A l'occasion d'une interview conduite par le site Gamasutra, Tim Sweeney le fondateur d'Epic - studio très en pointe sur l'aspect technique de ses jeux - professe que le niveau visuel photo-réaliste sera atteint dans les dix voire quinze prochaines années. Cette profession de foi pour laquelle le studio américain s'est entièrement dévolue depuis la franchise Unreal et le moteur 3D éponyme signifie pour Tim une échéance allant au delà du domaine du possible car c'est une évolution technique d'ores et déjà acquise, qu'il qualifie volontiers << d'inévitable. >>

Citant le cycle implacable de la loi Moore avec laquelle la PlayStation 3 est en délicatesse, le fondateur du studio Epic estime que le saut qualitatif est pourtant au coin de la rue, décrivant les probables et certaines subtilités visuelles: << sensationnel éclairage en temps réel soigné par une parfaite radiosité temps réel, un anti-crénelage maîtrisé ainsi qu'une diffusion qualité cinématographique de séquences animées ou statiques. >>

Il nuance cependant son enthousiasme débordant en déclarant qu'indépendamment de la formidable puissance de calculs disponible prochainement, le défi du réalisme comportemental et de l'intelligence artificielle est colossal. Comme pour mieux signifier son point de vue il cite d'emblée les jeux les plus à la pointe de cette génération << à l'exemple d'Half-Life Expansion, de Gears of War ou d'Halo, ces titres sont incapables de reproduire la présence humaine dans un film [...] nous sommes à même de reproduire des animations faciales utilisant une quantité négligeable d'os toutefois le corps humain en est composé de milliers [...] c'est pourquoi nous sommes un peu à la peine. >>

Tim est-il en train de dresser publiquement un cahier de doléances à Microsoft, ce sur sur quoi les ingénieurs travaillant sur la prochaine Xbox devront plancher ? Cela y ressemble beaucoup...

Et chez ID Software ?

John Carmack, illustre développeur qui n'a jamais caché sa préférence pour la 360, glisse quelques détails sur les forces en présence et se risque à dessiner le futur des consoles de salon.

Selon lui, Microsoft et Sony qui ont choisi de se lancer dans une course technologique effrénée dans la guerre commerciale qui les oppose depuis maintenant depuis 8 ans feront rapidement face aux seuils physiques incompressibles: « encore une génération et nous atteindront l'apogée des limites physiques fondamentales [...] il existe un mur de densité de puissance contre lequel un surcroît de Mégahertz n'aurait qu'une fine conséquence » sur le plan visuel professe-t-il.

Pour la génération en préparation, plusieurs thèses se confrontent. Soit les deux constructeurs opteront pour un lissage technologique à l'image de la Wii, soit Sony et Microsoft se tiendront à leur feuille de route respective en cédant à la prochaine étape esquissés par Intel et Nvidia (l'intégration massive multicellulaires de processeurs) ou peu probable mais tellement prometteur aux yeux de Carmack: « le Ray-tracing en temps réel », abolissant les limites physiques des processeurs. Enfin, le concept du cloud computing d'ores et déjà appliqué au monde de l'entreprise pourrait être le St Graal, à condition toutefois « que les problèmes de lags soient réglés. »

Echaudé par l'avance calendaire de la 360, Carmack pense que Sony commercialisera le premier sa PlayStation 4 même s'il souhaite, casquette du financier sur la tête, que cette génération actuelle perdure tout en rêvassant « à un possible effet de surprise d'un constructeur. »

Autre round de prévisions chez Id Software, cette fois c'est le dirigeant du studio - Todd Hollenshead - qui prophétise pour le nouveau cycle qui se dessine, une Xbox 3 emboitant une nouvelle fois le pas à la prochaine PlayStation 4. Ce dernier l'explique par le simple jeu des économies d'échelle permettant à Microsoft « de rentrer (rapidement) dans leur frais » et ce bien avant son compétiteur qui peine à répercuter les gains de productivité d'une distribution de masse sur le prix de sa console de salon.

Todd Hollenshead spécule sur le fait que Microsoft pourrait tirer avantage de l'enlisement financier du géant japonais écourtant par contrecoup « la période de transition » entre les deux consoles Xbox. Toutefois, cette tactique pourrait être contrariée par les conséquences préjudiciables de la crise économique soulevant « d'énormes obstacles » dans l'élaboration du nouveau cycle technologique qui s'esquisse. Mais celles-ci pourraient sauter le pas à marche forcée, pressée par le format PC en passe de détenir « un avantage concurrentiel technologique probant. »