En voila une cartouche qui a longtemps tourné dans ma bonne vieille Game
Boy, l'ado que j'étais n'ayant que peu de sous en poche et exploitant à
fond chacun de ses jeux. Une époque aujourd'hui bien lointaine, où les
softs ne possédaient pas de système de sauvegarde mais nécessitaient
d'être terminés en une fois, tels des bornes d'arcade. Une époque aussi
où les licences étaient finement exploitées, et non symboles de jeux
bâclés. Une époque enfin où le game over était monnaie courante et le
nombre de vies limitées; ainsi est sorti en 1990 Batman, développé par
le studio japonais Sunsoft.

 

 

Grand fan du film de Tim Burton sorti l'année précédente, je m'étais fait
offrir à noël son adaptation vidéoludique avec l'envie d'incarner à mon
tour la chauve-souris. La génération actuelle aurait un mal fou à le
comprendre, mais ce titre était une véritable bombe de la première
génération de jeux de la console, doté d'un réel fun qui n'a point
vieilli. Découpé en quatre mondes, ce jeu de plate-formes nous fait
contrôler un minuscule Batman devant passer chaque niveau en éliminant
ses adversaires grâce à un arsenal évolutif (pistolet, batarang...) tout en sautant habilement et évitant le vide. Comme chez un certain
plombier moustachu, de nombreux blocs d'items sont disséminés dans le
décor et leur destruction aboutit à l'obtention de nouveaux pouvoirs. Si les deux premiers mondes (la ville et le musée) sont somme toute
classiques, le troisième surprend le joueur par un clone hyper réussit
de R-Type où l'on dirige le Batplane, alors que le dernier - la
cathédrale - revient à de la plate-forme pure avec cependant une nuance: un décor toujours en mouvement! Pas simple d'en voir le bout lorsqu'il
faut gérer les sauts et les attaques ennemies en même temps que
l'infatigable scrolling horizontal. En point d'orgue du jeu, nous
trouvons l'indispensable combat contre le boss de fin: le terrible
Joker.

 

 

Ah, je m'en souviens du temps passé sur ce jeu, à constamment aller plus
loin en apprenant à traverser chaque niveau de la meilleure des
manières, à connaître parfaitement chacun des décors et l'emplacement
des divers bonus. Toujours plus fort, toujours plus loin donc, jusqu'à
enfin arriver au bout de la cathédrale, combattre et finalement vaincre
notre ennemi juré. D'une traite, sans sauvegarder. Une autre époque...