C'est donc hier soir sur Canal + qu'a pris fin l'unique saison de FlashForward, la nouvelle série d'ABC qu'on s'est un peu trop empressé à qualifier de "New LOST". A la fin de ces 22 épisodes, une remarque se fait sentir : mais quel gâchis ! 

 

Un blackout total de 2 minutes et 17 secondes provoque le chaos à travers le monde. Pendant cette courte durée, chaque personne est confrontée à une vision du futur qui va changer sa vie à jamais...  

 

Tel est le pitch de cette série ambitieuse, adaptée pour la télévision par David S. Goyer, le co-scénariste des nouveaux Batman, et le superviseur narratif de CoD : Black Ops. Doté d'un pilot particulièrement puissant, FlashForward commence dès les premières secondes à nous triturer les méninges. "Qui est responsable de ce blackout?" "Qu'ont ils réellement vu?" "Suis-je maître de mon destin?" "Peut on changer le futur maintenant qu'on l'a vu?". Toute une série d'interrogations qui forgent l'intérêt et la curiosité du spectateur, à qui on propose une vision "lambda" d'un phénomène totalement extraordinaire. 

Divisée en deux intrigues, FlashForward a tenté de donner à manger à tout le monde. L'intrigue policière nous fait suivre l'enquête d'une équipe du FBI chargée de découvrir les responsables de ce blackout; l'intrigue drama nous raconte la vie ordinaire de gens ordinaires ayant vu leur futur et tentant d'en comprendre le sens. Aujourd'hui, évidemment, on peut légitimement pester face à la platitude de certains personnages, aux trop nombreuses minutes passées à écouter les problèmes de gens sans importance, face au vide intersidéral de l'intrigue policière, qui n'aura jamais le droit à une fin. 

C'est principalement le reproche que je ferai aux scénaristes : ne pas avoir prévu une porte de sortie; avoir cherché sans doute à reproduire le phénomène Jericho, où une saison 2 vit le jour face au plébiscite impressionnant des fans. Au final on se retrouve avec une enquête qui n'a presque pas avancé, à un nombre incalculable d'intrigues moisies servant à boucher des trous... Un désastre. Tout partait tellement bien, et c'est à partir de la moitié de la saison qu'on se rend compte de la pauvreté du script, de la présence de personnages sans autre intérêt que celui de nous faire perdre du temps, de retarder l'arrivée de réponses qui aujourd'hui ne viendront jamais. 

 

Le cul entre deux chaises, entre un 24 heures chrono fantastique et un Really Desperate Housewives, FlashForward s'est terminé sur un twist final de qualité, mais qui retombe bien plat face à l'annulation de la série. Moi je retourne mater MadMen et Castle... En attendant une nouvelle tentative d'approcher le génie d'un LOST.. 

 

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