De mon point de vue, les films Resident Evil réalisés par Paul W.S. Anderson tiennent quasi de l'insulte à la série. Ne respectant guère le matériau original (Je parle du lore et non du scénario en lui-même, ça j'aurais pu passer outre) et ne retenant que les racines très « nanar » des anciens opus, le réalisateur nous a offert que des films où règne l'action débridée, les cascades exagérées et où la meilleure méthode pour combattre un Nemesis T-Type c'est de faire du kung-fu. 

Mais Capcom fait, pour ainsi dire, concurrence à ces films là via ses propres long-métrages. Ainsi Degeneration, est un film d'animation qui se veut canonique et qui, en plus, est bien plus dans l'esprit des jeux que tous les films « Live » réunis. Bien sur il y a des conciliations à faire. En un peu plus d'une heure de film, on ne peut pas se contenter de montrer un gugusse marchant seul dans des couloirs. Et donc le film joue aussi beaucoup sur la fibre spectaculaire des Resident Evil mais sans tomber dans le ridicule. Le résultat était plutôt réussi et il avait tellement plu que Capcom avait lancé sa suite : Damnation.

  

La République Slave de l'Est (Ne la cherchez pas sur une carte, c'est un pays fictif) n'a connu que la guerre civile. Il y a d'abord eu la révolte pour que le pays se sépare de l'Union Soviétique. Puis Ataman, l'un des chefs rebelles,  a jugé que leur cause avait été bafouée et qu'il fallait combattre le nouveau gouvernement. En 2010, des rumeurs faisant état de monstres combattant aux côtés des rebelles. Il n'en fallait pas plus pour qu'en 2011 le DSO envoie son meilleur agent enquêter sur place : Léon Scott Kennedy.

Et c'est reparti pour un tour! Léon n'aura donc jamais la paix?

 

A l'instar de son grand frère, Damnation remet sous le feu des projecteurs Léon. Quoi de plus normal pour le héros de l'opus qui a réellement lancé la popularité de la licence ? (Je crois même que RE2 est l'un des opus favoris du public) Mais ce n'est pas tout à fait le même Léon. En effet, continuant l'évolution entamée dans le film d'animation précédent, l'agent Kennedy est ici plus « mûr ». Moins tête brûlée, moins naïf et surtout plus expérimenté, même s'il garde son goût prononcé pour les punchlines le personnage est ici bien plus proche de ce que l'on peut en voir dans  Resident Evil 6.

Parti enquêter sur l'éventuelle utilisation des BOW par les rebelles, Léon découvrira dés son arrivée que sa mission a été annulée et qu'il doit repartir immédiatement. Mais il a bien trop envie d'anéantir la menace  du bioterrorisme du globe pour rentrer au bercail bredouille. (Et il faut bien avouer que lorsqu'on vous prive de vos vacances pour aller au front, autant que le déplacement en vaille la peine) Faisant ainsi cavalier seul, contre les ordres,  Léon va poursuivre sa route et rencontrer plusieurs rebelles dont Alexander Kozachenko, alias Sasha, un ancien instituteur rongé par l'envie de se venger du gouvernement en place.


Même s'ils ne sont pas très profonds, les nouveaux personnages restent attachants. Mention spéciale à R.D. (Ici à gauche)


S'alliant avec ses compagnons d'infortune devant une situation qui est manifestement hors de contrôle (Les Plagas employés se multiplient à grande vitesse, attaquant la population civile), l'agent du DSO va continuer son enquête et tomber nez à nez avec une vieille connaissance : Ada Wong, présentée ici  en tant que consultante du BSAA.

Quand cette femme est dans les parages, on comprend vite que la situation est plus complexe qu'il n'y paraît.

 

Le film joue donc sur tous les tableaux. Séquences un peu plus « survival horror » bien que courtes, et beaucoup de spectaculaire. (Eh, c'est la guerre !) On notera aussi qu'il met beaucoup moins l'accent sur le fanservice que son prédécesseur. (Enfin je trouve)

Il y a plusieurs séquences vraiment réussies, en particulier si on est fan des jeux. (Bon sang ce que c'est chouette de voir enfin les BOW servir au combat! XD)

 

Les fans des Lickers vont être aux anges (mutants) avec ce nouveau film!

 

L'histoire tient la route même si elle n'est guère complexe et ne pose, a priori, aucun souci de continuité. (Vraiment Capcom est en veine en ce moment sur ce plan là !) mais ce qui fait surtout plaisir c'est qu'il ne s'agit pas du tout d'une vulgaire redite de Degeneration. Malgré le point de départ similaire (Léon envoyé dans une zone remplie de mutants) l'histoire s'en démarque au point que finalement on en oublierait presque que c'est une suite. Disons que c'est surtout autant une suite de Degeneration que Le Temple Maudit est une suite des Aventuriers de l'Arche Perdue donc simplement le même héros dans une nouvelle situation sans lien avec la précédente.

La bande sonore est également de qualité même si ça manque de gros morceaux restant gravés dans les mémoires. (Là je n'aurais rien eu contre un peu de fanservice en recyclant des titres de RE2 ce qui aurait été fort à propos pour une certaine scène)

Concernant le plan visuel, on est vraiment au dessus de Degeneration. Les animations sont plus réussies et les personnages sont plus détaillés. Ce n'est pas encore parfait mais on s'éloigne toujours de l'impression d'être devant une très longue cinématique de RE Code Veronica et ça c'est cool. 

 

Néanmoins il y a un tout petit défaut (SPOILER) : on en sait finalement peu sur les méthodes de subjugations employées sur les BOW.  On voit que les personnes infectées par les Plagas de Type 2 ne sont pas attaquées par les Lickers Beta. On voit même des individus infectés par un Plaga de Contrôle pouvant commander aux Lickers. Pourquoi ? Comment ? Les Lickers seraient ils ici infectés par les Plagas eux-aussi ? Il y a matière à faire avancer le background de la série, mais il faudrait plus d'information Mr Capcom! (/SPOILER)

 

Aussi le bestiaire aurait pu être plus varié même s'il est toujours plus que dans Degeneration! (Et un certain choix de monster- design était bien trouvé! :P)

Enfin me concernant j'ajouterais que j'aurais aimé voir un Nemesis T-Type. Y'en a encore deux dans les placards dont on a aucune nouvelle et même si cet ennemi n'évoque rien pour Léon, ça aurait été un grand moment !

Note : Lors du générique de fin une vidéo de Resident Evil 6 est diffusée. Evitez de la regarder, vous risqueriez de vous gâcher quelques séquences et moments forts du jeu.

D'ailleurs le film n'a pas de rapport direct avec le jeu. Donc vous ne craignez pas grand chose à regarder le premier si vous n'avez pas encore fait le second.

 

Ainsi Damnation est un nouvel effort fait dans la « bonne direction » en matière de films Resident Evil.  Carré, même s'il y a quelques lacunes scénaristiques, et prenant, je le recommande aux fans voulant explorer un peu plus cet univers. (Ou tout simplement profiter d'une nouvelle aventure de Léon) Si vous ne connaissez pas les jeux, Damnation n'est pas plus à voir que Degeneration.  (même s'il est divertissant)