Indie Game The Movie est un film extraordinaire. Peux être un des meilleurs films existants qui aborde le jeu vidéo. Je fut marqué par ce film, et je me suis senti obligé d'écrire quelque chose dessus, une sorte d'article hybride entre critique de l'œuvre en lui même, et réflexion sur les problématiques soulevées par les créateurs, mais aussi par rapport aux évènements relatés dans le film. Je me doute bien que certaines personnes ici ne souhaitent pas dépenser 13 euros dans le film. Ben oui, les indés, on s'en fout, encore plus quand y'a McMillen Et Fish dedans. C'est pourquoi je vas tenter d'en relater les évènements, car à mes yeux, il sont extrêmement importants, ne serait-ce que parce qu'ils nous éclairent sur Phil Fish, McMillen, Refenes, la scène indé, le rapport du joueur et du public aux créateurs, l'évolution du game design, etc...

Ceux qui ont vu le film pourront donc skipper une grande partie de l'article. Qui sera en plusieurs parties. Je n'ai pas encore décidé du plan.

Et j'aimerais que vous réagissiez par rapport à cela, je veux avoir votre avis sur le fond et la forme de cet article, sur son contenu également.

Merci d'avance.

 

 

PARTIE 1

MODERN JAPANESE GAMES JUST SUCKS

L'extended Edition d'Indie Game The Movie commence sur l'épilogue de l'histoire de Phil fish, qui sera racontée et critiquée dans un autre post. Ensuite, viens une seconde partie consacrée a Fish. On le voit taper Phil+Japan, sur google, avec en fond la musique « Army of Assholes », de Jim Guthrie. Voici les propos de Fish. La traduction n'est pas littérale (Je sais qu'il existe des sous titre, mais j'ai voulu le regarder en anglais), mais j'essaye de retranscrire les propos de Fish, sur cette affaire qui lui à énormément couté.

« A la GDC, Indie Game the Movie fut diffusé devant une salle comble. Le film fut extrêmement bien accueilli, et immédiatement après il y eu une grande discussion avec tout le monde. (Etait présent Fish, McMillen et Danielle, Refenes et Blow, entre autres). L'ambiance était bonne, personne ne tournait le dos à rien. Et à un moment, ce gentlemen japonais prend la parole pour poser une question, et il commence par dire quelque chose comme: Je suis très fier de voir que les classiques du jeu japonais vous on tant inspiré (ce qui est évident, quand je cite le trio parfait des jeux que sont Mario, Zelda et Tetris dans le film). Et ensuite, il demande: Que pensez vous des jeux japonais modernes? ».

Ce à quoi répond Fish, instinctivement, « It Sucks ». Il se décrit d'ailleurs comme un véritable enfoiré à ce moment précis. Car il sait que c'est une grande gueule. Et c'est là que ce passage devient intéressant. Fish explique comment cette phrase va être détournée et comment il va se faire massacrer de toutes part. Je n'excuse pas le comportement de Fish, beaucoup trop violent et insultant sur le coup. Par contre, il est nécessaire de la remettre dans le contexte pour la comprendre. Reprenons les propos.

« La salle a juste éclatée de rire. Je pense que beaucoup de gens ne croyaient pas que j'était entrain de totalement ridiculiser ce mec qui visiblement, avait le cœur brisé par mes propos. Et je me sentait très mal, je me suis immédiatement excusé. En effet, je n'ai aucun intérêt pour les jeux japonais modernes, je déteste certains codes de ceux ci et je pense que beaucoup restent bloqués dans le passé, et utilisent des philosophies de game design que je renie. Immédiatement, Jonathan Blow a repris le micro pour expliquer plus clairement ce que je venais de dire vulgairement et directement. ». Nous allons y revenir.

C'est là que tout devient intéressant. Très intéressant. « Je croyais que tout était ok. Ce mec a posé sa question, et j'ai donné mon avis. Voilà, c'est tout, et tout allais très bien. Et là, tout c'est juste transformé en une putain d'explosion sur internet. Je me suis réveillé le lendemain matin et j'avais des centaines et des centaines de gens qui me criaient dessus, m'insultaient, me traitaient de raciste. Une pluie d'articles de mecs qui étaient là, écrit totalement en dehors du contexte avec des titres comme « FEZ developer slams Japan ». Tout le Japon! Pas les jeux vidéos modernes japonais. Et j'avais des tonnes de gens pour me dire: Comment oser vous insulter tout une culture ainsi? Voilà ce qu'internet fait. Des choses sont déformées, discréditent les gens, et sur internet, les gens réagissent. Vous savez qu'il y a énormément de gens qui adorent les jeux japonais et qui ne supportent pas que l'on critique un seul aspect de ceux ci (Sur Gameblog, on en a plein des comme ça). Ok. C'est bien. C'est leur opinion et mon opinion c'est que ces jeux sont a chier. Et les gens ne peuvent pas accepter ça.

C'est quand même dingue que les gens soient comme ça. Mais c'est bien, ce fut une expérience positive. Sauf que maintenant, tout le monde m'insulte et on me demande à chaque fois ce que je pense des jeux japonais. Et je dois expliquer a chaque fois que je n'aime juste pas une grande partie des nouveaux et la vision du game design qu'il prônent. Mais c'est juste mon opinion putain. Qui je suis pour parler de ça, a part un mec qui a bossé sur un putain de jeu indé pendant 5 ans. Je n'ai pas a recevoir de glorification pour cet opinion, c'est juste ce que je pense. Je connais pleins de gens qui disent des conneries aussi grosses que moi mais les gens ne les écoutent pas. Moi, les gens me haissent. Mais il écoutent. Il me suivent sur Twitter parce qu'ils me haïssent, mais il m'écoutent. Et ils parlent de moi ». Et Fish fini sur un regard génial, l'air de dire, ce ne sont que des connards. Mais la relation au public, on va y revenir juste après, dans la seconde partie, en prenant aussi le cas de Mc Millen et Refenes.

Maintenant, on va parler et réfléchir sur le phrase de Fish.

Pour ça, on va d'abord se pencher sur le développement de la pensée de Fish et sur l'intervention de Jon Blow. En gros, juste après cette phrase coup de poing, Fish déclare que les jeux japonais doivent évoluer, s'adapter a la technologie, repenser leurs interfaces. « Vous pensez que vous êtes les rois du monde, mais vous êtes bloqués dans le passé. ». Blow passe derrière, essaye de sauver les meubles. « Je n'aime pas non plus les jeux japonais modernes. Dans tous les jeux japonais modernes auquel j'ai pu jouer, excepté Dark Souls et Demon's Souls, vous vous asseyez et le jeu vous prend pour un idiot. Vous devez cliquer sur environ 700 boites de dialogues qui vous disent « As tu tout bien fait correctement? ». Les game designers occidentaux (je ne suis familier qu'avec cette philosophie de game design), travaillent sur le fait que vous devez lire dans le cerveau du créateur. Vous avez tout ces objets et petites indications qui vous forcent à réfléchir. Et vous comprenez que le jeu attend quelque chose de vous mais vous le comprenez seul. Vous avec donc une série de mécaniques initiatiques et le jeu s'ouvre a partir de là. Je pense que les jeux japonais modernes regardent ça de trop loin et se refusent a laisser passer n'importe quoi qui n'ai pas été explicité ultra clairement montré au joueur, et en détails, plus tôt dans le jeu. Et on perd alors tout le plaisir de la découverte. Le jeu vous donne des exercices, et c'est quasi insultant car vous savez résoudre cet exercice. Les dialogues des jeux occidentaux sont tout aussi affreux mais tu appuie sur barre d'espace, tu zappe tout et terminé. C'est bon, on s'arrête. Mais avant que tout finisse sur les blogs et qu'on me traite de gros connard, je précise qu'il y a des exceptions,mais c'est une impression générale, a la manière dont les gens ne font que catégoriser les jeux américains comme étant avec des soldats et des explosions.».

La ou je trouve cette interview intéressante, c'est qu'elle permet d'opposer deux visions du game design. Celle ou le joueur doit suivre impérativement ce que le créateur lui demande, ou tout est indiqué, et ou le joueur est pris pour un idiot, et celle adoptée par Fish, Blow et McMillen, ou les règles sont dictées par des mécaniques de jeu que le joueur va devoir comprendre, et réfléchir pour les comprendre. La première n'est pas si idiote que cela finalement, les deux visions sont juste opposées. Elle permet d'orienter le joueur, de ne pas le perdre, ni le frustrer quand il fait quelque chose. L'objectif est clair, définit on sait ou y aller, quand y aller, quoi y faire et comment le faire. On est pris pour un idiot car tout est dit à l'avance et que le jeu ne nécessite aucun questionnement et aucune réflexion sur nos objectifs. Mais nous prenons du plaisir immédiat, nous ne cherchons pas pendant des heures à tourner en rond, a tester des trucs juqu'a temps que la bonne idée surgisse, nous nous divertissons, tout simplement. Ce qui est très agréable aussi, il ne faut pas y voir constament un problème. Les exemples se comptent à la pelle, et même dans les jeux occidentaux, faute à une casualisation progressive des mécaniques de jeu, et à un dirigisme renforcé, mais c'est un autre problème (Assassin's Creed si tu m'entend).

La deuxième méthode, elle, fait réfléchir le joueur. Prenons l'exemple de McMillen dans Super Meat Boy. « Je place un fossé, l'objectif a l'autre bout. Pour comprendre la mécanique et l'assimiler, le joueur doit accélérer et sauter. Une fois qu'il a fait ça, il a compris la mécanique. Et il s'en servira. Plus tard, je réitère cette même mécanique, afin que je vérifie qu'il l'ai bien compris. Pas besoin d'une fenêtre de texte que 90% des joueurs vont passer en appuyant sur croix ». Les premiers jeux fonctionnaient sur le même principe, pour des raisons techniques, ou par volonté. Le Rogue like, par exemple. Aucun dialogue, juste de l'expérience.

Alors, quel choix. Laquelle des deux est la meilleure. La réponse n'existe pas j'ai envie de dire, tout dépend ce que vous recherchez. Dans l'une, vous allez être dirigé. Rends toi d'un point A a un point B, parle avec tel personnage, fait telle action marquée sur ce cadre de texte, combine tel élément avec tel autre pour devenir plus balèze. On y gagne en accessibilité, en facilité, on ne perd pas son temps, certes. Mais on devient aussi, avec cette logique, fainéant, et dieu sais qu'il est dur de se lancer dans des jeux fonctionnant avec le deuxième système quand on a connu que le premier. Je le sais, j'en suis un. J'ai commencé avec Okami, Xenoblade, Muramasa, et j'ai galéré quand je suis brusquement passer à Braid et FEZ, ou même a des jeux rétros, comme Link's Awakening, que j'ai arrêté il y a 2 ans faute de vouloir observer le jeu, les décors, car rien n'était indiqué clairement, et que ça m'a gonflé profondémment. Car en tant que joueur, je n'étais plus habitué a observer et a rechercher les indices présents dans le jeu, a rentrer dans l'esprit du créateur. Antichamber par exemple est en train de me rendre fou. Je ne suis plus habitué a jouer de cette manière. Ils me rendent fou, mais lorsque je trouve la solution par moi même, je suis heureux, et je me sens fier. On a l'impression d'avoir franchit un cap, et notre compréhension des mécaniques va s'affiner au cours du temps. Dans Braid, quand on capte enfin la mécanique diabolique du troisième monde. Ou English Country Tune. A tel point que j'en viens a regretter de n'avoir pas pu, étant arrivé avec la génération Wii, découvrir ce type de mécanique et de me forger cette vision du jeu vidéo qui vous repousse dans vos retranchements.

Alors, bien sur, cette opinion est largement critiquable. Il ne faut pas oublier que Fish, malgré toute sa bonne fois et sa passion, est très égocentrique et arrogant, ainsi que beaucoup trop agressif. Sur le coup, il se trompe de cible, tout comme Blow, car c'est presque la quasi totalité des jeux modernes qui deviennent aliénants et qui nous prennent pour des idiots, nous forçant a suivre ce que le game designer à décidé. Pas seulement les japonais, tous. C'est tout une logique de création qui est remise en cause, et je pense que cette remise en cause est juste. En rendant le jeu vidéo accessible, on a aussi perdu une part de son essence, l'action.

A vous de choisir ce que vous souhaitez, de fait.

A vos plumes, le débat est ouvert,

Première ou seconde vision, hybride?

 

Ah, et désolé si c'est mal écrit, mal structuré, etc...

J'avais juste envie.

 

PARTIE 2

GAMERS ARE THE WORST FUCKING PEOPLE

 

Dans la première partie de cette série de posts consacrés à Indie Game The Movie, j'étais partie d'une phrase de Phil Fish, et j'ai cherché à la remettre dans son contexte et à l'expliquer, du moins réfléchir à partir de celle ci. On va reprendre le même principe, sur une phrase qui lui à valu énormément de critiques, « Gamers are the worst fucking people ». Comme à son habitude, Fish est direct, trop direct, trop violent. Mais cette fois ci, sa phrase est complètement justifiée. Cette phrase n'insulte pas directement tous les joueurs, mais dénonce leur tendance, pour certains, à manipuler les gens, à recréer des choses pour nuire aux créateurs. Cette thématique est largement explorée dans Indie Game The Movie, en prenant le cas de Fish, McMillen et Refenes.

Concernant le cas de Fish, je l'ai déjà expliqué dans la première partie. Sa phrase, originellement « Modern Japanese video games just sucks » à été transformée, de manière intentionnelle, ou juste par incompréhension, en « Japan just suck » ou « Japanese video games just suck » ce qui n'étais absolument pas le propos de Fish. Le bonhomme s'est donc fait traiter de raciste, de prétentieux, et souffre d'une réputation terrible depuis cette phrase, à cause de la manière dont le milieu journalistique et les joueurs ont déformés ses propos dans le seul but de l'atteindre lui et son jeu (même si cette vision est paranoiaque). Comme il le dit lui même, il n'est qu'un gars qui donnait son avis, rien de plus, comme tant d'autres gars et son avis ne compte pas plus que celui d'un autre. Sauf que non. Car Fish est le créateur de FEZ, alors il n'a pas le droit d'exprimer son avis. Il n'est pas obligé de le faire vulgairement, on est d'accord, amis tout de même.

Aujourd'hui, l'influence d'internet est colossale. Les gens s'expriment partout, tout le temps, pour le meilleur et pour le pire. Le débat se fera a la fin. Pour l'heure, on va étudier deux cas, ceux de Refenes et McMillen, auquel l'extended Edition d'Indie Game The Movie consacre deux chapitres concrets. Résumés.

Deux ans avant la sortie de Super Meat Boy, Edmund McMillen publie une vidéo sur son compte youtube, vidéo qui n'est aujourd'hui plus disponible. On y voit McMillen devant son ordi, c'est sa femme qui filme. Il explique la vidéo, nommée « Tehinternets ». Mc Millen va jouer le troll internet. Et il va le faire de manière complètement démentielle, en se marrant d'être un salaud de première, en parodiant tous ceux qui font ceci. Je vais essayer de transcrire la vidéo, je ne promet rien.

« Ok, je suis un mec sur les forums, en ligne. Et en fait je voudrais juste vous montrer, les mecs, ce que c'est que d'être moi, dans ma vie, en train de ne rien faire. Je veux que vous compreniez a quel point c'est dur d'être une personne comme moi sur internet. J'ai besoin de reconnaissance pour ce que je fais, parce que je travaille dur, chez moi, sur internet. C'est dur. Je dois réfléchir a l'opposé de ce que les gens disent à propos du jeu, et ensuite je dois dire ça, sur internet... Et c'est juste dur à vivre. Ok, je ne vais pas dire du bien d'un jeu bien noté parce que les gens ne vont pas porter d'intérêt a ce que je vais dire, vu qu'ils vont être des millions a faire comme moi. Ok, c'est quoi le délire? J'ai besoin de reconnaissance, moi, avec ce que je dis sur internet. Donc je vais vous montrer très simplement les mecs, comment être un parfait enfoiré sur internet en deux secondes. »

Edmund devient alors hystérique, comme fou. « ATTENDEZ! J'ai trouvé. Je pense que Braid n'est pas un jeu parfait. Et je veux être sur sur que le monde le sache! Grâce a mes mots, sur Internet! Attendez une seconde, je vais sur les forums, j'y vais. Tape, tape tape. Braid n'est pas aussi bon que ce que les autres disent. (Rires diaboliques). Voilà, c'est fait. C'est qui le boss. Moi. MOI. Parce que j'ai montré a tous ces cons qu'ils avaient tort! Et je veux être à l'opposé des gens, avoir de la reconnaissance pour ça, et je vais l'exposer, parce que je n'ai rien a faire d'autres de ma vie! Je suis sur internet, bande de gosses, je suis sur internet! Regardez moi! Je suis un putain de connard sur internet! [...] » Et ça dure encore comme ça pendant 6 minutes.

Edmund, dans cette vidéo, joue de manière géniale et diabolique avec son public, et cette vidéo va être ultra révélatrice d'une tendance sur internet, le troll a tout va, mais surtout ses conséquences. En gros, Mc Millen explique qu'a un moment, des gens se sont mis, sans raison apparente, a troller hyper agressivement de nombreuses productions. Ça existe depuis la nuit des temps, sur tout, sur internet, car les gens ne supportent pas d'être ignorés. Il veulent que le monde sache qui ils sont et ils veulent satisfaire leur ego. Alors quand ils ne savent pas le faire en écrivant des choses intelligentes, ils le font en insultant, en critiquant, en trollant sans raison, et sans humour. Car qu'on soit bien d'accord, le troll avec humour, ça passe, car c'est drôle, et qu'on sait qu'au fond ce n'est pas si sérieux que ça. Par contre, quand le troll et la volonté de reconnaissance est source de violence verbale et morale, là, ça devient grave. Ici, on en connait tous des trolls. On sait tous ce que c'est.

La vidéo de McMillen à crée deux types de réactions. Ceux qui ont compris l'humour de celle ci, et les autres. Ceux ci se mirent a insulter McMillen, et même jusqu'à aujourd'hui. Il y a donc eu une grande partie de ces gens qui se sont mis a tacler Edmund. Plus tard, il se mirent en contact avec lui. Il créaient des fils de discussion, partant de sujets type « J'ai un bug dans super meat boy » auquel Edmund répondait. Et ces mecs étaient tous des fakes, entrainant Edmund dans des dialogues de sourds, pour finir en dialogues d'insultes. Ensuite, ils prenaient les conversation et faisaient des montages pour faire croire a la masse qu'Edmund les insultaient dès la première question. Ils ont posté ça sur Reddit et les gens les ont cru. Car on croit tout le temps les gens moins connus. Puis ils ont hacké sa boite mail, son twitter, et Edmund n'a plus eu accès à internet pendant des jours, ce qui lui a ouvert les yeux. Il ne sert a rien de vouloir tout voir et répondre à tout, ça n'amène que des complications. Liehd, tu sais de quoi je parle. Il a voulu aider les gens qui en avaient besoin, il a été pris pour un con par beaucoup, il ne l'a pas supporté, et il a voulu supprimer tout ce qui était de lui sur internet, afin d'arrêter cette obsession de toujours savoir ce qui était dit sur lui. Un cercle vicieux infini. John Blow fit pareil.

Refenes a malheureusement subi le même traitement. En pire. « Les titres d'articles me permettent de savoir directement si je dois lire ou non les commentaires. Alors après la sortie du jeu, on ne lisait plus rien, ça ne nous apportait que des mauvaises ondes, et de l'énervement. Pour chaque critique positive, il y en a une négative. Mais chaque critique négative doit aider a faire avancer. Vous aurez des millions de personnes pour vous dire que votre jeu est incroyable et un seul pour vous dire que vous êtes un immonde tas de merde et vous allez vous focaliser sur ce dernier. C'est lamentable. 

On a eu un incident lorsque je créai les Super Meat World (éditeur de niveau pour Super Meat Boy ). C'était un service gratuit pour tout le monde. Tout le monde pouvait partager ses niveaux, etc... Je l'ai fait. J'étais motivé, mais aussi un peu rincé. En décembre,le 23 je crois, je rentrai a la maison et j'ai eu un message de ce mec sur twitter qui me demandait pourquoi super meat boy utilisait son SQL. Je lui ai répondu que c'était pour Super Meat World. Il m'a dit: Vous savez que votre database est ouverte. Je lui ai dit: Je sais, t'inquiète pas, je sais ce que je fait. Alors il a mis une capture de la base de donnée, et il a tout hacké. Il a remodelé la conversation et l'a mise sur Reddit. Il a tout hacké, détruit tout mon travail. J'avais une sauvergarde, j'ai restauré, j'ai tout bloqué mais plus personne ne peut l'utiliser et ne pourra l'utiliser. Je n'ai plus envie de refaire tout. J'ai voulu faire un truc pour tout le monde et je me suis fait avoir. J'ai vu tous ces gens qui s'en prenaient a moi a tort, qui on tenté de détruire mon boulot. Ils m'insultaient personnellement, professionnellement, sur tout. Alors j'ai eu un flash, et j'ai compris que quoique je fasse, il y aurait toujours des mecs pour ne pas me respecter. A ce moment j'ai regardé internet pour ce qu'il était. Il y a une raison pour laquelle les gens mettent des vidéos de bébés qui rient sur youtube et qu'il y a 9 millions de likes dessus et 5 dislikes. Ces 5 personnes sont des enflures, et ils ne cesseront jamais d'être des enflures car pour eux, cette vidéo est quelque chose qui prend l'attention des gens et l'emmène loin d'eux. Et ils veulent cette attention. Et la seule manière pour eux de le montrer c'est de réagir, grâce à internet. Alors au prochain jeu, internet sera un outil de travail. Il n'y aura aucune conversation, ce sera silencieux, il resteront embourbés et personne n'écoutera ces mecs. Car quoi que vous fassiez il y aura toujours des mecs pour vous rabaisser. C'est la triste réalité des gens. Et avec cette magnifique invention qu'est internet tout le monde peut essayer de detruire les autres. »

On pourra douter de la bonne fois des créateurs d'Indie Game TM, car ils font beaucoup d'éloges sur les créateurs qu'ils filment. Mais pas là, car on sait tous que cela arrive à n'importe quelle échelle. En tout cas, c'est mon point de vue. Après, etre d'accord avec tout ce que disent Refenes et McMillen, c'est une autre histoire.

Phil Fish en a aussi fait la cruelle expérience, de la dualité d'internet. A la différence du fait que lui est aussi responsable de ce qu'il s'est pris la la face. Lui aussi à été manipulé et insulté pour rien, ses propos ont été déformés, sa réputation a été salie, mais contrairement a Blow et McMillen, il a été incapable de prendre le recul nécessaire sur tout ceci, et s'est enfermé tout seul, s'est condamné tout seul. Il s'est mis a insulter les gens, a devenir arrogant, et encore plus égocentrique qu'il n'y paraît. Et tout s'est amplifié, jusqu'à l'explosion Voilà le résultat aujourd'hui. Un créateur qui stoppe son projet par ras le bol. Et l'internet qui continue son boulot de destructeur progressif ou de soutient.

On est toujours complice de son bourreau, Fish l'a oublié, histoire terminée. Ou peut être reviendra t'il, on sait pas. J'espère.

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