Dans cet article je vais essayer de réfléchir à l'importance du contexte  dans l'appréciation que l'on a d'un jeu.

 Cela nous est déjà arrivé à tous, pour ceux qui achètent régulièrement de nouveaux jeux (non pas vous les WoW players!) de se précipiter sur une nouvelle sortie qui rassemble tous les arguments pour nous plaire, soit un nouvel épisode d'une licence soit LE jeu qu'on attendait et qu'il est impératif qu'on achète. 

Alors on court à la FNAC on saisit la boîte sans même regarder le reste du rayon et on file à la caisse avec l'assurance du mec (ou de la fille) qui sait ce qu'il veut. On rentre tout content chez nous, mais avec au fond de l'esprit un petit manque, un sentiment qui devrait être là mais qui ne l'est pas. Ce petit rien qui fait qu'on déballe le jeu dans le bus, ou qu'on n'enlève pas sa veste avant de mettre le CD/DVD/Blu-ray/Cartouche/carte perforée (bon là je remonte loin) dans la machine.

Alors on lance quand même le jeu et on entame l'aventure (ou le match, ne dénigrons pas les jeux de sport). Et comme dirait Jacques Legros dans Plein les Yeux: Et là, c'est le drame. 

On s'endort devant la cinématique d'intro, on se lasse du tutorial, on a simplement pas envie.

Pourtant tout est là pour qu'on passe un bon moment. Mais tout nous est pénible dans ce début de jeu. 

Mais pourquoi?

Ce n'est pas que le jeu est mauvais ou que le genre ne nous plaît plus, ce n'est pas qu'on a passé l'âge (le prochain qui me dit ça je l'empale sur un pad de 64), c'est juste que ce n'est pas le moment. Le timing n'est pas avec nous. Car malgré tout, pour aimer un jeu, il faut être dans une période favorable. Et il faut bien l'avouer, il y a des périodes où tout nous motive, ou on aligne les dizaines d'heure sur un Pokémon alors qu'on n'est pas fan de la série habituellement, et il y a des fois où le nouveau Zelda nous tombe de mains (non je ne parle pas d'un rédacteur de Gameblog, je parle de moi). 

 

C'est tout le problème des loisirs culturels. Des œuvres que l'on investit de qualités intrinsèques et donc, par définition, contenues dans l'œuvre même et que l'on devrait pouvoir apprécier indépendamment du contexte. Seulement voilà, l'appréciation d'un jeu passant par les émotions, elle est aussi dépendante de celles-ci et donc dépendante de l'état émotionnel du joueur.

Comme lire, rêver ou rire, jouer est un verbe qui ne supporte pas l'impératif. On ne peut s'amuser sur commande.

Ce phénomène est valable pour tout produit culturel du livre au film, et on ne peut pas faire grand-chose pour lutter contre. Si ce n'est accepter qu'il y a des moments pour tout et qu'il ne faut pas se forcer à finir un livre ou un jeu s'il nous tombe des mains, car il deviendrait définitivement un mauvais jeu pour nous car l'expérience qu'on en retire laissera un mauvais souvenir. Il vaut mieux attendre que vienne le jour où en tombant sur ce jeu dans votre bibliothèque, vous vous direz "tiens mais il a l'air vachement cool ce jeu pourquoi je l'ai pas fait à l'époque". Et là peut-être que le timing sera avec vous et que l'alchimie pourra prendre place.

Malheureusement les testeurs ne peuvent pas se le permettre. Ils doivent prendre du plaisir à date fixe, quoi qu'il arrive. Et inévitablement parfois ça ne colle pas. (Mauvaise foi : ON) : Et c'est pour ça que je ne voudrais pas être testeur!

Il ne reste plus qu'à espérer que le timing soit avec nous le jour de la sortie d'un titre qui nous tient à cœur, et accepter que s'il n'y est pas, il faut remettre à plus tard. En clair faut se faire plaisir, un conseil dur à suivre pour des gamer qui veulent faire les jeux à leur sortie, mais gardons en tête que c'est un loisir et que si ça ressemble à une corvée il y a une couille dans le potage.

En attendant je retourne jouer à Skyrim, en attendant de ressentir pour le nouveau Zelda l'envie réelle d'y jouer. Car en y jouant maintenant je lui mettrais peut-être moins de cinq étoiles et créerais de ce fait la troisième guerre mondiale.