Quand j'étais petit, un nouveau jeu vidéo dans ma collection était un véritable évènement. Le genre qui coïncidait la plupart du temps avec la période de Noël ou mon anniversaire, et je savais que le suivant n'arriverait pas avant de longs mois. Alors je profitais de ma dernière acquisition à 200%, je recommençais le jeu encore et encore, prenait mon temps pour explorer les moindre recoins de chaque niveau. Le manoir de Lara Croft n'avait plus de secrets pour moi, même s'il n'y avait pas grand chose à faire à part enfermer l'insupportable majordome dans le frigo... Et puis je me suis mis à acheter des magazines de jeux vidéo accompagnés de l'inévitable CD de démos, et là c'était la même chose. Des heures à refaire un unique niveau de Pandemonium, à tirer sur tout ce qui bouge de mon hélico futuriste dans G-Police. Tous les jeux bons comme mauvais (de toutes façons je n'avais pas non plus cette notion là, un jeu était forcément génial) étaient autant d'univers différents dans lequel se perdre. Le mot "lassitude" n'existait pas dans mon vocabulaire à cette époque.

Jacquette Fighting Force Jacquette Pandemonium 2

C'est un peu le même genre de phénomène qui arrive avec les films de notre enfance, on les a vus tellement de fois qu'on connait par coeur la quasi totalité des répliques. Quand on grandit on en voit d'autres, qui nous marquent peut-être encore plus sur le coup mais qui n'auront jamais la même saveur, celle qui reste des années après, comme l'odeur d'une femme qu'on a aimé ou le fumet de son plat préféré cuisiné par sa môman, et ça c'est putain de beau nom d'un ptit bonhomme...

Aujourd'hui je commence à gagner ma vie, je peux me permettre d'acheter un ou deux jeux par mois et ces derniers temps je n'arrive même plus à suivre la cadence des sorties... Dragon Age me bouffe pas mal d'heures de jeu alors que InFamous attend d'être fini mais c'est sans compter sur Bioshock 2, Heavy Rain et Final Fantasy XIII qui attendent juste à côté. Ajoutez à cela God of War 3 qui sort demain (et puis tant qu'à faire God of War Collection, tant qu'à être débordé...). J'achète des jeux qui s'entassent, j'en finis un et me replonge immédiatement dans un autre sans forcément avoir eu le temps de pousser l'exploration aussi loin que je le voudrais, comme avant... Bien sûr cela ne dépend que de moi, personne ne m'oblige à consommer comme ça du jeu, mais j'ai envie de dire merde j'ai pas le choix =). Bien sûr je prend toujours énormément de plaisir, et les sensations procurées par un Uncharted 2 sont certainement plus folles qu'un Fighting Force (auquel j'aurais du mal à rejouer maintenant j'imagine), mais quand je repense aux moments passés sur Deus Ex ou sur Baldur's Gate je suis presque ému, je sais que je m'en souviendrai toujours alors qu'Uncharted 2, aussi prenant qu'il ait été, aura très certainement quitté mon esprit d'ici vingt ans.

Je sais que l'avenir me réserve également son lot de souvenirs de jeu inoubliables, mais j'aimerais parfois revoir tous ces jeux avec mes yeux de quand j'avais dix ans...

Peut-être que je suis simplement nostalgique Oo