En effet, et comme le
montre très bien le graphique ci-dessous, le nombre de geeks vivants dans nos
sociétés développées n'a cessé d'augmenter au cours de ces cinq décennies,
évolution qui suit de très près celle de la l'avancée technologique.

Mais, et alors même qu'elle représente désormais une part
conséquente et grandissante du corps social, cette catégorie reste année après
année l'objet d'un nombre impressionnant de préjugés contre lesquels je me dois
de m'offusquer, de m'inscrire en faux, de m'insurger, et de me révolter (si
j'ai le temps).  Il est donc mon devoir
de revenir, avec vous, sur les principales idées reçues proférées sur les geeks
pour les analyser et en prouver la profonde ineptie.

Idée reçue n°1 : le geek est laid.

Dans un objectif clair de sensationnalisme, lui-même inscrit
dans une course éhontée à l'audience (et ce au mépris du respect de la vérité),
les médias occidentaux n'ont eu de cesse de donner une image méprisable, voire
cruelle du geek, et ce depuis le début des années 1970. L'auditoire de médias
suscités se repaissant aisément et sans modération du lynchage public d'une
frange entière de la population, il n'est donc pas étonnant que l'image populaire
du geek moderne se partage entre le Bill Gates pré-pubère et l'obèse boutonneux
suintant l'huile de pizza.

Alors bien sûr je ne chercherai pas à prouver que tous les
geeks sont des éphèbes car je ne saurai voir cette méticuleuse analyse sociale
entachée du sceau infâmant du mensonge. 
Il faut bien avouer que certains membres de la caste des geek semblent
n'être que l'affreuse engeance d'un Michael Jackson en fin de parcours et d'un
Carlos après trois mois de régime à la graisse de porc. Je vais donc simplement
vous proposer quelques exemples de geeks célèbres que l'on pourrait
universellement reconnaître comme attirants. Je prouve ainsi par l'absurde que
non, tous les geeks ne sont pas laids.

Idée reçue n°2 : le geek n'a jamais de copine.

C'est une idée très répandue que celle qui consiste à dire
que les geeks ne s'intéressent absolument pas au sexe féminin, qu'ils contentent
parfaitement leurs besoins par l'autosatisfaction devant des épisodes de Sailor
Moon. Là encore la vérité est tout autre. Je commencerai en rappelant que les
geeks sont avant tout des êtres humains. Ils sont donc munis comme tous leurs
congénères de duos testiculaires standards, d'usage s et de formes variable scertes,
mais qui n'en produisent pas moins une quantité suffisante d'hormones pour
réveiller l'instinct de reproduction inscrit au plus profond de chacun de nous.
Cet instinct réveillé, la quête d'un partenaire de reproduction se fait alors
aussi pressante que chez n'importe quel individu appartenant à notre espèce.
Seule une certaine inclination à la retenue sociale empêche parfois le geek de
l'exprimer pleinement. En outre, cette quête n'est pas vouée à l'échec comme j'en
entends certains déjà le clamer devant leur écran.  J'en prendrai pour preuve ce blog féminin
de jeunes humaines partagent leurs expériences de vie conjugale avec un geek.

Idée reçue  n°3 : il
n'existe pas de femmes geeks.

Si.

Idée reçue n°4 : le geek n'a pas de vie sociale.

Le geek est trop souvent comparé à un animal vivant reclus
dans sa tanière, n'en sortant que pour se sustenter, uriner et déféquer. Bien
sûr, cela est faux (pour ceux qui en douteraient). En effet, il ne faut pas
oublier que le geek doit exercer une activité professionnelle pour, de son sang
et sa sueur, gagner l'argent qui lui permettra d'assouvir sa passion inextinguible
pour la technologie, les strings officiels de Star Wars et le jeu vidéo. Dans
son milieu professionnel, le geek est se doit alors d'interagir avec ses pairs,
et ce dans un langage qui leur soit intelligible. Il se voit donc mis
continuellement dans une situation de socialisation. Certains d'entre eux socialisent
même de leur propre chef, en choisissant d'aller acheter leur matériel
informatique en magasin plutôt que sur la toile. Les plus courageux d'entre eux
vont jusqu'à rencontrer les membres de leur équipe de Counter-Strike, expérience
parfois traumatisante mais souvent libératoire. Je vous appelle donc à ne plus
mépriser les geeks pour leurs difficultés à communiquer, mais plutôt à
reconnaître l'héroïsme quotidien dont font preuve ces personnes qui, jour après
jour, vont au-delà d'elles-mêmes.

Idée reçue n°5 : le geek parle principalement de sujets de
geek.

Et comment ! C'est indéniable et très logique puisque
la plupart des sujets de geek (jeu vidéo, série télévisées, matériel informatique,
l'élevage de porcs en Bretagne) sont des thèmes éminemment intéressants et
d'une utilité publique, certes peu reconnue, mais bien réelle. Nous sommes tout
de même en train de polluer les nappes phréatiques de Bretagne et de souiller
ses belles plages d'algues vertes  plus proches du mollard que du végétal,
et sans personne ne s'insurge ! Plus sérieusement, toute personne
normalement constituée aura une forte tendance à parler principalement des
sujets qui le passionne, les geek inclus. Dans le cas contraire la personne considérée
rentre immédiatement dans la catégorie non-enviable des CAM (chiant-à-mourir
dans le langage de l'INSEE).  

Idée reçue n°6 : le geek passe la plupart de son temps à
jouer.

Non (encore une fois), même s'il le voudrait surement. Comme
je l'ai déjà précisé plus haut, l'activité professionnelle étant essentielle à
la survie du geek, la plupart de son temps est dédiée à son travail. Cependant,
nous rêvons tous (remarquez bien mon inclusion finale dans le groupe que je
défends depuis le début de cet article, vous pourrez en déduire que je suis
muni d'un duo testiculaire, que j'ai un travail et des sujets de conversation
très orientés) d'un monde où Microsoft serait une ONG se donnant pour mission
de libérer tous les geeks de leur charge de travail en leur fournissant les
liquidités nécessaires à leur vie quotidienne et à l'assouvissement de leur
passion.

Conclusion

J'espère vous avoir convaincu que l'image des geeks donnée
par notre société est aussi fausse que la voix de Pete Doherty et qu'il faut
que l'intolérance cesse immédiatement. En soutien à tous les geeks discriminés,
je lancerai très prochainement la plateforme www.adopteungeek.com et je compte sur
votre soutien et sur vos dons à tous dans cette initiative.