Je dois vous avouer que je ne connaissais pas le comics avant de voir ce pilot. Pour moi Walking Dead est un projet sorti de nul part, j'étais vierge de toute  information, de toute attente, avant de voir ce fameux pilot sorti pour Halloween aux USA. La dernière série traitant des zombis que j'ai vue était Dead Set, et là, The Walking Dead s'impose non seulement comme un pilier du genre, mais avant tout comme la série la plus réussie de l'année.

Je suis d'ordinaire assez gentil avec une série, je ne lui demande pas une montagne d'effets spéciaux, où des twists toutes les deux minutes. Moi je demande à une série de me proposer une bonne histoire, un concept accrocheur, et des personnages attachants. Après évidemment, j'aime lorsqu'il y a du mystère, lorsqu'on me demande implicitement de ne pas rater un seul épisode au risque de ne pas comprendre la suite des évènements. C'est donc l'esprit ouvert et le coeur à prendre que je me lance dans ce premier épisode de The Walking Dead.

Après une séquence d'intro à la fois subversive et dramatique, je me prends d'affection en un temps record pour le personnage principal, Rick Grimes, ce qui est déjà en soit un véritable tour de force! L'histoire de cette homme se résume en une simple discussion avec son meilleur ami. On comprend quel genre d'homme il est, sa relation avec sa femme et son fils, son poste de Shérif Adjoint.. Une simple discussion ! C'est juste brillant !

Je ne parle même pas de l'interprétation, toute en finesse, en regard, une véritable présence à l'écran, qui nous plonge littéralement dans l'émotion et l'empathie de ce personnage. Peu importe ce qu'il fera, où il ira, à qui il parlera, je serai de son côté. Telle est la magie qui transparaît de l'écriture, de la mise en scène, et du jeu d'Andrew Lincoln. 

Mais finalement, ça parle de quoi The Walking Dead? Et bien du parcours de Rick Grimes, se réveillant seul dans un hôpital délabré, après un long trou noir entre son accident et son réveil. Les téléphones ne marchent plus, il y a des camps militaires abandonnés près du centre hospitalier, des cadavres jonchent le sol.. Et personne, pas âme qui vive. On se croirait dans I Am Legend, si seulement Rick n'avait pas croisé cette moitié de cadavre qui remue et rampe dans sa direction.. Un zombi. Evidemment le titre de la série, et la scène d'intro, préparaient à cette rencontre du 4ème type, mais la qualité du maquillage, des effets visuels implicites, font qu'on ressent tout de même une intense angoisse, et une peur palpable même dans les yeux de Rick. 

A partir de là Rick va tout mettre en oeuvre pour retrouver sa femme et son fils. Il croisera des survivants, avec qui il entretiendra une relation compliquée entre méfiance et entraide. Il cherchera de quoi s'armer pour son voyage, et il en apprendra évidemment plus sur cette longue période de blanc pendant laquelle le monde semble s'être effondré. 

Grâce à une photographie terne et somme toute assez commune aujourd'hui dans le registre post-apocalyptique, à des décors travaillés qui vous racontent une histoire sans avoir à forcer le trait, et des maquillages saisissants, parvenant à vous retourner le bide et à vous mettre profondément mal à l'aise face à la violence crue de son imagerie; The Walking Dead est une aventure simple, qui ne tombe jamais dans l'ultra violence ou la niaiserie de bas étage. En usant parcimonieusement de musique, afin de nous placer aux côtés des personnages, et nous faire ressentir les mêmes craintes qu'eux, TWD s'apparente plus à un western dépressif, dernier galop d'un cow boy au coeur pur, s'enfonçant dans l'inconnu, mais porté par une volonté sans faille qui l'aidera à affronter tous les obstacles.

Le casting quant à lui s'avère d'une justesse grandiose, alors qu'il use pourtant d'acteurs connus du milieu. Personne ne tente de s'imposer plus que les autres, les dialogues coulent avec naturel et même Sarah Wayne Callies parvient à dépasser son image de bombe sexuelle pour proposer un rôle à la fois touchant et, selon moi, assez complexe. 

Un Pilot plusqueparfait donc, qui même s'il ne raconte pas grand chose, nous pose les bases d'un univers d'une tristesse infinie, nous esquisse des personnages bien écrits, et un Rick Grimes pour  qui on irait jusqu'au bout du monde et au delà. La ligne directrice de ce pilot, qui s'intéresse au rôle du père, l'amour qu'on porte à son enfant et la relation qu'on peut avoir avec la mère de celui-ci.. parviendra j'en suis sûr à bouleverser les papa que vous êtes, mais également les autres (comme moi), et ça c'est encore une prouesse. 

Comme quoi on peut ne rien savoir du comics, et tomber éperdument amoureux de cette série. The Walking Dead est le meilleur pilot de série que j'ai vu depuis celui de LOST. Face à un tel niveau de narration, de mise en scène et d'interprétation, pas étonnant qu'on puisse trouver par la suite des The Event, Undercovers ou des Flashfoward bien trop plats. Les Zombis ont la cote en ce moment, mais faites attention, TWD n'est pas une simple série de zombis, c'est bien plus que ça, et bon sang, ça fait un bien fou!