Tous les mois sortent sur les étals de nos libraires préférés des flopées de nouvelles séries, toutes (ou presque) aussi appétissantes les unes que les autres. Pour s'y retrouver, on jette un oeil sur les différentes critiques qui pullulent sur le net (on se compte dedans, évidemment^^), on fait son choix en laissant de côté d'autres titres moins aguicheurs ou jugés trop longs, en se disant "on verra ce que ça donne dans quelques tomes...", pour finalement oublier ces "seconds couteaux" qu ne demandent qu'à être de fines lames, aiguisées par l'appétit de voraces lecteurs ou lectrices. C'est donc pour rendre justice ou enterrer définitivement ces titres que cette rubrique est née! Cette fois-ci, on s'occupe du cas du shonen horrifique Tokyo Ghoul!

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Le pitch de poche: Ken, c'était un petit gars tranquille, discret, cool. Après sa rencontre avec Lize, il est devenu Goule. Moins cool, quoi. Et quand on est moitié humain, moitié monstre, dur de pas devenir maboul.

Pourquoi vous l'avez choisi?

  • un shonen horrifique? pas banal tout ça...
  • Elles ont de la gueule, ces couvertures!
  • les cosplays de la série ont la classe!
  • 14 tomes, pour un shonen, c'est raisonnable...Tokyo-ghoul-T.VII-4

Pourquoi vous n'auriez pas dû:

  • c'est un peu le bordel à lire...
  • Trop de personnages dont on se fout royalement.
  • Avoir du style, c'est bien. Etre constant dans ses designs, c'est mieux...
  • Ah bah c'est pas fini? On m'aurait menti?

 

 

Alors, ça donne quoi?

"La nouvelle perle du shonen", voilà comment Glénat décrivait Tokyo Ghoul à son arrivée et vus les chiffres de vente, la sauce a pris auprès du public, tant mieux pour l'éditeur grenoblois. Mais est-ce que ça en fait un must? Non, clairement non. Non pas que TG soit mauvais, loin de là: l'auteur possède une vraie patte, un trait hyper énergique et un sens du design indéniable. Qui plus est, si le fait d'utiliser les goules comme bestiaire fantastique me semblait plus proche du marketing gothique quede l'idée de génie de prime abord, force est de reconnaître que l'univers développé est suffisamment singulier pour être accrocheur. De plus, l'auteur ne choisit pas son camp: Goules et inspecteurs voient leurs protagonistes autant développés les uns que les autres, dans leurs bons comme dans leurs mauvais côtés. Cela a pour effet de rendre le récit moins manichéen que les shonens classiques, sortant ici le lecteur de son confort. Mais de là à totalement supprimer ce dernier... 

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Car c'est là où  TG pêche gravement: à trop vouloir en mettre plein la vue, de nombreuses scènes sont illisibles, ce qui nuit à la fluidité de la lecture, et ce ne sont pas les fluctuations sur les visages des personnages frisant l'amateurisme qui vont aider... Cet excès de générosité se voit aussi  dans la galerie de personnages, extrêmement conséquente, mais dont seuls 3 ou 4 ressortent. J'aurais préféré moins de personnages, mais mieux exposés et/ou travaillés. Pour achever le tout, l'intrigue est trop fluctuante, avec des pics vertigineux trop rares qui succèdent à des longueurs soporifiques, pour se terminer sur une fin qui n'en est pas une, puisqu'une suite , Tokyo Ghoul: Re, sort dans la foulée. Une ficelle un peu trop grosse à avaler, qui finit d'achever un tableau bien trop entaché à mon goût. A bon entendeur...