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Etape 1 : LA CONCEPTION

On ne crée pas un jeu n’importe comment, sur un coup de tête ou parce qu’on est fan d’un développeur, d’un jeu en particulier. La première erreur consiste à croire qu’on a une idée et que celle-ci est forcément exploitable dans un jeu. Remettez en cause votre idée, étudiez sa jouabilité, l’amusement qu’elle prodiguerait.

Exemple : Marcel imagine un jeu dans lequel il faut récupérer les ordures et les trier. Le but de son jeu est très noble, il veut faire prendre conscience aux joueurs de l’importance de l’écologie.

C’est une très mauvaise idée, bien sûr. Si l’écologie est un thème intéressant, l’idée du tri est bonne pour la poubelle. Le concept d’un jeu est intimement lié à son gameplay et c’est essentiel de penser à l’amusement qu’il peut procurer. Méfiez-vous donc des idées préconçues et ne croyez pas que c’est facile, des grands noms du jeu vidéo ont déjà fait d’énormes erreurs avant vous.

Etape 2 : LA FAISABILITÉ

Vous avez un concept novateur ? Une idée de génie ? Ou la simple envie de recréer un genre de jeu déjà existant ? Vous avez franchi la première étape vers la gloire et la reconnaissance. Mais votre idée géniale est-elle envisageable ?

En effet, à l’heure où projet AAA rime avec gros contrat, certaines idées directement issues de ces productions sont tout simplement irréalisables dans son garage ou dans un petit studio indépendant ; les fameux MMORPG sont les meilleurs exemples. Ils attirent chaque jour des centaines d’amateurs, doux rêveurs, prêts à construire leur univers persistant avec plein de trucs qui sont trop biens. Mais la réalité est tout autre. Un MMO représente un travail colossal, même pour un grand studio et les besoins serveurs comme les exigences des joueurs sont ahurissantes. Par conséquent, un projet faisable est un projet maîtrisé. Si c’est votre premier projet, faites quelque chose de simple : un petit shoot them up, un casse briques ou même un jeu flash vous aideront à structurer votre méthode et, petit à petit, vous développerez des projets de plus en plus complexes. Comme dirait le droïde de Prometheus : « toute grande chose a de petits commencements ».

Vous avez un concept et votre projet est réalisable ? Il vous faut une équipe ! Ou pas…

Et oui, quand on lance un projet et qu’on veut le produire, il faut aussi se demander si le travail demandé nécessite ou non plusieurs personnes.

Exemple : Marcel, décidément très créatif aujourd’hui, décide de créer un petit jeu de tir conventionnel, en 2D, scrolling vertical. Il est content et parsème d’un coup le web de topics « recrutement » non rémunéré et il souhaite obtenir une équipe de 30 personnes sur son erzats de projet. Marcel fait encore une grosse erreur : il n’a pas réfléchi aux besoins de production liés à son projet. Un petit jeu de tir ne nécessite pas une équipe et encore moins du spam internet. Et contrairement aux idées reçues, il n’a pas forcément besoin de graphistes ou de programmeurs pour y arriver. Mais comment faire ?

Etape 3 : INTERNET IS YOUR LEAD PROJECT

Oui, nous sommes en 2013 et nous avons tous (ou presque) le web haut débit. Alors, même si on a aucune compétence, il existe des solutions pour réaliser des petits jeux, des logiciels « à tout faire ». Vous pouvez faire vos premiers jeux seul et c’est même recommandé. D’ailleurs, c’est souvent de cette manière qu’on se lie d’amitié avec d’autres créateurs, en participant aux forums, en partageant ses idées et ses projets. Puis, peu à peu, on se fait des amis et avec un peu de temps, une fois les bases maîtrisées, on peut éventuellement proposer à ces amis un projet plus ambitieux. Et oui, c’est comme ça que ça se passe sur le web. De plus, vous avez les services vidéo à disposition pour apprendre aussi bien qu’à l’école, vous avez les forums d’entraide, les services de chat’ en temps réel et l’accès au monde entier d’un simple clic ! Croyez-moi, être un apprenti développeur aujourd’hui est un pur bonheur.

Etape 4 : Money, money, money

Ça y est, vous vous dites : mon concept est cool, mon projet réalisable et je suis apte/mon équipe est apte à le développer. Maintenant on va lancer le projet et quand on gagnera de l’argent avec, on se paiera et on dominera enfin le monde. Monumentale erreur ! Vous développez un jeu, c’est très bien. Mais oubliez l’argent et n’ayez plus qu’un objectif : aller le plus loin possible dans ce projet. Car, c’est une réalité, vous n’aboutirez pas dans 9 cas sur 10. C’est comme ça : la vie vous rattrape, le boulot, votre femme et/ou vos enfants, les études, un accident de trampoline… Tout arrive dans la vie. Dite-vous qu’environ 60% des projets professionnels n’aboutissent pas. Maintenant, imaginez votre projet, regardez les moyens investis dedans et votre expérience. Voilà, vous commencez à comprendre.

Non, ne partez pas ! C’est en faisant des erreurs qu’on progresse et, même si vos premiers projets capotent, vous aurez appris un tas de choses très utiles pour LE PROJET, celui qui aboutira. Et cette première chose à apprendre, c’est le game design.

Etape 5 : GAME DESIGN

Tout projet crédible possède un game design. Non, c’est pas la peine de rechigner ; vous passerez pour un guignol si vous n’en avez pas un sous le coude. Même en développant son projet seul, le game design est essentiel, car il vous aidera à structurer votre projet, à modéliser l’intégralité de votre workflow et ce document exhaustif vous épaulera du début à la fin de votre production. Le game design, c’est la vie. C’est grâce à un game design que vous convaincrez d’autres concepteurs, c’est grâce à un game design que vous intéresserez le public et les investisseurs ; c’est aussi grâce au game design que vous pourrez protéger (un minimum) vos idées. Ne le négligez pas.

Etape 6 : PRODUCTION

Enfin, vous commencez à produire votre jeu. Il était temps. Voici quelques conseils de production :
- Établissez un planning de production avec une date butoir, quitte à un peu la dépasser, ça vous donnera quand même une idée de la chose.
- Imposez-vous des deadlines et respectez-les. Sinon, vous prendrez retard sur retard et votre barre d’énergie sera cramée quand vous verrez la date de production pointer le bout de son nez. La plupart des projets meurent à cause de l’absence de deadline.
- Ne cherchez pas la perfection immédiate ! Développez vos personnages, niveaux, scripts et oubliez les bugs et les imperfections. Vous les corrigerez petit à petit, même en programmation. Attention toutefois à ne pas faire d’erreur majeure, souvent synonyme de reprise à zéro dans le workflow.
- En parlant workflow, maîtrisez-le aussi ! Soyez organisé dans l’usage des logiciels, ne mettez pas la charrue avant les boeufs et développez calmement. Par exemple, ne développez pas des animations inutiles juste pour voir votre personnage bouger dans un moteur, c’est une perte d’énergie inutile. Ne faites que ce qui est indispensable dans la production pour réaliser le jeu.

Voilà dans un premier temps. La suite dans la partie 2.