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- Origines -

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Autant Metal Gear Solid 2 avait apporté une touche plus intellectuelle, plus philosophique à la série, autant le troisième volet de la série se rapproche des trois premiers opus de la saga, en se contentant d'un conte militaire où les soldats sont les héros, et font tout pour respecter leurs convictions propres.

En effet, Metal Gear Solid 3 va se contenter de narrer une histoire à la manière d'un Metal Gear Solid, premier du nom. Personnages charismatiques, complot politique, amourettes, MGS3 Snake Eater se rapproche de la conception initiale de la série Metal Gear.

Pourtant, cela paraissait impossible de découvrir une nouvelle aventure orientée de telle manière après les révélations fracassantes de MGS2, et un cliffhanger de folie. Par conséquent, pour mieux se détourner de ses obligations, Kojima prend de nouveau les amateurs à revers en nous proposant cette fois-ci ce que l'on appelle une " préquelle ".

Fini les Metal Gear REX et RAY, armés jusqu'aux dents, fini les équipements électroniques, fini les SOLITON Radar, fini l'informatique et les manipulations de l'information par le net évoquées dans MGS2. Ici, nous sommes en 1963, en plein milieu de la période la plus tendue de la Guerre Froide. Votre objectif sera de capturer un scientifique soviétique du nom de Sokolov, chercheur de génie, concepteur des plans d'une machine de guerre particulièrement terrible : le Shagohod.

Pour cela, vous devrez infiltrer le sud de la Russie, sous le contrôle du Général Volgin, qui cherche à renverser le gouvernement de Nikita Khrouchtchev. Climat tropical, faune dangereuse, conditions de survie difficiles, c'est dans la jungle que " Snake " est chargé d'accomplir une mission, qui se révélera beaucoup plus complexe que ce qu'il pouvait imaginer de prime abord.

Une question demeure toutefois : qui peut bien être ce Snake, celui que l'on nous présente comme étant le personnage principal de cet épisode ? Même surnom, même barbe, même visage, même voix, il s'agirait bien de Solid Snake, le héros de " Shadow Moses ", celui qui lutte contre la prolifération des Metal Gear, mais comment se fait-il qu'un héros pourtant si âgé ait la même apparence et condition physique 40 ans plus tôt ?

C'est tout simplement parce-que le Snake en question, est Snake, mais celui-ci dispose d'un nom de code légèrement différent : Naked Snake. Comme dans chaque Metal Gear, il sera de nouveau seul sur le terrain, laissé seul au beau milieu d'une forêt luxuriante, pleine de dangers, qu'ils soient d'origine humaine ou animale, ou tout simplement naturelle. Il sera tout de même supporté par toute une équipe. Son supérieur hiérarchique, Major Zero, chargé de la direction de l'opération Snake Eater, Para-Medic, le médecin du groupe qui devra prendre en charge la santé de Snake et le conseiller sur les méthodes de survie en un tel milieu, et Sigint, technicien spécialiste de l'équipement de Jack, le prénom de ce premier Snake.

 

Evidemment, ce qui fait la richesse de ce Metal Gear Solid 3 Snake Eater, ce sont aussi ceux que l'on peut considérer comme les adversaires de Snake. Tout d'abord, Volgin, russe bodybuildé maîtrisant la foudre avide de pouvoir, et qui espère profiter de la force de frappe du Shagohod pour atteindre les sommets du pouvoir en URSS. Intraitable, disposant d'un exosquelette qui accroît sa puissance physique de manière incroyable, Volgin est le grand ennemi de Snake, un des rares personnages purement maléfique dans l'histoire de la série, d'où l'intérêt qu'on peut lui porter. MGS3 est aussi l'occasion de découvrir la jeunesse d'un certain Adamska, le Major Ocelot, prétentieux, vaniteux, et qui va prendre une leçon militaire de la part de Naked Snake, qui ne se privera pas de corriger l'impétueux mais inexpérimenté soldat. Ce dernier montrera d'ailleurs qu'il est déjà, dès cet épisode, au centre de toutes les attentions, faisant déjà preuve d'une certaine cruauté. C'est d'ailleurs lors de cette opération Snake Eater que le soldat va prendre goût à la torture, autant psychologique que physique, à l'espionnage, à l'infiltration...à la trahison.

On fait aussi la connaissance de l'Unité Cobra, composée de The Pain, maître des abeilles, et qui les utilise comme des armes très dangereuses, The Fear, homme lézard capable de se déplacer très aisément dans la nature, ainsi que de se camoufler dans la nature, et de The Fury, ancien spationaute équipé d'un lance-flamme, et qui brûle tout ce qui se trouve devant ses yeux. On peut tout de même noter que ces adversaires sont peu charismatiques et trop fantaisistes pour être véritablement mémorables. En revanche, tout le monde se souviendra de ce combat mythique contre The End, - je vous recommande d'ailleurs l'excellent article de Numerimaniac à ce sujet -, ce vieillard sniper expert du camouflage, qui va sacrifier ses dernières forces dans un ultime combat contre Naked Snake. Ainsi que The Sorrow, médium de l'Est, capable de communiquer avec les morts, et qui aura perdu la vie lors d'une opération en Russie quelques années plus tôt. Naked Snake l'affrontera durant l'un de ses rêves / cauchemars, dans lequel il retrouvera toutes les personnes qu'il aura abattu durant l'opération Snake Eater.

En revanche, les deux personnages qui marqueront cet épisode, et la vie de Naked Snake, seront deux femmes, deux femmes fortes, courageuses, capables de tout pour accomplir leurs desseins. La première est EVA, jeune russe chargée d'infiltrer la faction militaire dirigée par Volgin, et qui va très vite s'entendre avec Jack, qu'elle est chargée d'aider durant sa mission. Une femme pulpeuse, belle, et que l'on retrouvera d'ailleurs plus tard dans la série. Elle se révélera d'ailleurs beaucoup plus intéressante que prévue, car l'on apprendra d'elle des secrets qui n'auraient jamais dus parvenir jusqu'aux oreilles de Naked Snake.

Enfin, le véritable héros de cet opus, et peut-être même de la série toute entière, c'est tout simplement The Boss. Anciennement The Joy, ce soldat sera le mentor de Jack. Elle aura mis au point à ses côtés une technique de combat, le CQC ( Close Quarter Combat ) censée être le style le plus adapté pour les militaires. Avant cela, The Boss reste le plus grand soldat de l'armée américaine, entièrement dévouée à la sauvegarde de l'honneur de son pays, pour lequel elle serait prêt à tout, même à le trahir. The Boss est, comme son nom l'indique, une femme au caractère bien trempé. Excellente dans tout les domaines, expérimentée, largement supérieure sur tout les points à son élève. Mais l'Histoire réserve bien des surprises, et pas que des bonnes. Sans explications aucune, elle et son équipe va rejoindre les rangs de Volgin et l'aider dans son projet fou, mettant l'intégrité du monde en danger.

 

Et c'est le coeur brisé par son amour de jeunesse que Naked Snake va devoir affronter son professeur, celle qui lui a tout appris, et celle qui va finalement tout lui donner. Car une relation étrange va se nouer entre les deux soldats. Leur passé commun va les bloquer. Jamais Snake n'arrivera à donner à fond face à son maître, et contrairement à toutes attentes, The Boss a des impératifs plus importants, qui l'obligent à combattre son " fils ".

Ce MGS3 va mettre de nouveau en valeur une histoire qui tourne encore une fois autour des combattants, de ces soldats aux conceptions magnifiques, plus proches de celles des Mousquetaires de Dumas, que de celles des terroristes d'aujourd'hui. The Boss fera tout pour aider sa patrie, Naked Snake, et ce sont encore les puissants de ce monde qui vont détruire un couple touchant, avec une véritable identité, mais dont la fin annoncée ne peut être que tragique. Pourtant, elle continuera à affirmer sa foi, à tenter de raisonner Jack, à le maintenir sur le droit chemin. Mais Snake va devoir accomplir l'acte qui va détruire sa vie, et cela, jamais il ne le pardonnera à ses supérieurs.

Ce qui est extraordinaire avec Metal Gear Solid 3 Snake Eater, c'est que l'on va découvrir les origines des choix de Snake, ces actes qui vont faire de lui le soldat le plus célèbre du monde, le plus compétent du monde, le plus respecté du monde. Pourtant, il n'oubliera jamais que son titre, il ne le doit pas à lui même, il le doit à la fourberie d'un gouvernement prêt à tout pour remporter la guerre, même à sacrifier son plus fidèle partisan. Son titre, il ne l'acceptera jamais. Big Boss, celui qui aura surpassé The Boss, le plus grand soldat de l'Histoire.

Ces valeurs militaires très romanesques sont merveilleusement décrites dans ce troisième volet de la saga MGS, font partie intégrante de l'enseignement. Cet épisode nous explique qu'elles doivent être les qualités d'un homme de valeur, d'un homme d'honneur. On ne peut rester insensible face à une telle histoire, si riche en émotion. Tout les épisodes ont, à un moment ou à un autre, ont su émouvoir le joueur. Je pense que MGS3 est celui qui y arrive le mieux.

On n'oubliera cependant pas que ce jeu n'est intrinsèquement pas le meilleur de la saga. De nouveau, la vue de dessus est reprise, mais désormais il n'y a pas plus de radar. Ce qui signifie que le jeu gagne en difficulté. En effet, il n'est pas évident de s'infiltrer avec discrétion au sein de cette forêt. De plus, il vous faudra maintenant utiliser la croix directionnelle pour marcher sans faire de bruit. Or, vous marchez lentement. Et par conséquent, vous n'arrivez jamais à attraper vos ennemis, car ils sont moins statiques que vous.

Toutefois, des nouveautés faciliteront votre mission. Dans ce MGS3, vous pourrez désormais revêtir un camouflage grâce à toute une série d'uniformes aux motifs différents, plus ou moins adaptés au lieu où vous êtes, et qui amélioreront votre score de dissimulation, si vous faîtes preuve de raison. Vous disposerez aussi d'un armement sensiblement plus riche que celui des épisodes précédents, et pour tous les goûts. Sinon, on sent tout de même que le gameplay a pris un coup de vieux. Snake se révèle plutôt rigide pour un soldat surentraîné. Fort heureusement, vos adversaires sont toujours aussi idiots, laissant passer certains détails, comme un soldat endormi, qui ne heurtent pas leur attention.

 

L'aventure, en revanche, reste agréable à parcourir. Ce MGS3 est celui qui propose la plus longue expérience de jeu. C'est ce MGS qui propose le meilleur rapport jeu / cinématique. Les séances de CODEC restent présentes, bien servies par un excellent doublage, et les cinématiques restent toujours aussi efficaces, bien mises en scènes. Certaines d'entre elles sont d'ailleurs très marquantes.

Mais ce qui fait tout l'amour que j'ai pour ce troisième volet, c'est son intensité. Alors, certes, les 8 premières heures de jeu manquent un peu d'énergie, mais cela a l'avantage de réserver le meilleur pour la fin. Car les 3 - 4 dernières heures de l'expérience sont tout simplement géniales, parmi les meilleures de ma vie de gamer. Il y a du dynamisme, de l'émotion, de l'épique, dans ces dernières minutes de jeu. Un grand moment de vidéoludisme.

Metal Gear Solid 3 Snake Eater reste pour moi le meilleur épisode de la série. La seule chose qui m'empêche de le préférer à MGS, c'est son manque d'équilibre. Le premier était plus constant. MGS3 fonctionne plutôt au coup par coup. Mais c'est ici que l'histoire est la plus belle, que les personnages sont sublimés. Sans oublier que c'est cet épisode qui décrit les faits à l'origine de la création d'une civilisation fondée sur la rage, sur la vengeance, sur cette envie propre à Big Boss, de donner aux militaires leur indépendance.

Snake Eater va définitivement conclure la série sur PS2, et ce avec talent. Une grande histoire, la plus belle assurément, qui permet à tous les fans de la série de découvrir le passé d'acteurs influents. Une oeuvre intéressante, passionnante, épique. Un nouveau coup de maître de Hideo Kojima.

 

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- Conclusion -

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Tout comme ce fut le cas pour la PS2, la Playstation 3 nous promettait monts et merveilles. Pourtant sortie en novembre 2006 au Japon, il faudra attendre le juin 2008 pour découvrir la première véritable killer aps de la console, le jeu qui doit révéler les possibilités d'un console si difficile à exploiter. Impression de déjà-vu ? Peut-être.

Quelques années plus tôt, MGS2 offrait à la PS2 son premier jeu d'ampleur. L'Histoire est belle car ce sera Metal Gear Solid 4 qui va réitérer la chose, 6 ans plus tard.

L'effet d'attente était d'autant plus renforcé par plusieurs éléments à prendre en compte. Tout d'abord, la fin plus que frustrante de MGS2, qui interrogeait plus le joueur qu'elle ne le comblait par des réponses claires. Ensuite, les révélations faîtes dans MGS3. Ces dernières nous donnaient en effet une belle idée de ce à quoi ressemblait le mystérieux Big Boss, mais ne répondait à aucune des questions que les plus déçus ou curieux d'entre vous pouvait se poser à la fin du deuxième épisode.

Enfin, un premier trailer nous apprenait une chose. Snake n'est pas immortel, et c'est les cheveux gris, les rides prononcées, et arborant une fière moustache le faisant ressembler à Lee Van Cleef, que Old Snake se lance dans ce qui est annoncé comme sa dernière mission. Les premières rumeurs affirment que ce MGS4 annonce la mort de Solid Snake. Difficile de ne pas penser autrement, tant le héros à pris un coup...de vieux.

 

Pour l'anecdote, souvenez-vous que Kojima continuait à épaissir la brume autour de cette conclusion de la saga en révélant dans un trailer l'existence d'un nouveau Snake, beaucoup plus jeune d'ailleurs, que celui de MGS2. Mais tout ça n'est que diversion, cela est en partie vraie, mais ne correspond à aucun temps du scénario. Une nouvelle malice de la part d'un auteur si atypique et qui, sur ses épaules, supporte une pression d'enfer, qu'il contribue à alourdir par ses actes.

Metal Gear Solid 4 va finir par débarquer en France, et autant vous le dire, les avis de chacun vont s'opposer. Certains clament au génie, et affirment qu'il s'agit là d'un épisode " énorme ", d'autres se montrent particulièrement déçus par un opus qu'ils jugent plombé par l'envie de trop en faire, et dont le goût s'est altéré, face à la nécessité de réussir enfin un jeu sur " next-gen ". Personnellement, je fais partie de la seconde catégorie. Ayant terminé le jeu il y a quelques jours, je peux vous certifier que MGS4 est loin d'être le meilleur volet de la saga. Je vais vous expliquer pourquoi.

Tout d'abord, une chose est claire. L'ouverture du gameplay supprime déjà l'effet de l'huis-clos, ce qui change pas mal de choses. L'aventure vous baladera un peu partout dans le monde. Au Moyen-Orient, en Europe Centrale, en Amérique du Sud, et même sur une certaine île théâtre d'événements très importants de l'histoire de Metal Gear Solid. Cette variation des lieux est d'ailleurs est un des bons éléments de ce MGS4. Même si l'on perd en intensité, les émotions étant plus dispersées, les événements plus distants les uns des autres, le rythme est tout de même maintenu, mais surtout, le gameplay en est considérablement enrichi.

Là ou ça fait mal, c'est dans le character design. Même si la saga nous avait réservé quelques mauvaises surprises, comme ce fut le cas pour Fatman, ou certains boss de MGS3, on était tout de même plutôt habitué à une excellente qualité d'écriture des backgrounds et de design des personnages. Or, dans MGS4, on voit que Kojima retombe parfois dans ses travers. Côté ennemi, les B&B, Beauty & The Beasts, ces femmes soldats traumatisées durant leur enfance, devenues machines de guerre afin de se sentir vivantes. On ne va pas y aller par quatre chemins, je trouve ces boss anti-charismatiques au possible. Leur passé est certes sombre, mais trop farfelu pour être crédible, et le fait qu'elles soient la modélisation de mannequins ne joue pas en leur faveur, ces femmes n'étant pas souvent d'une beauté marquante, à défaut d'être incontestable. Quand j'ai découvert ces femmes avides de sang, j'ai été déçu. Seule une, Praying Mantis, faisant de nombreuses références au boss mythique de MGS, va laisser des souvenirs aux amateurs. Les autres ne sont que de simples troufions surarmés, rien de bien intéressant.

 

Mais les " alliés " ne sont pas pour autant épargner. Sans spoiler, je trouve les membres de la Rat Patrol, dirigée par Meryl, eux aussi, inintéressants, sans histoire, ne prononçant aucun mot. Celui qui s'en détache, Akiba, alias Johnny Sasaki. Vous savez, ce soldat qui souffre perpétuellement de problèmes gastriques ? Bref, sachez qu'il va en profiter pour étoffer son personnage, ce qui va, à mon goût, dénaturer la fin du jeu. Ce n'est que mon avis, mais il y a des scènes dans le dernier chapitre plus proche du Mr & Mrs Smith que d'un James Bond. Voilà un détail, qui nuit au caractère sacré d'un jeu qui aurait dû être plus irréprochable.

Car oui, le gros problème de ce Metal Gear Solid, c'est qu'il souffre de sa volonté de combler les fans boys. C'est bien sympa de vouloir opposer REX et RAY dans un combat digne d'un Ali / Frazier, ou de ramener le joueur à Shadow Moses, où tout a commencé pour beaucoup, mais faire de Raiden un cyborg ninja surpuissant, totalement dégoûté de la vie et de tout les sentiments humains, je trouve que c'est too much. MGS The Twin Snakes surprenait par sa mise en scène, MGS4, lui, effraie parfois par son aspect créatif, pourtant l'un des points forts de chaque jeu de la série. Certains seront eux-aussi déçus par la fin que nous réservait Kojima, mettant Snake face à son passé, à ses origines, tant ce genre de scènes ressemblent plus à des clichés cinématographiques qu'aux réels coups de génie dont était capable Hideo-sama.

Fort heureusement, MGS4 conserve une grande qualité, qui ne peut lui être amputée. Il s'agit et il s'agira toujours de la conclusion d'une des plus grandes série du jeu vidéo, l'une des plus inspirées, en tout cas. Et par conséquent, le titre est riche en révélations, très riches. Elles ne sont pas toutes aussi géniales que ce à quoi on aurait pu s'attendre mais certaines d'entre elles vont enfin permettre à certains amateurs de s'endormir soulagés. Enfin, on sait pourquoi Vamp est immortel. On connaît désormais la véritable nature, la véritable ambition de Liquid Ocelot. Et enfin, on va savoir d'où vient Snake, pourquoi il est aujourd'hui un héros, et comment sa carrière de soldat va s'achever pour aboutir sur celle de l'homme qu'il est, mais qu'il n'a jamais souhaité découvrir.

 

MGS4 va en effet être la conclusion d'une histoire mais avant tout celle de Solid Snake, et celle de tous ses compagnons, ceux qui l'ont accompagnés, soutenus, autant que pour ceux qui l'ont affrontés, trahis. Le jeu va par le truchement de nombreuses scènes cinématiques concentrer tout le sel du scénario. Ces dernières vont occuper, on va dire, les deux tiers du jeu, mais sont plutôt bien réparties durant les trois premiers actes, coupées par des séquences de jeu assez longues, pour ne pas se sentir éloigné de la manette. En revanche, on pourra regretter que les deux derniers actes du titre ne soient narrés que par le moyen des scènes cinématiques. Beaucoup trop longues et omniprésentes lors des dernières heures de jeu, elles ont au moins le mérite d'être bien mises en scène et d'être riches en émotion, même si l'on peut regretter ce choix quasi-impardonnable de ne plus laisser le joueur interagir avec l'oeuvre.

Le jeu dispose bien évidemment d'un scénario complet, et qui va enfin révéler les secrets préservés par son créateur. Tout se déroule quelques années après le scandale du Big Shell. L'informatisation des informations par le biais du net a permis a des IA particulièrement influentes de concentrer les émotions des soldats référencés et de contrôler leur hormones, leurs vitamines, afin de les rendre plus performants au combat. Dans ce contexte, Snake est envoyé une dernière fois à la demande de Roy Campbell, l'éternel, afin de retrouver Liquid Ocelot, qui affine son plan au Moyen-Orient, assisté pour cela, des PMC - Private Military Companies - des groupes de mercenaires qui offrent leur service aux plus offrants. Etant le vendeur de la licence de création des Metal Gear, Ocelot est à la tête d'un armée et d'une fortune énorme, et va tenter encore une fois d'établir son plus doux rêve, celui si cher à son père génétique : créer Outer Heaven.

C'est durant cette dernière mission que Snake va tenter d'épargner aux générations futures le danger que pourrait représenter un monde dirigé par des soldats. Il sera équipé pour son opération d'une nouvelle combinaison OctoCamo, qui permet de revêtir l'apparence du lieu précis où il se trouve, afin de paraître invisible aux yeux des autres. Il disposera aussi d'un équipement des plus conséquents, et beaucoup plus imposant que celui des autres épisodes.

 

Le gameplay, a contrario du héros du jeu, a lui pris un coup de jeune. La caméra est désormais libre, Snake peut s'accroupir et se déplacer en même temps, ce qui facilite beaucoup les phases d'infiltration. Il a aussi accès au CQC apparu dans MGS3 - anachronisme - et peut affronter ses adversaires en face à face, sans risquer grand chose. En revanche, les ennemis sont toujours aussi cons, incapables de vous apercevoir à plus de dix pas devant eux, ce qui donne parfois lieu à des scènes assez cocasses. Mais bon, ça fait partie des charmes de la série, alors on va passer dessus.

Par contre, la vraie bonne idée, c'est cette vue TPS. Le jeu ne reste pas un modèle de fluidité, Snake pour son grand âge toujours un peu rigide, mais il est appréciable de pouvoir se déplacer tout en visant. Une révolution pour la série. Après, faut être clair, MGS4 n'atteint pas les sommets aperçus dans les nouveaux TPS sortis ces dernières années, comme les Ghost Recon, Gears of War et consorts.

Au final, le jeu en tant que tel, n'est pas mémorable. Certains effets, notamment dans les deux premiers actes du jeu sont impressionnants, avec beaucoup d'effets d'explosion, et quelques scènes de gameplay pure, très agréables à parcourir. Mais ce n'est pas la force de MGS4. Ici, le but était de conclure la rude aventure de Solid Snake, qui dans sa dernière mission, sera soumis à rude épreuve. Tout sera prétexte à mettre en valeur un héros si imposant, si marquant, mais qui va connaître ici de grands moments de souffrance physique, chose assez touchante. Tous vont souffrir, tous vont y perdre, autant du côté de Ocelot que de celui de Old Snake.

On pourra juste regretter les quelques fautes de goût de la part des créateurs. L'Histoire était tellement belle. Conclure de cette manière suffit au joueur, à celui qui connaît la vérité, mais ne bouleverse pas. En tout cas, pas comme le faisait les trois premiers MGS. Trop d'ambition, trop de pression, voilà ce qui a du altérer la formule. Mais on est tout de même heureux de découvrir les derniers moments de Solid Snake, de Otacon, et de l'issue du monde dans lequel ils vivent, pourtant promis à un avenir sombre.

 

MGS4 n'est clairement pas le meilleur épisode d'une série prestigieuse, mais il a cette chance de garder les attraits propres au dernier volet d'une saga, opus qui a toujours un goût particulier. MGS4 n'échappe pas à la règle, pour notre plus grand bonheur.

 

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- Annexes -

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On connaît désormais les débuts et la conclusion de la saga Metal Gear Solid. MGS3 Snake Eater était chargé de nous conter l'ascension de Naked Snake, espion américain devenu Big Boss, et MGS4 Guns Of The Patriots, quant à lui, avait la lourde tâche de mettre un point final à l'histoire de Solid Snake, le personnage autour duquel tourne tout les événements des épisodes qui bénéficient de l'épithète " Solid ", ajouté dès l'arrivée de la saga sur la Playstation.

Je me demande d'ailleurs si Kojima n'aurait pas derrière la tête l'idée de prolonger le scénario, un peu comme l'a fait Star Wars, avec la publication de très nombreux bouquins. En tout cas, on sait une chose, c'est qu'il s'est lancé dans une certaine direction, celle d'explorer les zones d'ombres de la trame, notamment autour de Big Boss, dont l'histoire reste pour certains encore un peu floue.

On verra donc débarquer sur PSP en 2006, Metal Gear Solid Portable OPS, qui va s'occuper de narrer des événements bien précis. En effet, dans cet épisode nomade, c'est de nouveau Big Boss qui est au centre de toutes les attentions. Suivant MGS3, on nous explique dans ici que l'ex-Naked Snake refuse de porter ce nom conféré par l'Etat Major et la Gouvernement américain, ne leur pardonnant pas le sacrifice de The Boss, d'autant plus que c'est lui qui était chargé d'abattre la personne qui va marquer sa vie. MGS4 est d'ailleurs là pour nous le confirmer.

 

Exilé en Amérique du Sud, broyant du noir, éloigné de tout contact avec FOX Unit, le destin va finalement rattraper le soldat qui se voit, par hasard, impliqué dans une histoire de rébellion militaire, liée plus ou moins à l'activité occulte de la CIA dans la zone. C'est en partie dans ce MGS Portable OPS que l'on va découvrir comment Big Boss va s'affirmer, devenir le héros et le géniteur de nombreuses organisations terroristes, chargées de libérer les militaires du joug des gouvernements qui les dirigent, malgré leur volonté. Mettre fin au titre de " Grande Muette ".

Honnêtement, n'ayant pas de PSP sous la main, je n'ai donc jamais joué à ce MGS Portable OPS. Je ne connais d'ailleurs pas très bien l'histoire de MGS, à mon grand regret, qui éclaircit d'ailleurs la vie de Roy Campbell, compagnon presque fidèle de Solid Snake, mais aussi celle de Franck Jaegger, qui aura un rôle bien plus important par la suite. En revanche, j'avais cru comprendre que le jeu avait été plutôt bien accueilli par le public et par la presse, malgré une maniabilité un peu rigide, alors qu'aujourd'hui, j'entends par ci par là, que le titre n'était pas si bon que ça. Eclairez-moi sil vous plaît, car là, je ne sais plus trop quoi penser.

Un autre épisode, sorti tout récemment, Metal Gear Solid Peace Walker, de nouveau disponible sur PSP, va reprendre l'histoire de Big Boss, et nous informer sur son organisation, Militaires Sans Frontières. En revanche, là, je ne connais rien de ce titre de la série. Je sais qu'il a été acclamé par le grand manitou de la série en France, un certain JulienC. Je sais simplement que Big Boss est encore une fois au centre de toutes les attentions, que cet épisode va éclairer encore la vie du personnage, expliquer les raisons qui vont le pousser à finalement mettre en place Outer Heaven, et Zanzibar Land, créations si mystérieuses dont le personnage est à l'origine.

 

En tout cas, je ne m'amuserai pas à supputer, surtout que certains d'entre vous doivent parfaitement connaître ce MGS Peace Walker.

En revanche, je peux vous parler d'autres apparitions de Snake, en dehors de console Playstation, chose qui pourrait paraître étonnante aujourd'hui.

C'est comme cela que va débarquer Metal Gear Solid Ghost Babel. Episode très particulier de la saga, sorti sur GameBoy Color, il me semble, l'opus va nous conter un épisode parallèle à l'histoire de Metal Gear Solid. On ne sait d'ailleurs pas trop si cet épisode fait partie de la storyline. Oui, car d'un côté, on retrouve des personnages directement tirés de Metal Gear Solid sur Playstation, Mei Ling, Meryl, Campbell, etc...Par contre, de nombreuses incohérences scénaristiques avec la trame centrale rendent encore plus floue la transition entre MGS et MGS2.

En revanche, le jeu était une petite perle, un véritable jeu d'infiltration 2D, joli, court mais intense, doté d'un très bon scénario bien qu'il soit sorti sur une console aussi limitée techniquement que la GameBoy, le jeu rend honneur à la série et constitue un très bon épisode, malgré le fait qu'il soit un peu tombé dans l'ombre.

 

Là, je vais fâcher certains car je vais évoquer un certain Metal Gear Ac!d. A l'époque, Hideo Kojima déclarait qu'il lui était impossible de développer un jeu comme ceux sur les consoles de salon Playstation sur la PSP. Il a donc adapté la licence à son support, et l'on se retrouve donc avec un jeu de stratégie, à base de cartes à jouer qui vous permettait de mettre en place vos tactiques. Pas vraiment apprécié des fans purs et durs, le design parfois douteux et l'éloignement incontestable avec la saga Metal Gear Solid aura frappé les amateurs. Une suite sortira d'ailleurs plus tard, mais connaîtra le même sort. A oublier...

Je vais terminer cette série d'article en évoquant la très attendue et très appréciée apparition de Solid Snake dans Super Smash Bros. Brawl, dans lequel il occupe le rôle d'un combattant particulièrement bourrin. Même si je trouve qu'il manque un peu de mobilité, je trouve le perso quand même très sympa à manipuler, mais sa force est incontestable et un smash bien placé peut faire très mal. Vraiment très mal ^^

 

Pour l'anecdote, mais je pense que vous le savez déjà, si Solid Snake fait son apparition dans le jeu de Nintendo, sur une console Nintendo, c'est notamment parce-que son fils, qu'il essaie de convertir à l'intérêt de ses oeuvres, aime particulièrement les jeux Mario Bros. C'est aussi pour cela qu'un mode dédié à Ape Escape apparaît dans MGS3. Il est sympa ce Kojima, non ?