Test, un deux. Ahem. Ceci est un message à l'intention de mon lectorat. C'est bon, vous pouvez revenir. Le blog est re-vivant. Il s'est réincarné en noir, n'a pas de titre, mais sinon c'est tout comme avant. Et comme j'ai un max de vues à rattraper, parlons next-gen. Je constate que pas mal de sites spécialisés ont tendance à minimiser l'impact de cette nouvelle génération. Que ce soit par le prisme des graphismes, du line-up ou de la comparaison avec le PC, on se tape souvent des débats plutôt étranges à ce sujet. Des débats entre joueurs avertis qui manquent pourtant parfois cruellement de recul. On cherche alors en vain la regretté "baffe graphique", tout en constatant avec déception que nos yeux sont déjà next-gen ready. En découle une légère/grosse déception que je ne partage évidemment pas. Je suis excité, impatient et curieux. Mon secret ? Google (et la cocaïne).

Vous doutez aujourd'hui de l'intérêt des consoles face au PC ? J'ai la solution ! Munissez-vous d'un internet et constatez à quel point le pouvoir de l'optimisation fait des merveilles ! Pour cela, rendez-vous simplement sur la page Wikipédia de la Xbox 360. Il y a alors plusieurs informations intéressantes à récolter : la date de sortie, le prix, les jeux du lancement et la fiche technique. Vous avez maintenant tous les outils pour rédiger un article sur Gameblog et envisager cette next-gen avec un peu plus de recul et d'étoiles dans les yeux. Nan mais sérieux, je suis le seul à trouver dingue qu'un mec qui a acheté une 360 en 2005 à 300 euros (pack Core) puisse 5-6 ans après, jouer à tous les jeux qui sortent dans de très bonnes conditions ? Je vous rappelle qu'une 360, c'est 512 Mo de RAM en DDR3, une carte graphique de 2006 et un processeur tri-core de 3.2 Ghz. Et avec cette merde, tu fais tourner GTA V. C'est pas un peu de la balle ? Bien sûr que le gamer qui a les moyens et l'envie d'investir dans un gros PC, ça le fait bien marrer la next-gen, mais en attendant avec une PS4 à 400 euros tu fais tourner Battlefield 4 au max et t'es assuré d'être pénard pendant cinq bonnes années. Difficile d'aller bien loin aujourd'hui avec une tour à 400 euros...

 

 

Oui, ces deux jeux sont bien sortis sur la même génération de consoles : la Xbox 360. Nous avons d'un côté Gun (2005) et de l'autre Red Dead Redemption (2010). Vivement 2018...

 

C'est là tout l'intérêt des consoles : être futur-proof pour une somme investie objectivement faible. Pour une minorité de personnes (les gros joueurs qui peuvent mettre 800 boules minimum dans une bécane), la next-gen est déjà là depuis plusieurs mois, mais pour tous les autres, nul doute que le gap entre un Battlefield 3 tout cracra sur PS3 et un Battlefield 4 sur PS4 sera plus que perceptible. Tout est une question de point de vue, de signe astrale et de compte en banque. Bref, vous l'aurez compris : la PS4 et la Xbox One disposent d'une puissance latente qui, quand elle se déversera, détruira toute blasitude sur son passage. Mais pour ça, il va encore falloir attendre plusieurs mois. Et pendant ce temps-là, des personnes très éclairées clameront haut et fort que ça ne vaut pas l'arrivée de la PlayStation ou même de la Xbox 360 (mouais). Oui, c'est sûr que par définition le passage d'un standard à l'autre (X millions de couleurs, 3D, HD...), ça claque un peu plus que le passage d'une belle 3D à une très belle 3D. Mais pas seulement...

 

Si vous aviez joué à Doom 3 ou Half-life 2 sur Xbox et Far Cry sur PC (2004), Perfect Dark Zero (2005) avait peu de chance de vous exploser les rétines.

 

Plusieurs phénomènes - plus ou moins évidents - tendent à supprimer ce "ah-ok-ça-tue effect". Premièrement, l'époque où les consoles (SNES, Playstation, Dreamcast...) poutraient tout ce qui se faisait ailleurs en terme de rendu graphique est révolue. Depuis le début des années 2000, le PC a largement rattrapé son retard pour finalement faire de la course au rendu visuel son cheval de bataille. Il n'y a donc rien de nouveau : le PC a, depuis, toujours eu une longueur d'avance sur les consoles. Une longueur d'avance qui se paye d'ailleurs au prix fort... Car dans ce monde merveilleux, faire un jeu anormalement beau (Far Cry, Doom 3, Crysis, Battlefield 3...) est un bon moyen de signifier au joueur qu'il serait temps de mettre la main au porte-monnaie ; histoire de choper la dernière CG qui coûte 400 euros (soit le prix d'un bras si on tient compte du cours du prix du bras ces dernières années). Les joueurs PC ont toujours été leader en ce qui concerne les benchmark interactifs et les superior versions, mais force est de constater que le support doit en partie sa seconde jeunesse aux consoles. Grâce à Steam et au catalogue de jeux casual made in Xbox 360 et PS3, l'élite du jeu vidéo a enfin le droit de s'amuser comme tout le monde. Terminé les trois RTS ou FPS qui sortent tous les cinq ans et les portages tout pourris ; le PCiste post-Steam peut enfin - pad 360 en main - montrer son gros 1920x1080, 60 fps, full, max, ultra mega turbo graphx à tous ces connards de consoleux qui se niquent les yeux sur du 720p à 30 fps. En résulte, pour toute une frange de joueurs  - plus importante qu'auparavant mais néanmoins minoritaire - la douce sensation de déjà posséder la "toute puissante" nouvelle génération. Le tout accentué par le traditionnel line-up mou de la bite et les mois à attendre le premier truc qui envoie vraiment la purée.

 

Resistance : Fall of Man était loin d'être un beau jeu en 2007.

 

Je pense finalement qu'on ne paye plus pour un bond technologique immédiat (très visuel et vendeur), mais pour une promesse sur le long terme (moins visuel et moins vendeur). Un changement de philosophie qui a a priori du mal à passer si l'on écoute pas mal de journalistes spécialisés ou joueurs qui se disent plus ou moins déçus par cette première fournée de titres next-gen. Je ne saisis pas le concept en fait. Il y a vraiment des gens qui attendent quelque chose d'un line-up, surtout de nos jours ? Je veux dire, allez faire un tour sur cette page et vous vous rendrez vite compte que le line-up de la Xbox One et de la PS4 est juste NORMAL. T'as toujours le gros jeu et les trois ou quatre trucs potables qui traînent derrière. La qualité du line-up n'a de toute façon jamais conditionné le succès ou l'échec d'une console à long terme et n'indique en rien la qualité ou la quantité des jeux à venir.

 

Les constructeurs ont très vite compris la nécessité de recréer des décrochements de mâchoires assistés par ordinateur (démo technique/cinématiques/Killzone 2), histoire de ne pas trop passer pour des guignols. Un phénomène qui a surtout fait parler de lui à l'annonce de la PS3 ; lorsque Sony devait alors paraitre plus next-gen que la next-gen de 2005. Ce genre de tour de passe-passe - moins malhonnête qu'il n'y parait - n'est qu'un moyen de matérialiser de manière sexy de belles promesses. 

 

Terminé le choc de changement de génération dès les premiers jeux du lancement (F-Zero, Ridge Racer, Super Mario 64, Sonic Adventure...), le passage du vieux au neuf s'effectue désormais de manière extrêmement fluide, gommant de plus en plus cette sensation de bouleversement. Une transition en douceur symbolisée depuis 2005 par ces jeux cross-gen qui ne font que renforcer cette impression de légère évolution. Un phénomène qui s'explique par cette capacité qu'ont les développeurs actuels d'exploiter le potentiel d'une console sur une très longue période. On arrive à un tel niveau d'optimisation et de maitrise technique que le gap n'est absolument plus là où on l'attend. Il suffit de comparer des titres de début et de fin de génération pour s'en convaincre. Difficile en effet - avec du recul - de réaliser que Resistance (2007) et The Last of Us (2013) tournent bien sur la même bécane. Le vrai fossé est ici. Il se creuse tout au long de la vie de la console à grand coup de jeux AAA (Gear of War, Uncharted 2, Assassin's Creed, GTA IV, God of War 3, GTA V...). Ce sont ces jeux étapes qui symbolisent un changement de génération et non pas un Perfect Dark Zero, un Lair ou un Amped 3.

 

Et si on faisait dans le détail ?

Mais je vous vois venir. Tout cela n'est pas uniquement dû à un manque de recul ? Il y a bien autre chose ? En effet, il faut bien se rendre à l'évidence : nous sommes en train d'arriver au bout d'une étape. Cela fait plusieurs décennies que l'on assiste à quelque chose de vraiment cool. Les bonshommes ressemblent maintenant à des bonshommes, les textures sont en haute-définition, on peut jouer en ligne avec D4rkPedro qui habite au Chili, le son est bon, l'eau a le comportement de l'eau, l'herbe bouge, les gens meurent correctement et on est plutôt content du résultat. Sauf qu'il arrive un moment où se pignoler sur le 1080p ou les 60 fps (vous les aurez vos 60 fps, il y en a déjà trois au lancement sur PS4), ça sert plus à rien. Il arrive un moment où les considérations techniques n'entrent plus en ligne de compte et je pense qu'on y arrive. On en a pris plein les mirettes ces dernières décennies et je crois qu'il est temps de se calmer un peu là-dessus. Animations, jeu d'acteur, doublages, sens du détails, intelligence artificielle, univers, thématiques, narration, écriture, le plus dur reste à faire. C'est sans doute moins tape-à-l'oeil qu'un moteur qui affiche 18 965 zombies simultanément ou qu'un open-world de 17 000 km², mais c'est ce que j'attends de cette next-gen.