Dans quelques années, je ne sais pas si je me souviendrai de cet énième Call Of pour autre chose que le titre honorifique du « premier jeu terminé sur la génération PS4 / Xbox One ». Amateur de cette série pour ce quelle est, à savoir un divertissement hollywoodien en solo et un défouloir express en multi, jétais curieux de voir comment se passerait la transition vers la next-gen. Alors que loccasion était belle pour revoir un peu la formule, Activision na malheureusement pas souhaité faire évoluer sa cash-machine, aussi bien sur le fond quau niveau de lemballage, tout deux très en dessous des autres jeux du line-up des nouvelles consoles. Explications. 

 

 

La saga na jamais brillé par ses scénarii, cest un fait, mais les précédents volets avaient le mérite dêtre relativement cohérents. Malgré un patriotisme excessif et une vision du monde manichéenne à lextrême, on suivait sans mal les péripéties des bidasses tentant de sauver la planète à 2 ou 3 contre 100000. Malheureusement, lhistoire de Ghosts  est tellement improbable quil est réellement difficile de simmerger dedans. 

 

 

(Essayez de ne pas trop rire lors de ce résumé, qui spoile énormément) 

 

Après une pénurie de pétrole dans les pays Arabes, les pays dAmérique du Sud deviennent incontournables et sallient en une fédération qui devient, de facto, hostile aux américains. OK. Et parce que cette animosité nest pas contrôlable, autant faire les choses comme il faut : taper fort, là où ça fait mal. Ca tombe bien, les américains possèdent une arme dévastatrice très mal gardée: une station spatiale en orbite au dessus de la Terre capable de frapper à coups de gros missiles (nucléaires?) nimporte quelle cible désignée. Et par un heureux coup de chance, notre fédération latina parvient à envoyer un commando sur cette arme orbitale via un énorme vaisseau que personne, à la NASA ou la NSA, ne remarque. La veine. Le commando pirate sans mal la station, et envoie les missiles sur les principales villes américaines. Game Over pour les Yankees, qui sont un peu (mais pas totalement) envahis par leurs voisins du Sud. Des années plus tard, deux frères et leur chien deviennent en deux coups de cuillères à pot des Ghosts, soldats délite légendaires. Leur père savère en être un lui ausi, malheureusement un ancien membre de son unité, quil avait laissé tombé dun hélicoptère pour sauver le reste du commando, a miraculeusement survécu et subi un lavage de cerveau par lennemi. Qui lui a donné des moyens illimités pour traquer les anciens et nouveaux Ghosts, car oui les latinos ont joué aux anciens Call of et ont bien compris que le danger pouvait surtout venir des petites unités surentrainées. Commence alors une double traque qui emmènera le joueur là où il fait froid, là où il fait chaud, dans lespace, sous leau, sur un train, une station pétrolière en pleine mer et dans une jungle humide. 

 

 

Si lon passe outre cette histoire complètement loufoque, le cheminement savère être finalement assez réussi. Les lieux et situations sont suffisamment variées pour éviter la redite, et Infinity Ward na rien perdu de son sens de la mise en scène. Comme lors des précédents opus, on en prend plein les mirettes, ça explose de partout, et les moments de bravoure senchainent sans temps mort, au son dorchestrations plus épiques les unes que les autres. Finalement, lépopée des deux frangins savère réussie, le rythme de la campagne ne faiblit jamais, et certains chapitres savèrent foutrement bien réussis. Malgré des ficelles très grosses et un effet de surprise proche du néant pour qui a déjà traîné ses rangers sur les trois Modern Warfare, le solo remplit sans fioritures le cahier des charges. Sans briller non plus car ce dixième opus ne fait que décliner quasiment à lidentique une formule initiée avec le quatrième volet. Cela fait donc 6 ans quon a limpression de refaire le même jeu, et si Black Ops 2 avait tenté damener quelques ingrédients comme les phases tactiques ou les embranchements, Ghosts  lui reste parfaitement orthodoxe. Pour celui qui na fait que deux ou trois Call Of tout au plus, la campagne sera certainement bien plus divertissante que pour celui qui na manqué aucun épisode depuis Modern Warfare premier du nom. 

 

 

Côté gameplay, hormis la glissade empruntée aux épisodes de Treyarch, le jeu est absolument identique à ses aînés. Course limitée, visée assistée et feeling nerveux, on reste en terrain conquis. Malheureusement, la série na pas nplus on évolué techniquement. Malgré une résolution  boostée et des textures plus propres, le jeu na rien de next-gen et reste lun des plus pauvres du line-up dans ce domaine. Certains niveaux sont carrément dégueulasses, avec des teintes grises et ocres quon pensait à jamais enterrées avec lancienne génération. Dautres sont plus jolis, voir carrément très impressionnants malgré les limites du moteur maison. Cest donc une déception, mais au moins la fluidité est au rendez-vous, cest du 60 fps constant en solo comme en multi. 

 

 

Pour la majorité des joueurs, le solo nest quun petit amuse-bouche dispensable auquel ils ne goûteront  même pas, trop occupés à fragger des nuits entières dans le mode multijoueurs. 14 maps, presque autant de mode de jeux, le joueur aura lembarras du choix. Là encore la prise de risque est minime voir inexistante, car à part le mode « Cranked », où le joueur dispose de 30 secondes de vie entre chaque frag, rien de vraiment neuf à se mettre sous la dent. Et pas question même sur next-gen de dépasser les 12 joueurs simultanés dans la plupart des modes de jeu! On en vient au principal problème du multi de Ghost, à savoir des maps souvent très grandes, truffées de chemins, passages et recoins mais désespérément vides faute dun nombre adéquat de joueurs. A 6 par équipes, on a du mal à couvrir tout le terrain et le gros des affrontements se fera au centre de la map, avec un vrai déséquilibre entre les diverses zones proposées sur chaque terrain daffrontement. Certains recoins resteront désespérément vides, presque calmes quand dautres seront quasiment impraticables car tous les belligérants sy agglutinent. Dans le mode de jeu à 18, mélangeant team deathmatch et domination, cette impression sestompe légèrement mais sans régler le problème de rythme du jeu pour autant.  Le respawn, surement le plus mal réglé depuis le début de la saga, est alors infernal car on réapparait au choix  soit très loin de laction (un sentiment que connaissent bien les joueurs de Battlefield!), soit en plein coeur du merdier, où il sera compliqué de rester en vie plus dune demi seconde. Lors de ma première partie jai respawné 7 fois daffilé en plein coeur dun groupe dennemis, qui sen sont donnés à coeur joie pour gonfler leur score. Super entrée en matière. Malgré tout quelques maps sortent du lot, comme Stonehaven ou White Out, mais cela nest pas bien folichon.  Il y a fort à parier que certaines cartes payantes en DLC rehausseront le niveau, comme tous les ans Mais seul un patch permettant à plus de joueurs de participer aux matchs permettrait de résoudre, au moins en partie, lénorme malaise du multijoueurs de Ghost. 

 

 

Dans son système, le jeu se veut lhéritier direct de MW3. Fini les streaks donnés en fonction des points de BO2, on revient à un système plus classique à choisir entre assaut, support et spécialiste. On notera quelques ajustement, avec notamment moins dabus, mais le retour à des récompenses en fonction des kills uniquement nincite pas les joueurs à jouer lobjectif, comme ça pouvait être le cas dans lépisode de lan dernier. Je considère ça comme une régression, mais tant pis. A linverse, on a gardé de Black Ops 2 le système dinventaire pour une personnalisation plus poussée des classes. Vous nutilisez jamais de pistolet ni de grenades tactiques? Nen prenez pas, et en échange vous pourrez rajouter des atouts à votre soldat (meilleure visée, course illimitée). Cette flexibilité bienvenue permet de varier les tactiques dapproche sur le terrain, bien que toutes les maps ne se prêtent pas à autre chose quun bourrinage bête et méchant. Surtout que le tristement célèbre « lag compensation » est toujours de la partie, plus que jamais pénalisant vu la rapidité avec laquelle on meurt dans cet opus (deux balles suffisent avec certaines armes!)

 

Reste l'équivalent du mode Zombie des deux Black Ops, Extermination, sur lequel je ne reviendrai pas car je naime pas vraiment le concept. Les afficionados y trouveront leur compte, mais une fois de plus il ne faut pas espérer de grands bouleversements. 

 

 

 

 

Conclusion

Les chiffres de vente commencent à parler: Call of Duty : Ghosts s'est moins vendu en un mois que Black Ops II en une semaine. La lassitude commencerait-elle à gagner les joueurs? En tous cas, l'absence totale de prise de risque, l'aspect vieillot du jeu même sur next-gen et les errances du mode multijoueurs ne vont certainement pas inverser la tendance. Certes, Call Of reste une machine à fric super rentable, mais l'histoire nous a prouvé qu'il est très facile de glisser dans l'oubli au profit d'un concurrent - jurisprudence PES. Infinity Ward a deux ans pour rectifier le tir et viser plus haut, alors qu'on guette déjà les premières rumeurs autour d'un hypothétique troisième volet de la saga Black Ops. En attendant, seuls les plus acharnés, les nouveaux venus et les joueurs les moins exigeants y trouveront leur compte. Les autres préfèreront attendre que la série grandisse enfin un peu...

 

 

 

  • DATE DE SORTIE : 22/11/2013
  • CONSOLE : Xbox One
  • VERSION: Boîte (édition limitée)
  • HEURES DE JEU:  8 (solo) ; 30 (multi)
  • ON-LINE: Bon
  • DLC: Oui
  • MICROTRANSACTIONS: Non

 

 

 

 

J'ai beaucoup aimé :
 
 
Un multi complet
- Un solo spectaculaire...

 

Bof...

peut mieux faire

 

J'ai moins aimé : 
 
 - ...mais qui peine à suprendre
 - Pas folichon graphiquement
 - Les cartes multi, trop grandes
 - Les streaks aux frags