S'il y a bien un titre qui mérite amplement sa place au Saloon, non pas parce qu'il soit propice à de vives critiques cinglantes, mais plutôt pour sa qualité qui risque de devenir bientôt légendaire (aucun autre jeu n'a réussi à faire mieux en presque 17 ans) c'est bien Perfect Dark premier du nom. Adrinukem & Darthspike ont dû rallumer la N64 pour retomber dans les années 2000 afin de se remettre dans le bain pour vous livrer leurs impressions à chaud. Nous vous proposons tout d'abord un article plus classique avant de retrouver plus tard l'interview de nos deux compères.

 

On parle souvent, en évoquant la période Nintendo 64, de Goldeneye comme référence FPS multijoueurs. Pourtant, force est de constater que celui-ci n'est qu'une ébauche par rapport à Perfect Dark tant ce dernier vise l'excellence en apportant moult nouveautés et améliorations sur tous les plans. Si Goldeneye (des mêmes créateurs) a posé les bases avec ses divers objectifs en campagne solo et son multijoueur très divertissant, Perfect Dark transcende le matériau de base en proposant une expérience inédite sur console que l'on ne retrouvera plus par la suite (à part la série Timesplitters qui lui est très proche) et encore moins de nos jours. Rare a créé un bijou ludique empli d'ingéniosité de gameplay, extrêmement bien calibré en démontrant, s'il était encore nécessaire de le faire, un savoir-faire exemplaire en matière de création vidéo-ludique. Tout ou presque a été dit sur ce jeu et nous parlerons surtout sur ses apports mémorables au monde des FPS.

 

Libéré de la licence Goldeneye, Rare se lâche

Perfect Dark a permis à la talentueuse équipe de Rare de faire ce que bon leur semble et cela se ressent, la manette en main. Pour bien comprendre cet état de fait, il faut savoir que nous sommes à cette époque sur la fin de la N64 et que Rare a visiblement envie de se lâcher puisqu'un an après ce Perfect Dark démentiel sort l'irrévérencieux mais excellent Conker's bad fur day. Libéré de toute contrainte, Rare remplit à ras bord la cartouche de Perfect Dark de modes en tout genre où l'expension pack est vivement conseillé (voir même obligatoire) pour profiter de tout ce que ce titre peut offrir. Une fois la cartouche insérée, on évolue dans une campagne principale dans laquelle il est question d'espionnage, de complot et... D'extraterrestres. On voit du pays, on se balade un peu partout, l'univers est très futuriste et prenant. Des modes de jeu jamais vus alors sont proposés comme le fameux "contre opération" dans lequel un joueur incarne l'héroïne Johanna Dark tandis que l'autre joueur incarne tour à tour les ennemis présents sur la map.

 

Une oeuvre généreuse calibrée pour le multi

La N64 est une console qui fourmille de jeux multijoueurs et Perfect Dark est clairement la cerise sur le gâteau de cette multitude de jeux. Nintendo ayant vanté les quatre ports manettes de sa belle, il s'est avéré rapidement qu'ils n'étaient pas là pour décorer ! Pas comme aujourd'hui où il est bien difficile de trouver du multijoueur local bien qu'il soit possible de connecter plusieurs manettes sur nos consoles actuelles. Alors, pourquoi ce Perfect Dark est-il énorme ? Son fun, son gameplay, ses musiques, son contenu en nombre d'armes et en modes de jeu, sa personnalisation de persos et de bots etc. Ce jeu a tellement de points forts que le seul reproche que l'on pourrait lui faire (et encore !) serait l'absence d'un créateur de map. Sans compter que la plupart des modes (tous en fait !) peuvent être joués à 2, 3 ou bien 4 joueurs ! De la campagne principale pouvant être faite en coop ou en contre opération, du simulateur de combat (deathmatch) jouable en solo ou jusqu'à 4 joueurs AVEC DES BOTS PARAMETRABLES qui peuvent être complètement modifiés à l'envie en termes de règles, style de jeu, handicap, armes disponibles, musiques (!) et même la vitesse de jeu peut être changée sans compter la customisation des persos... À ce mode s'ajoute l'excellent "Challenge mode" qui peut être parcouru à plusieurs également, dans lequel vous affrontez des bots dans des conditions particulières. En plus de tout ça, vous retrouvez certaines maps de Goldeneye qui ont été remasterisées dont l'indémodable "Félicity". Perfect Dark est ultra généreux et malheureusement peu de jeux ont suivi son exemple par la suite à part le décalé Timesplitters qui était bien parti pour reprendre le flambeau, mais on attend toujours la suite de l'excellentissime Future Perfect qui vraisemblablement ne verra jamais le jour...

 

L'après Perfect Dark

Un ersatz de suite brouillonne de l'opus original a vu le jour après le rachat de Rare par Microsoft et s'est avéré être une belle déception. Un vrai remake aurait été bien mieux tant cette suite tant espérée et attendue a été un massacre vidéoludique, une chiasse pixelleuse où l'envie a laissé la place à l'ennuie. Depuis, silence radio à part une adaptation faignante sur le marché virtuel de la Xbox 360 qui comporte d'ailleurs des effets graphiques proprement dégueulasses. D'autres FPS ont bien vu le jour, mais aucun n'a été dans le même esprit et c'est devenu la soupe populaire que l'on connaît tous avec les "Calofs" annuels super militaristes et pro américains, quand c'est pas les Battlefields et leur première guerre mondiale avec les français jouables via le DLC... Déplorable. Il y a bien eu Halo mais l'absence de bots s'est fait sentir alors que l'ajout de ceux-ci avait été annoncé pour le deuxième opus puis au final, annulé. Un peu comme le splitté local de For Honor, tiens... On annonce des trucs cool puis on les vire ! Pourquoi ? Pour le online bien sûr ! Pour ceux qui ont aimé Perfect Dark à son époque et bien s'ils veulent les mêmes sensations et retrouver autant de générosité dans un FPS, ils ne peuvent que se tourner vers... Perfect Dark 64 !

L'avenir nous dira si nous pouvons espérer retrouver un jour un jeu de la même envergure que ce cultissime Perfect Dark. Pour l'instant, il faut encore ressortir la N64 et quelque chose me dit que les anciens de Rare qui ont fondé en 2015 Playtonic Games, sont les seuls capables de renouveler l'exploit. Leur premier bébé Yooka Laylee étant sorti, il est à espérer qu'il fasse de bonnes ventes ce qui permettrait aux développeurs d'embrayer sur pourquoi pas, une suite spirituelle à Perfect Dark? Tout espoir est permis...

Et puis, il y a aussi la Switch avec sa vocation de revenir aux sources du multijoueur local qui est pleine de promesse...

Playtonic Games + Switch = La composante idéale pour retrouver du plaisir d'antan ? Peut-être...

 

Dès demain, retrouvez la suite de cet article avec l'interview d'Adrinukem & DarthSpike.

 

Adrinukem B-]