Un projet oublié de tous, ou presque

En 1996 afin de soutenir le Sega 32X, l'accessoire permettant de booster les capacités techniques de la Megadrive, Konami avait démarré le développement d'un nouveau Castlevania baptisé The Bloodletting. En effet, après deux opus sur Super Nintendo (Super Castlevania IV et  Dracula X/Vampire Kiss) contre un seul sur Megadrive (Bloodlines/The New Generation) il convenait de rééquilibrer la tendance.

Cet épisode devait être la suite directe de l'arc Dracula X (Rondo of Blood, Vampire Kiss/ Dracula X vu qu'au fond le scénario est sensiblement le même dans les deux cas) avec un Richter Belmont et une Maria Renard plus âgée partant de nouveau en guerre contre le mal. Un troisième personnage, chasseur de vampire rival de Richter, devait également être jouable.

Cependant le développement du jeu finit par être stoppé et Konami annonça le développement de Symphony of the Night pour la Playstation et la Saturn avec transfert de l'équipe de The Bloodletting vers ce nouveau projet.

Le Rival, Maria et Richter Belmont tels qu'ils devaient apparaître dans le jeu officiel


Récemment un fan motivé, Pisces Dreams,  s'était mis en tête de développer son propre The Bloodletting. En fait seul le titre et le sprite du héros est commun (Il reprend le sprite du rival de Richter pour en faire un Belmont inédit) mais l'intention reste louable.

Héla suite à un problème informatique, le développeur a perdu ce qu'il lui aurait permis de finir la correction des bugs. La version « finale » du jeu est donc sa beta 1.3. Des bugs subsistent mais le jeu est complet.

Petit aparté technique

Lorsque vous lancez le jeu vous pouvez choisir votre jouabilité (Clavier ou pad, sachant que vous pourrez changer les touches pour le clavier en cliquant sur le X à côté de celui-ci) en appuyant sur 0.

Si vous jouez avec un pad PS3 la configuration sera la suivante :

Croix=>Lancer arme secondaire (coûte 1 cœur)

Carré => Item Crash (coûte 10 cœurs)

Triangle => Attaquer

Rond => Sauter

Pour lancer une nouvelle partie, appuyez sur Attaquer. Pour charger votre dernière sauvegarde appuyez sur Sauter.

Le jeu sauvegarde automatiquement à chaque niveau.

Quelque soit votre configuration  F2 permet de relancer le jeu, F12 permet de débloquer votre personnage en cas de bug. Enfin la touche P permet de mettre le jeu en pause.

Etant donné qu'il s'agit d'une beta il y a encore de nombreux soucis techniques. Heureusement il est possible de s'amuser malgré tout mais il faut s'attendre à connaître certaines difficultés parfois assez gênantes. Ca va de la fiole d'eau bénite qui rebondit au personnage qui freeze et devient donc immobile. (Plutôt chiant dans les salles où on est poursuivi par le scrolling où un plafond qui s'écroule) On a même parfois des bugs à notre avantage comme lorsqu'un ennemi tire dans la mauvaise direction ou quand un crâne n'apparaît pas comme prévu pour vous poursuivre.

Le jeu est compatible XP, Vista et Seven. Vous pouvez mettre le jeu en plein écran ou ajuster la fenêtre à votre convenance. Echap permet de quitter le jeu. Ah oui, pensez à désactiver votre écran de veille si vous jouez à la manette, et les touches rémanentes si vous jouez au clavier pour pas avoir de mauvaise surprise.

 

BON à présent on peut commencer à vraiment parler du jeu !

 

En route pour le château démoniaque !

Ce fan-game Castlevania The Bloodletting nous place donc dans les bottes de Harker Belmont (Ouais je sais, pas terrible comme nom), fils de Richter et héritier du célèbre clan de chasseurs de vampire. De retour dans son village natal de Jova en Transylvanie, il découvre les lieux incendiés. Dracula et ses serviteurs sont de retour et Harker va devoir se rendre au château pour faire son devoir.

Le jeu s'étend sur huit niveaux. Entrée du château, donjon, douves et souterrains, sans oublier des lieux phares comme la Tour de l'horloge, seront donc votre terrain de jeu.

La variété des environnements est de mise dans ce jeu.

 

La première chose qui frappe lorsqu'on lance ce jeu, c'est la capacité de mouvement de Harker. Si ça vitesse ne change pas de celle de ses ancêtres, il peut effectuer le fameux salto arrière de son père (Appuyez sur saut deux fois) et même une version plus puissante de ce salto (Appuyez sur la direction vers laquelle vous sautez au moment du deuxième saut) ainsi qu'une glissade. (Bas + Sauter) Enfin la trajectoire de saut n'est pas rigide et peut donc être modifiée en plein vol. (Ce qui peut causer un soucis lors du super salto)

Mais n'allez pas croire que par ce que votre personnage est capable de prouesse physique vous allez traverser le château de Dracula les doigts dans le nez et le crucifix dans la main ! Oh non !

Le level design de The Bloodletting tient justement compte de vos capacités physiques. Le super salto ou la glissade ne sont pas là uniquement pour attraper un bonus quelconque mais bien pour avancer dans les niveaux et il faudra parfois réagir bien vite pour éviter de finir de façon funeste.

 

Un très bon enrobage

Faute d'avoir une vraie équipe de développement pour le concevoir, The Bloodletting puise ses décors, ennemis et personnages dans d'autres jeux.  

De prime abord on pourrait penser que le jeu va être un gros patchwork indigeste. Cependant ce n'est absolument pas le cas. S'il y a certes quelques ennemis qu'on sent venir d'un opus aux qualités graphiques moindre (Personnellement je crois bien que les squelettes rouges proviennent d'un jeu GBA et que les Axe Armor viennent de Rondo of Blood) le tout possède une certaine homogénéité qu'on ne soupçonnerait pas. Et pourtant des éléments venant d'autres jeux il y en à la pelle et ils ne viennent pas que de Castlevania comme le prouve le démon de glace à l'entrée du château ou le Dragon zombie qui sortent tout droit de Demon Crest !

La bête vous attend à la sortie du niveau 3!


Idem pour les décors plus réussis les uns que les autres. Je ne joue pas souvent à des fan-games mais je dois avouer que je ne m'attendais pas à une telle réalisation et surtout au fait que le tout aille si bien ensemble !

Reprenant le sprite du rival qu'aurait du avoir Richter dans le jeu d'origine, Harker Belmont a donc un design assez bon (Qui donne l'impression d'une recolorisation du sprite de Richter d'ailleurs) et il en va de même pour les différents boss du jeu. (Dracula vient de Castlevania Chronicles, Death de Super Castlevania IV etc...)

Enfin le développeur s'est fait plaisir en ajout des effets spéciaux par-ci par-là. Ainsi on n'échappe pas aux très pyrotechniques item crash de chaque arme secondaire, introduit dans les Dracula X. (Mais attention le développeur en inventé des nouveaux. L'eau bénite par exemple ne propose plus une pluie dévastatrice mais un bouclier de protection contre les projectiles à l'image de ce que fait Lords of Shadow) De même on remarquera que les décors sont constitués de plusieurs plans bougeant chacun à son rythme lors du scrolling ce qui joue encore en faveur de la réalisation. Mais l'effet le plus marquant restera les reflets dans l'eau lors du stage des douves. Je ne me rappelle pas que sur une vraie Super NES on pouvait faire ça, donc a priori c'est un effet inédit à ce fan-game et c'est franchement réussi !

Sur le plan graphique, le jeu jouit d'un très bon niveau de finition rendant le tout cohérent. (Notez le nombre de chauve-souris à notre poursuite dans la tour)

 

La bande sonore n'est pas en reste. Composée de titres repris des jeux officiels mais également de musiques fan-made, la qualité est vraiment excellente et les morceaux ont été judicieusement choisis. (Toutefois je me serais bien passé d'une certaine musique particulièrement cliché lors de la forme finale de Dracula :X)

 

Une vraie aventure à l'ancienne

Comme je vous disais, le jeu possède un level-design ingénieux voire même vicieux parfois qui demande au joueur de la concentration mais également de pouvoir faire sur commande certains mouvements spéciaux ou de faire jouer ses réflexes pour progresser.

Comme d'hab avec Castlevania, les ennemis volants sont tenaces!

 

Les ennemis participent également à ce challenge. Il n'est pas rare de devoir faire face à une vraie pluie de monstres arrivant de toute part. Heureusement on a l'item crash mais également deux upgrades pour le fouet ce qui lui donne une portée assez effarante mais très utile!

On sent clairement que la présence de sauvegarde entre chaque niveau a permis au développeur de se lâcher et de mettre beaucoup d'obstacles sur notre route. Le challenge est donc plutôt retors et il y a même quelques surprises pour les habitués de la licence. En bref on est vraiment heureux de sauvegarder entre chaque niveau et de trouver autant de bonus et de cœurs car sans ça se serait assez difficile ! (Rigolez pas, je connais quelqu'un qui a terminé le jeu sans être au courant pour les sauvegardes XD) D'ailleurs vous disposez de cinq vies pour terminer le jeu. Une fois votre stock épuisé c'est retour à l'écran titre. Heureusement en dépassant des paliers de scores précis vous gagnerez des vies supplémentaires.

Détail important : il faut souvent un ou deux coups supplémentaires après que leur jauge de vie soit tombée à zéro pour tuer les boss.

 

Il va falloir faire quelques efforts pour atteindre l'une des trois fins du jeu!


Cependant ce n'est pas parfait non plus. D'abord il y a un léger manque de cohérence dans les niveaux. Commencer dans le château, traverser le donjon... et passer par la forêt?!

Aussi si certains bugs peuvent être particulièrement agaçants, le vrai souci de ce jeu c'est que parfois son créateur semble s'être senti coupable d'avoir mis une telle difficulté et tente de compenser à côté... Ca donne des choses comme : un bonus de santé est de cœur en plein combat contre un boss, le fait de pouvoir détruire chaque boule de feu ce qui rend certains boss comme Cerberus d'une facilité affligeante alors qu'on sent bien que c'était pour ne pas rendre trop monstrueux d'autres combats comme celui du Dragon Squelette, des item crash vraiment trop puissants, le fait d'être invincible lors de l'animation de l'escalier. Bref, le jeu aurait pu être plus difficile encore.

 

Néanmoins ne vous méprenez pas. Le jeu reste ardu et a ses moments où il est très cruel. Et puis ça n'empêche pas The Bloodletting d'être un très bon Castlevania qui n'a même pas à rougir face à ses cousins officiels. Hormis ce petit soucis de compensation maladroite de la difficulté et ses bugs, son développeur a vraiment tout compris à ce qui fait la qualité des anciens épisodes et ça fait plaisir.

Sa durée de vie est plutôt bonne pour ce type de jeu. Il y a trois fins différentes et vous pouvez même débloquer des bonus. (Moi par exemple j'ai gagné un code pour avoir des cœurs à l'infini !)

Vous trouverez facilement le jeu sur le net. Cherchez la Beta 1.3 et trouvez-vous une manette ! Au clavier ça doit être assez injouable je pense.

 Pour voir le tout en mouvement.