« Des nouveautés d’Avril, tu finiras la pile »: un adage bien difficile à tenir quand le soleil pointe le bout de son nez…mais au vu des titres sortis ces dernières semaines, c’eût été bien dommage de rester en terrasse à siroter un diabolo tout en matant tout ce qui bouge…quoique…

  • L’attaque des titans: Birth of Livaï (Pika, fini en 2 tomes)

C’est désormais traditionnel: carton en librairie = spin-offs à foison, pour le meilleur (parfois) et pour le pire (souvent)…On peut le regretter (ou pas, selon votre degré de fanboyisme), encore faut il voir si ce n’est qu’une pompe à fric ou un véritable apport à la série originelle. Dans le cas présent, il est vrai que découvrir les origines du personnage darko-badass de SNK pouvait se révéler intéressant de prime abord, surtout que la partie graphique, sans crier au génie, était bien supérieurel_attaque_des_titans_-_birth_of_livai_2192 au trait d’Isayama. On y découvre donc un Livaï chef d’une petite bande de voleurs des bas-fonds, dont les talents de voltigeur ne tardent pas à attirer l’oeil du bataillon d’exploration, lui-même mis en difficulté par un sombre complot politique. Ce pan du scénario forme le talon d’Achille de cette courte série: trop simpliste pour être passionnant, il parasite le récit et le développement des personnages,Livaï en premier lieu,  donnant la fâcheuse impression d’avoir perdu son temps… Une lecture pop-corn en somme: pas mauvais mais très dispensable.

  • Your lie in April (Ki-oon, 2 tomes sortis, fini en 11 tomes au Japon)

Après le sublime A silent voice, Ki-oon continue d’exploiter le sillon du shônen dramatique avec bonheur avec ce titre diablement accrocheur, dont le point de départ (un jeune surdoué du piano psycho-bloqué réapprend le plaisir Your_Lie_in_Aprilde la musique au contact d’une exaltée du violon), s’il n’a rien de révolutionnaire dans ses mécaniques (triangle amoureux,mise à l’épreuve prématurée…), est traité avec suffisamment de peps et de fraîcheur qu’il vous emporte, servi par un trait très agréable à l’oeil malgré un léger manque de finitions. Si l’on voit bien où tout cela risque de nous mener, certaines choses restent suffisamment mystérieuses pour suivre les aventures de nos musiciens en herbe, un air de Beethoven dans un coin de la tête…D’ailleurs, pour celles et ceux qui souhaiteraient en écouter davantage, l’éditeur n’a pas hésité à insérer des liens dans sa documentation, une excellente initiative à saluer comme il se doit!

  • Area 51 (Casterman, 2 tomes sortis, 10 tomes en cours au Japon)

Pour celles et ceux qui auraient succombé au charme graphique très Millerien de JabberwockyArea_51voici la nouvelle série de Masato Hisa, tout aussi barrée que son prédécesseur, jugez plutôt: toutes les créatures légendaires, mythes et mythologiques ont été parquées dans une ville isolée, co-existant autant que possible avec des humains eux aussi exilés. Parmi eux, on suit Tokiko, détective humaine portée sur la gâchette et au lourd passé, dans ses aventures peuplées de vases voleurs, de vampires maquereaux et d’ogres adeptes du Poker. Une série B fantastique qui n’a d’autre prétention que de divertir, où l’auteur affine encore son style avec un haut niveau de maîtrise, que ce soit dans la narration ou la lisibilité. Un bonbon sucré que vous auriez tort de laisser traîner…

  • Dans l’intimité de Marie (Akata, 1 tome sorti, 4 tomes en cours au Japon)

C’est dingue comment un titre, selon qu’il provienne de tel ou tel éditeur, se voit tout de suite orienté…Desolé pour les accros aux productions hot de Soleil ou Taïfu, mais c’est bien Akata qui nous a dégoté ce seinen qui, de prime abord, ne paie pas de mine avec sa couverture minimaliste et son trait passe-partout. Mais comme souvent avec cet éditeur, c’est après avoir posé le bouquin qdans-l-intimite-de-marie,-tome-1-615734ue l’on se rend compte à quel point ils choisissent minutieusement leurs titres, car, sur une trame basique (un otaku se retrouve dans la peau de celle qu’il admire), l’auteur tisse sa toile par d’habiles rebondissements et laisse planer le mystère sur suffisamment d’éléments pour donner envie d’en savoir plus. Un premier tome qui ne vous fera pas sortir la boîte à mouchoir, à tout point de vue…

  • Seraph of the end (Kana, 1 tome sorti, 8 tomes en cours au Japon)

Attendu comme un titre majeur du catalogue shonen de Kana, SOTE est aguicheur: couverture superbe (le talent de Yamamoto est indéniable), thèmes porteurs (vampire et post-apocalyptique), narration ultra maitrisée…tout baigne! Non? Bah non…Enfin, pas totalement: tout, je dis bien TOUT, dans ce titre, sent le calibraSeraph-of-the-end-Jaquettege et la prise de risque minimale à plein nez, donnant la prime à l’efficacité immédiate plutôt qu’à l’originalité. Les personnages sont archétypaux au possible ( héros tête brûlée, ami calme et calculateur, ennemi psychopathe, armée cachottière…),les rebondissements n’en sont pas vraiment (ah, ce cliffhanger absoluuuuuument pas prévisible…), tout ceci rend la lecture douillette mais ne pique pas vraiment la curiosité pour la suite, c’est bien dommage. Espérons que les tomes suivants réussissent à sortir du lot, sans trop y croire pour le moment…

  • Angélique (Casterman, 1 tome sorti, Global manga)

Réhabiliter les classiques de la littérature française peut donner d’excelCouv_243627lents résultats, des exemples récents l’ont prouvé (voir top du mois précèdent). Mais de là à adapter la saga à l’eau de rose la plus connue de France, j’avoue que j’étais sceptique, bien que les auteurs en charge du projet (Dara -Appt.44- au dessin, Milhaud -Agito cosmos- au scénario) soient de qualité. Pas mon style de lecture, dirons nous…Mais si on fait abstraction, ça se lit plutôt bien, avec un récit qui se concentre sur la jeunesse libre de cette fille d’aristocrate provinciale qui n’en fait qu’à sa tête, avec toute une galerie de personnages secondaires bien troussés. Si le dessin est un peu statique, l’ensemble n’a rien de désagréable et devrait plaire à celles et ceux qui ont envie de shojo à la française, sens de lecture compris.