Hier, je vous ai parlé de la mécanique historique du Pandawa et de la façon dont nous avons décidé de l'intégrer dans WAKFU. Aujourd'hui, je vais vous parler d'une mécanique qui vient la renforcer en plus d'ajouter beaucoup de profondeur au gameplay du Pandawa : le tonneau de bambou frelaté.


Alors que je réfléchissais à la façon d'intégrer au mieux la mécanique du porter/lancer, je me suis rendu compte d'un des défauts que je lui trouvais dans nos jeux précédents. En fait, elle est très puissante dans le sens où elle permet dès le début du combat de faire du rush en envoyant par exemple un combattant directement au contact d'un ennemi plus orienté distance (et qui aimerait les garder, ses distances) et ce, sans avoir besoin de « point de pivot » comme un Sacrieur en a besoin pour sa transposition. Par contre, il faut avouer que très vite elle est moins utile quand le front du combat est formé.

Du coup, je trouvais ça compliqué de proposer aux joueurs une mécanique et des spécialités qui la renforçait mais que celle-ci ne serve réellement qu'en début de combat. Au même moment, j'essayais de trouver une façon originale et tactique d'intégrer le côté alcoolique du Pandawa et c'est là qu'est arrivée l'idée du tonneau de bambou frelaté !

Je ne serai pas capable de dire comment est venue cette idée, mais je sais qu'une des inspirations (dans un premier temps inconsciente) fut le « companion cube » de Portal. En effet, ceux qui ont joués à Portal se souviennent sûrement de ce cube marqué d'un petit cœur qu'il fallait trimballer avec soit pour finir le niveau. Et bien le tonneau du Pandawa, c'est pareil : il est son meilleur ami et le Pandawa doit le porter et le lancer puis le rejoindre pour profiter de son contenu.

Le fameux companion cube de Portal.

On a là donc une mécanique basé sur le principe de l'avantage/contrainte : pour profiter des bonus, il faut accepter les contraintes inhérentes. Ici par exemple, on a des contraintes de placement qui demandent au Pandawa de rester proche de son tonneau pour profiter des bonus qu'il procure et ça tombe bien vu qu'il dispose de la mécanique du porter/lancer il était capable d'amener ce bonus avec lui là où il le souhaitait au prix de quelques points d'actions !

Et pour atténuer encore le côté contraintes, j'ai intégré un autre avantage au tonneau : il permet d'être le point de lancement de la plupart des sorts de la branche eau du Pandawa. Cette caractéristique lui permet de lancer ses sorts depuis 2 endroits : là où il se trouvait et là où il a lancé ou laissé son tonneau.

Une fois les principes de la mécanique posés, il fallait régler et équilibrer les bonus qu'elle proposait. C'est là qu'une sous-mécanique intervient pour lier bonus et contrainte de placement : l'état d'ébriété. L'idée de cette mécanique était de dire que le Pandawa tire sa force du lait frelaté mais qu'il est aussi sa faiblesse. A partir du moment où il commence à en boire (et il en boit à la fin de chaque tour où il est à côté de son tonneau) il gagne l'état ébriété au niveau 1 qui lui donne des petits bonus. A la fin de chaque tour, s'il se trouve à côté du tonneau (ou qu'il le porte) l'état d'ébriété augmente en même temps que les bonus apportés.

A la fin d'un tour, le Pandawa boit automatiquement à son tonneau

Bien sûr, il y a une limite à cela et à trop boire c'est la gueule de bois qui guette ! En fait, il y a deux façon de perdre l'état ébriété et de subir l'état gueule de bois qui est un malus : Soit en montant jusqu'à l'état d'ébriété au niveau 5 (auquel cas on subit gueule de bois niveau 5), soit en n'étant pas à côté de son tonneau à la fin d'un tour (et dans ce cas, le niveau de gueule de bois est du niveau de l'état d'ébriété qu'on avait).

Le jeu du Pandawa se retrouve donc rythmé par ces deux états qui succède et qui sont importants à gérer car après une montée constante en puissance jusqu'à un  point culminant représentant par l'ébriété niveau 5, il y a l'état de faiblesse dangereux de la gueule de bois qui suit. Là où par contre c'est très intéressant et tactique, c'est que le joueur peut lui-même gérer ce cycle, l'interrompre et le caler pour qu'il soit au meilleur de sa puissance au moment important et qu'il soit à l'abri à son moment de faiblesse.

La maitrise du lait de bambou.

Et de nouveau, le joueur peut aussi ne pas rentrer dans ce jeu et garder son Pandawa sobre pour éviter les contraintes s'il n'a pas besoin des bonus et veut juste jouer un rôle de support par exemple avec le tonneau d'un côté du terrain et de placeur de l'autre côté avec sa mécanique de porter/lancer.

C'est autour de ces mécaniques donc que s'articulent les sorts du Pandawa et il faut les ajuster pour voir lesquels doivent profiter du tonneau ou de l'état ébriété. Il faut par exemple décider quels sorts vont utiliser ces mécaniques pour introduire des contraintes/bonus comme par exemple l'obligation de porter le tonneau ou d'être à coté pour pouvoir être lancés.

Avec des mécaniques de ce genre, profondes, fun et malléables, il a été ensuite assez facile de trouver des spécialités pour pousser encore plus certaines idées et laisser le joueur décider de ce qu'il va en faire.

Alors, des futurs Pandawa dans l'assemblée ?