Daido Moriyama est un photographe né en 1938 a Ikeda. Dans la hiérarchie des photographes japonais, il est sans conteste un des plus célèbres. Au départ orienté vers une pratique de la peinture, il va faire des études de graphisme et rencontrer Eikoh Hosoe, dont je vous ai déjà parlé il y a quelques semaines. Ce dernier va devenir son mentor, et donc énormement l'influencer dans sa pratique de la photographie. Moriyama devient photographe indépendant en 1965, et publie son premier livre « Japon-Photo-Théatre », en 1968. On retrouve dans celui ci des images a l'aspect chaotique, pris dans les spectacles de troupes de théatres ambulantes. Ce livre créa le scandale au japon, mais aussi la réputation de Moriyama. Ces photos sotn intéressantes d'un point de vue documentaire autant qu'artistique. L'augmentation des contrastes, les angles de vues et le grain de l'image donnent un aspect sale et dérangeant a l'image.

"Je n'ai jamais voulu faire de la photo documentaire. Je fais des snapshots, des instantanés, et je n'ai jamais d'idée préconçue. C'est sur le moment que les images se créent. J'ai une attitude de chasseur, je trimballe mon capteur dans la ville. Tout ce qui bouge, tout ce qui est en mouvement, m'excite et me fait vibrer. La photographie, c'est l'instant où une personne se confronte à une chose qui lui apparaît. Forcément, en enregistrant la ville, on s'enregistre soi-même : ma façon de voir change chaque jour, selon l'état des lieux, selon ma condition physique. Pour simplifier, on peut dire que j'enregistre le temps de mon existence. Malheureusement, je ne peux le faire que tant que je suis en vie... donc j'essaie d'en faire le plus possible."

Daido Moriyama est, a la manière d'un Araki ou de son mentor, Hosoe, un photographe opposé au réalisme conventionnel, en proposant des images très contrastées, floues, granuleuses, incertaines. Il voit la photographie comme une réalité en soi, autonome, qui n'a pas a être cloitré par des codes académiques, mais qui doit sans cesse se renouveler. Ainsi, il va produire un nombre d'oeuvres assez colossale, fixant le plus possible de ses expériences personnelles.