« Roh non, snooze ! »

Pays :
Etats-Unis
Genre :
Action, Aventure
Réalisation :
Zack Snyder
Avec :
Ben Affleck, Henry Cavill, Amy Adams, Jesse Eisenberg...
Durée :
2h33
Sortie :
23 Mars 2016

Avertissement : cette critique CONTIENT des spoilers.

Synopsis :
Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier Noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se  profile à l’horizon…

Critique :
Un des blockbusters les plus attendus de l’année dernière, le film de Zack Snyder polarise quelque peu toutes les attentions de ce tout début de printemps. Et pour cause : un affrontement entre Batman et Superman, beaucoup de fans attendaient de pied ferme de voir ça sur l’écran d’argent (un écran de cinéma n’est pas blanc mais argenté, NDLR) après avoir lu ledit affrontement à plusieurs reprises dans des comic books pour la plupart de très grande qualité. Mais ce film, malheureusement, part avec de sérieux handicaps. En effet, le réalisateur déjà à l’œuvre sur Man of Steel continue de proposer sa vision et son univers qui ne font pas nécessairement l’unanimité auprès des fans et des cinéphiles et il n’est pas non plus aidé par son studio, Warner Bros. (aussi propriétaire de DC Comics), trop pressé de rattraper son concurrent Marvel (Disney) et d’avoir sa méga-franchise super-héroïque « avengeresque » au cinéma accompagnée d’autant de sagas que de personnages, que ce soit sur le grand écran ou sur le petit. Marvel a son MCU (Marvel Cinematic Universe), Warner veut son DC Extended Universe (parce que sinon ça aurait fait DCCU et comme le titre du film dont il est question dans cette critique nous l’apprend : une même lettre identique qui se répète c’est vilain… !). Pour atteindre cet univers, Warner n’hésite pas à y aller au boulet de démolition et à s’asseoir sur toute forme de subtilité.
Autant vous prévenir tout de suite : cette critique sera longue. Si ce qui vous intéresse c’est la note attribuée au film la voici : 4/10. Si vous n’avez pas un besoin vital de le voir, passez votre chemin et allez voir autre chose. Pour les autres, c’est parti !

Donc, Batman v Superman fait suite à Man of Steel et en reprend fort logiquement le casting. On retrouve ainsi Henry Cavill en Clark Kent/Superman, Amy Adams en Lois Lane (personnage à l’écriture insupportablement improbable… on y reviendra), Diane Lane en Martha Kent (la mère de Clark) et Laurence Fishburne en Perry White le rédac’ chef du Daily Planet. Parmi les p’tits nouveaux on notera surtout Jesse Eisenberg en Lex Luthor et enfin pour le côté Batman du film (mais si, souvenez-vous : il y a Batman dans le film !) on nous propose Ben Affleck en Bruce Wayne/Batman et Jeremy Irons en Alfred. Ah oui, j’oubliais : il y a aussi Gal Gadot en Wonder Woman, Jason Momoa (Khal Drogo dans Game of Thrones) en Aquaman, Ezra Miller en Flash et Ray Fisher en Cyborg. Et là, vous vous demandez peut-être ce que foutent tous ces personnages dans Batman v Superman ? Le sous-titre à la subtilité d’un pilier de bar au bord du coma éthylique devrait vous éclairer : « l’Aube de la Justice ». Et là, on commence à grandement craindre pour le film : ne va-t-il pas finalement se contenter de n’être qu’une mise en bouche pour le film suivant ?

Le scénario du film est signé David S. Goyer qui avait participé à l’écriture des Batman de Christopher Nolan mais qui a également prouvé que quand il travaille seul il est aussi performant qu’un manchot tentant un lancer de poids. Ici, c’est Chris Terrio, qui a par exemple bossé sur le scénario de Argo, qui vient lui prêter main forte. Il nous propose de découvrir Batman (puisque le générique du film nous permet de revoir, encore mais c’est nécessaire, le meurtre de ses parents, leur enterrement et finir sur la découverte de la grotte pleine de chauve-souris… sur laquelle je vais revenir dans peu de lignes), la quarantaine bien tassée, amer et dépressif aux nuits remplies de cauchemars (et de conquêtes). Alors qu’il se rend à Metropolis pendant les événements finaux de Man of Steel, il assiste impuissant à la destruction d’une partie de la ville. Il essaye de sauver quelques personnes parmi les victimes d’un immeuble lui appartenant, dont un homme qui en perd ses jambes. Pour lui, c’est clair : ces nouveaux surhumains, ou plutôt ces extraterrestres parmi les humains, jouissent d’une puissance quasi-divine dangereuse pour l’humanité compte tenu des conséquences de leurs actions et s’il n’y a ne serait-ce que 1 % de chance que l’un d’eux soit mauvais il faut faire comme si c’était une absolue certitude et l’éliminer. C’est que le Batman de Snyder n’est pas le personnage super-héroïque que nous avons l’habitude de voir. Bon, l’homme chauve-souris a toujours été plus ou moins correctement montré comme un hors-la-loi (qu’il est) au cinéma mais le réalisateur (et ses scénaristes) en fait ici un justicier fatigué en pleine vendetta contre Superman pour sauver l’humanité qui ne lui a rien demandé, trop occupée qu’elle est à l’aduler et/ou à se poser vaguement des questions au sujet de l’irresponsabilité de ses actions. C’est plutôt un bon choix. D’autant que l’écriture de sa névrose est appuyée par des rêves étranges dont le premier permet même de surprendre le spectateur et de littéralement l’emmener dans la psyché de Bruce Wayne et de ce que Batman représente pour lui : sa rédemption personnelle et sa vengeance contre le monde qui lui a pris sa famille. La bonne idée pour appuyer tout ça, c’est d’avoir remis la découverte de la grotte (qui deviendra la Bat-Cave) après le décès des parents et non pas pendant l’enfance heureuse du petit Bruce. Bon, mettre ladite découverte pile le jour de l’enterrement des parents c’est manquer de subtilité mais peu importe ça fonctionne tout de même. Mais déjà le soleil commence à se coucher et c’est l’heure du crépuscule. En effet, si Affleck joue parfaitement bien le rôle et si Jeremy Irons campe un Alfred rafraichissant, il y a déjà quelques problèmes. En effet, on peut apercevoir dans le repaire du milliardaire héroïque le costume de Robin recouvert de graffitis probablement faits par le Joker (dont la présence passée est mentionnée lamentablement plus loin dans le film au cours d’un dialogue ronflant). Et Ben Affleck de nous faire la moue pour appuyer le fait que le clown a visiblement tué l’acolyte de Batman qui a du mal à s’en remettre et culpabilise. Mais à peine a-t-on le temps de se dire « mais attends ? Le film est un reboot de l’histoire de Batman qui commence aussi tard dans sa mythologie ? » que le film se transforme et repasse chez Superman. Lex Luthor, personnage très réussi, semble être un milliardaire scientifique très intelligent mais aussi un peu fou sur les bords. Ses équipes ont trouvé de la kryptonite et il essaye d’en faire un arme anti-Superman à vendre au gouvernement, vous savez juste au cas où quoi. Mais le personnage a une vraie profondeur et un vrai traumatisme. Probablement son enfance, mystère car le film l’explique très mal. Ce qui est certain c’est que ce dernier a de sérieux problèmes à accepter qu’on lui dise non et qu’il va se lancer dans une croisade pour prouver que Superman est bel et bien un danger et qu’il faut que l’humanité s’en protège. Cependant, il n’a pas grand-chose à voir avec le personnage d’origine… Je ne vais pas m’étendre plus sur les personnages de l’univers de Superman car ce sont à peu près les mêmes que dans Man of Steel si ce n’est que Superkent a gagné en épaisseur et qu’il est rongé par le doute : il veut se faire une place dans son nouveau monde mais n’arrive pas à s’intégrer totalement. Il essaye de bien faire, mais on lui reproche toujours des trucs… Bref, il voit le verre à moitié plein alors que le reste du monde le voit à moitié vide ! Et lui aussi, il rêve : il voit son père adoptif (Kevin Costner, qui passait par là en allant régler ses impôts) qui lui parle. Donc, au milieu de références bibliques maladroites comparant Superman a Dieu venu punir l’humanité, l’intrigue du film mène très lentement vers la nécessité pour cape noire et cape rouge de s’affronter. Cela passe par Lex Luthor qui va piéger le fauteuil roulant d’une victime de Superman (le gars sauvé par Bruce Wayne deux ans plus tôt à Metropolis donc) pendant une audition publique de ce dernier afin de le faire passer pour un meurtrier, puis par enlever la femme qui compte le plus à ses yeux (en fait, les femmes, car il va enlever et retenir sa mère en otage mais aussi enlever Lois Lane pour la pousser dans le vide et refaire la scène mythique de Superman la sauvant in extremis) et lui dire que s’il ne lui ramène pas la tête de Batman (pourquoi ? Parce que ce dernier farfouille trop dans ses affaires voyons puisque dans Batman v Superman, le port de Gotham City sert comme de par hasard de plate-forme de trafic terroriste financé par Lex Corp) sa maman se fera tuer. Et là, ça y est, c’est le combat… Qui ne dure que quelques minutes avant que les deux protagonistes comprennent l’arnaque et décident de devenir potes. C’est dommage, Batman avec son armure tout droit sortie du The Dark Knight Returns de Frank Miller avait le dessus et on assistait presque à un début de métaphore engagée sur la puissance de l’humain face au divin. Mais, malheureusement et comme si il avait peur que ce soit trop compliqué pour les mômes, le film nous renvoie tout de suite dans l’action. Batman va sauver la mère de Clark, Luthor a récupéré la technologie krytonienne et s’en est servie pour créer Doomsday (à partir du corps de Zod et de son propre sang) parce que… Bah parce que si il n’arrive pas à faire passer Superman pour un méchant autant faire passer tous les extraterrestres pour des êtres dangereux en créant un monstre. Grosse bagarre sur le port de Gotham avec Wonder Woman en guest-star (on y reviendra), Superman se sacrifie pour l’humanité, tout le monde est triste et Batman s’engage auprès de Wonder Nana à réunir les « surhumains » ensembles parce qu’il a une intuition qu’ils vont avoir besoin d’être unis pour affronter quelque chose (probablement la call sheet du tournage de Justice League…).

Batman v Superman est un ratage de narration. Si vous vous demandez ce que Wonder Woman fait à la fin du paragraphe précédent c’est parce que, comme l’ont fait les scénaristes du film, j’ai pris la décision de la jeter comme je pouvais. Et pourtant, dans le film, c’est un personnage presque réussi. Le problème est qu’il lui manque une séquence d’introduction. Et c’est symptomatique du film : le manque d’introduction et de caractérisation des personnages. D’accord ils sont connus mais il n’empêche que le film ne s’adresse pas qu’à des lecteurs de comics et ne peut se passer d’une introduction propre des personnages. Mais pire encore, le film rate totalement leur caractérisation et la transformation de ses héros en icônes, héros qu’il nous vend pourtant comme autant de créatures bibliques et mythologiques. Quant au personnage de Lois Lane, était-il possible de faire pire ? Caricature insupportable de l’archétype de la demoiselle en détresse, elle est en plus présentée comme une égoïste de la pire espèce préférant sans problème ses pauvres sentiments au reste du monde en ne comprenant pas les problèmes de son Superman de petit ami (oui, en deux ans, il s’en est passé des choses). Elle souffre en plus encore du syndrome du « besoin du scénario » ! En effet, à la fin de Man of Steel déjà elle parcourait des dizaines de kilomètres à pieds aussi vite que Superman en volant pour se retrouver témoin de la mort de Zod. Dans ce Batman v Superman elle se permet le luxe d’arriver à la fin du combat entre les deux héros et de crier « c’est le nom de sa mère » (Superman vient de dire à Batman « sauve Martha » et comme c'était également le prénom de la mère de Wayne, ce dernier, pourtant parti pour achever l’homme d’acier, stoppe son geste en criant « pourquoi est-ce que tu as dit ce nom?! ») alors qu’elle ne peut physiquement pas avoir entendu le dialogue entre les deux héros. Mais c’est pas grave, c’est la « magie Goyer », la liqueur miracle pour les scénaristes coincés dans leurs intrigues !

Pour couronner le tout, la mise en scène et le scénario donnent l’impression d’assister à trois films. En effet, il commence en ayant l’air d’un reboot de Batman mais les séquences autour de Superman ressemblent quand même à un Man of Steel 2 mais en même temps on nous distille des infos mal amenées sur d’autres personnages pour faire monter la sauce autour du futur film Justice League !

C’est indigeste, ça ne se lie pas et c’est mal amené, en particulier pour la partie « teaser pour Justice League » puisque, concrètement, Wonder Woman est présentée comme une femme qui a des secrets, qui semble exister depuis longtemps et qui finalement déboule pour se battre et montre que malgré les apparences elle est surhumaine elle aussi, et les autres personnages simplement au travers de données vidéo récupérées par Bruce Wayne et qui montrent Flash intervenant dans un braquage sur des bandes de surveillances, le journal vidéo du père de Cyborg le transformant et une vidéo de plongée sous-marine où on aperçoit Aquaman. Voilà, emballé c’est pesé ! C’est le niveau zéro de l’écriture.
La mise en scène quant à elle est paradoxalement plate et très convenue et, comme dit plus haut, loupe la caractérisation des personnages comme icônes. Les combats sont filmés comme des combats de films de super-héros sans la moindre idée. On arrive tout juste à percevoir la puissance des protagonistes dans quelques plans mais pour le reste on s’emmerde fermement. Quant au reste du film, c’est très plan-plan, seules les séquences de combat de Batman sont intéressantes en terme de rythme et de cadrage (bien que beaucoup d’idées semblent empruntées à la série de jeux vidéo Batman Arkham). La réalisation n’a aucune personnalité et on a presque du mal à reconnaître le style de Snyder, comme si on l’avait bridé. Et c’est pourtant pas faute d’essayer. Entre un rêve qui fait lourdement référence à l’arc Injustice : les dieux sont parmi nous (comics et jeux vidéo), l’arc DC Renaissance de Justice League ou bien les références esthétiques (et seulement esthétiques, ce qui est tellement dommage) au Batman de Frank Miller on ne peut pas dire que l’équipe créative du film n’y va pas avec de bonnes intentions. Seulement quelque part sur le trajet, ça se casse la gueule et on obtient cet espèce de crumble méli-mélo maladroit bourré de références bibliques mal utilisées et de références aux bandes-dessinées comme autant de clins d’œil forcés aux fans. D’ailleurs, ce qui fonctionne sur une planche de BD ne fonctionne pas forcément en film ! Autant l’armure que Batman porte pour affronter Superman fonctionne très bien autant son costume normal est laid et peu crédible. Autre aspect repris de l’œuvre de Miller : la violence de Batman. Ce dernier va, en effet, se montrer beaucoup plus vindicatif envers les criminels que dans les films précédents. Sauf qu’ici le réalisateur n’a pas osé aller jusqu’au bout. La Batmobile, équipée de mitrailleuses, ne va pas tirer sur les méchants mais plutôt provoquer des accidents et événements qui leurs seront mortels. Ainsi, Snyder n’assume pas non plus ses idées.

Enfin, la présentation du film s’avère elle aussi très discutable. Si le look « gritty » fonctionne plutôt bien avec son esthétique tout en grain de pellicule et le duo photo/étalonnage très contrastés (repris de Man of Steel) , le montage, lui, pue la scène coupée à plein nez et pour cause : la version cinéma du film a été amputée d’une bonne demie-heure. Non pas pour des raisons artistiques mais pour des raisons commerciales. En effet, Warner Bros., au travers de déclarations de Snyder, a beaucoup communiqué sur le fait qu’une version dite « director’s cut » sera disponible sur le Blu-ray (et le DVD) du film et explique cela par la volonté de supprimer de la version cinéma tout ce qui aurait empêcher le film de sortir PG-13, la mention déconseillant le film aux moins de 13 ans aux USA. En France, il est sorti seulement avec un avertissement « ce film contient des scènes, propos ou images pouvant heurter la sensibilité des spectateurs ». Cela exprime aussi la volonté de contenir le récit dans un format d’environ deux heures et demie, tout ça pour maximiser le nombres d’entrée et le nombre de projections quotidiennes (et aussi justifier l’achat du Blu-ray auprès des spectateurs déçus, comme s’ils savaient déjà que le film allait récolter de mauvaises critiques ?). Seulement, le problème, c’est que les coupes sont visibles et qu’elles nuisent réellement à la cohérence du récit (comment, par exemple, Lex Luthor peut à la fin appeler Superman « Clark » ou même kidnapper sa mère alors qu’il n’a jamais été dit à aucun moment du film qu’il connaissait ces informations ? Et surtout, s’il connaît son identité, pourquoi ne la révèle-t-il pas ?). Tellement que la partie « teasing pour Justice League » ressemble… Bah à des pages de pub ! Inadmissible, tout comme la bande-originale, enfin la partie proposée par Junkie XL, car le score de Hans Zimmer fait le job même si ce n’est pas sa partition la plus inspirée. C’est bruyant, très bruyant, et parfois très en décalage avec l’action et/ou le propos en particulier sur un plan sur Wonder Woman vers la fin du film (je me demande même si c’est pas le thème du personnage qu’ils essayent de nous marteler dans le crâne). Quel dommage donc.

Note : 4/10

Partant probablement avec de bonnes intentions, Zack Snyder et les scénaristes de Batman v Superman : l’Aube de la Justice échouent pourtant lamentablement. Le film est un monstre à trois têtes qui ne sait pas ce qu’il veut être ni comment il veut se raconter et il n’en ressort qu’un mélange extrêmement bruyant et fatigants d’images mal stylisées et d’effets spéciaux vomis au visage des spectateurs. Le film est échec dans son symbolisme, dans son impact et dans son rôle finalement évident de prologue à Justice League. Il est beaucoup trop dense et le scénario aurait été beaucoup mieux raconté sur deux voire trois longs-métrages de deux heures et demie. Mais il apparaît clairement que le sous-titre du film a primé sur le titre qui n’est qu’un prétexte à présenter à la va-vite un univers et des personnages afin que Warner Bros. puisse rattraper son retard cinématographique sur son concurrent, et tant pis pour la qualité. Avec son ton plus mature, plus violent et plus sombre, le film aurait pu être l’un des piliers d’une autre façon de faire des films de super-héros, pour un public plus adulte, et se différencier des autres mais il échoue là aussi. Marvel n’a donc aucune raison de s’inquiéter de la concurrence.