AC Unity vient de sortir sur PS4, Xbox One et PC et déjà un torrent de critiques (justifiées !) se déversent sur la toile. Est-ce que le jeu est si mauvais que cela ? Ubisoft nous aurait mentis ? Décryptage d’une sortie mal assurée.

Les polémiques d’avant la sortie

Quelques semaines avant sa sortie, le jeu avait fait parler de lui mais pas malheureusement pas dans le bon sens. Le producteur nous parle d’un jeu bridé techniquement pour avoir le même rendu sur toutes les plateformes. Je vous renvoie aux 2 articles (ici et ) qui détaillent les propos mal compris ou tout simplement mal amenés et les pseudos excuses d’Ubisoft à ce propos : le 60fps n’offre pas un rendu réaliste, « Ubisoft ne limite pas ses jeux » ou Ubisoft présente ses excuses.

Bref, beaucoup de bruit et d’incompréhension pour annoncer au final que le jeu sera en 900p/30 fps sur PS4 et Xbox One car c’est le meilleur compromis pour garantir un jeu de qualité en toute circonstance.

Au moins on a l’assurance que le jeu sera beau, fluide, au top de l’optimisation et que les joueurs n’ont aucun souci à se faire... Raté !

 

La sortie et la fête aux bugs

Et c’est là que le bât blesse ! Dès sa sortie, des montagnes de bugs sont signalés par toutes les rédactions et par tous les joueurs quelque soit la plateforme. Gameblog a même établi le TOP 10 des plus gros bugs et Ubisoft a été contraint de créer un site dédié au report de bugs. Tout simplement inacceptable pour un jeu vendu 70€ ! Comment Ubisoft peut penser que cela ne nuira pas à sa franchise et à l’idée de qualité que les joueurs se font de leurs productions ? Le titre Ubisoft a d’ailleurs perdu 9% à la bourse dès la sortie du jeu.

L’ironie du sort est que même la version PS4 est de moins bonne qualité technique que la version Xbox One avec un framerate en chute libre. Le jeu est parfois carrément injouable tellement les chutes sont importantes, un comble après tout ce qui a été dit pour rassurer les joueurs. Mais où sont les promesses rassurantes d’Ubisoft d’il y a quelques semaines ? Pourquoi ne pas avoir reporter le jeu de quelques semaines pour s’assurer de livrer un jeu qui respecte les early adopters, c’est à dire les plus gros fans de la licence ?

Impossible de comprendre l’attitude si laxiste d’Ubi sur la QA (tests qualité) si ce n’est l’obligation business de sortir le jeu avant Noël. Le rythme effrené des sorties année après année et la pression toujours plus forte du business sur les productions a eu raison de la qualité globale du jeu. Il a clairement manqué quelques semaines voir mois pour peaufiner le tout comme le précisent les équipes d’Ubisoft Montréal.

 

Tendance de fond ?

Ce manque cruel de finition n’est pas une première pour Ubisoft (et d’autres gros éditeurs comme EA). Ils nous avaient déjà fait le coup avec AC 3 ou Watch_Dogs pourtant repousser de plusieurs mois et toujours pas au point le jour de leur sortie. Nous avons la facheuse impression que ce n’est pas prêt de s’arranger dans les années à venir avec des productions toujours plus importantes et des deadlines toujours aussi incompréssibles. Les éditeurs sont pris dans une spirale infernale qui les pousse à tirer un maximum de leurs plus juteuses licences pour contenter leurs actionnaires qui attendent des résultats en constante progression année après année. A ce rythme, j’ai bien peur que les joueurs se lassent et préfèrent aller voir ailleurs. Une notoriété se construit petit à petit mais peut à l’inverse très vite se déliter si les déconvenus s’enchainent.

Gare à vous chers éditeurs, l’appât du gain peut vous être très préjudiciable ! Plus vite et plus profondément que vous ne le pensez.