstation 4...