Son petit nom est US-984XN, mais pour simplifier les choses on l'appelle PRISM. PRISM, pour faire simple, c'est un programme de surveillance dont le but est de collecter des renseignements à partir d'Internet. Ce programme est (ou plutôt était) classé secret défense et est piloté par la NSA. Il cible uniquement toutes personnes vivant en dehors du sol américain et il est légalement supervisé par la United States Foreign Intelligence Surveillance Court, en adéquation avec une loi nommée Foreign Intelligence Surveillance Act (notez bien ce nom on le reverra par la suite).

 

Jusqu'à il y a peu, tout allais pour le mieux dans le meilleur des mondes d'espions pour nos copains de la NSA. Et puis un jour, patatra.

 

 

Edward Snowden (sûrement un cousin de Aiden Pearce) vend la mèche, bien placé qu'il était pour en parler car étant lui-même un ancien employé de la NSA. Car le problème de PRISM c'est que le gouvrnement américain n'avait prévenu personne de l'existence de ce programme de surveillance. Donc problème, d'autant plus que The Guardian et The Washington Post ont relayés ces informations qui, depuis ont fait le tour du monde.

 

Alors pour être complet il faut savoir que PRISM est un logiciel qui s'inscrit dans la longue tradition des logiciels de surveillance utilisés par les américains depuis des lustres, et surtout il s'inscrit dans le cadre d'un partenariat plus trop secret passé entre la NSA et une centaine de sociétés américaines dans le simple but de collecter un maximum d'informations sur tout le monde. Cet accord date des années 70.

Son prédécesseur dans le domaine date du 11 septembre 2001 et avait été mis en place par le gouvernement de Georges Bush Jr mais avait été très critiqué car il ne rentrait pas dans le cadre de la légalité imposée par le FISC (voir plus haut).

PRISM en lui-même date de décembre 2007 et est donc lui-aussi le fruit du travail de l'administration BUSH, et grâce au FISA Amendments Act of 2008 il donne une immunité totale aux entreprises coopérants avec la NSA dans le cadre de la collecte de données. Ces sociétés vous les connaissez tous puisqu'il s'agit, entre autre, de Microsoft, Facebook, Yahoo, Google, Paltalk, Youtube, Skype, AOL, Apple...

Il faut savoir que cet accord d'immunité a été reconduit fin décembre 2012 pour une durée de cinq ans par l'administration OBAMA.

 

 

Ces amendements « autorisent explicitement les agences de renseignements à monitorer, pour une durée maximale d'une semaine, les appels téléphoniques, les courriels et toutes autres formes de communication faits par des citoyens américains sans mandat d'un tribunalt » quand l'une des parties n'est pas sur le sol des États-Unis ».

 

Sur le principe, la NSA peut utiliser PRISM pour « mettre sur écoute » un citoyen lambda sans avoir obtenu un mandat d'un juge. Coïncidence : fin juin 2013, l'US Army bloque l'accès de son personnel aux parties du site du journal The Guardian qui présentent des nouvelles sur PRISM, affirmant qu'il s'agit de la procédure habituelle lorsqu'un site diffuse des informations classées pour maintenir l'« hygiène du réseau ».

 

 

Alors vous allez me dire « Que vient faire Edward Snowden dans ce merdier ? » ! C'est simple. En juin 2013, le quotidien britannique The Guardian affirme, suite aux révélations de Edward Snowden, que la NSA dispose d'un accès direct aux données hébergées par les géants américains des nouvelles technologies cités plus haut. Obama présente PRISM comme un outil de lutte contre le terrorisme et la cybercriminalité.

 

Tous les documents remis par Snowden prouvent que PRISM est la première source de renseignements utilisée pour la rédaction des rapports analytiques de la NSA. Dans la foulée, The Guardian a révélé que la FISC a exigé de Verizon qu'elle transmette quotidiennement à la NSA une copie des journaux de suivi de tous les appels de ses clients.

 

De fil en aiguille, grâce à ce cher Edward, les journaux Der Spiegel et The Guardian annoncent que c'est toute l'Union Européenne (et en premier lieu ses instances politiques et démocratiques) qui est surveillée depuis des années par la NSA. Rien que pour l'Allemagne on parle de 30 millions de personnes surveillées chaque jour. Résultat, Viviane Reading, commissaire européenne à la justice, affirme : « On ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s'il y a le moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des négociateurs européens ». Le Président du Parlement européen, Martin Schultz, s'est dit « profondément inquiet et choqué par les allégations d'espionnage des autorités américaines dans les bureaux de l'UE. Si ces allégations sont avérées, ce serait un problème extrêmement grave qui nuirait considérablement aux relations entre l'UE et les États-Unis ».

 

En France, François Hollande a récemment sommé les Etats-Unis de s'expliquer sur les raisons de cet espionnage, Laurent Fabius et Christiane Taubira ont condamnés publiquement l'attitude du gouvernement américain. A noter que seul Fleur Pellerin a essayée de minimiser l'importance de cet espionnage.

 

Quant à notre ami Edward, aux dernières nouvelles il est toujours bloqué dans un terminal d'aéroport, dans l'attente d'une réponse positive à ses multiples demandes d'asile. Pour ma part, je pense que malheureusement ses jours sont comptés, mais ce n'est qu'un avis personnel.

 

 

Nous vivons dans un monde hyperconnecté, c'est un fait indéniable. Certains cherchent déjà des parades pour sécuriser leurs données. Mais c'est un but utopique dans la mesure où la solution réellement efficace serait évidement de débrancher nos box internet, nos smartphones, nos télés connectées, mais on sais que ça n'arrivera jamais. Wach_Dogs est aussi en partie basé sur ce constat, et je pense que faire le parallèle entre les problématiques traitées par le jeu et ce qui se passe dans le monde réel peut et doit nous faire réfléchir.

 

 

 

Vu que la NSA nous surveille et que je vais peut-être me faire choper pour cet article je vous encourage à continuer le débat dans les commentaires !

 

 

P.S. : Aux dernières nouvelles, Snowden pourrait obtenir l'asile en France. Affaire à suivre...