Préambule 

Attention, post(hume) hommage à un "ami" de
grande valeur dont les aventures se sont hélas achevées trop tôt...Enfin non,
juste à point, parfaitement, au bon moment, sans fausses notes...Damned, foutue
objectivité que je dois conserver en dépit de ma tristesse et de mon refus
d'acceptation de la réalité. Car oui, après trois années de bonheur à les
suivre, je suis enfin arrivée à la conclusion des aventures de Scott pilgrim...que
dire à propos du ressenti de cette expérience? Je pourrais aisément la comparer
à une relation de couple avec un "conjoint" parfait en tous points,
atypique et définitivement unique mais fatalement synonyme de MST à
l'arrivée, oui car au sortir de l'expérience Scott Pilgrim il est plus que
légitime de ressentir un Manque Sentimental Terrorisant
(oui, j'exagère, et alors, on est dans la blogosphère, j'ai le droit de me
lancer dans des tirades indécentes de frivolité au niveau de leur contenu!).
N'allons pas trop vite en besogne, car toute idylle se terminant a forcément un
début, un "once upon a time" engageant et augurant des
meilleures choses pour l'avenir...I reminisce...

 

C'est l'histoire d'un mec...

...Vraiment détestable! Oui, de prime abord, Scott
Pilgrim a tout du mec que l'on a envie de passer à tabac avec des chaussettes
remplies de piles , voir même de lapider à coups de haches: fainéant sans
emploi, canadien(non que je n'aime pas ces gens là mais comme il vit au Canada
appelons un chat un chat), la vingtaine passée, jouant dans un groupe de rock
amateur "pas trop mauvais" et sortant avec Knives Chau une
lycéenne chinoise pas très majeure(Sic).

 

 

"YAY I'M A FUCKIN' CHICK MAGNET!!!".Scott
Pilgrim
, trou de balle à ses heures perdues.

Notre salopard héros a donc une vie tout à fait
posée, raisonnable mais pas trop, avec tout juste ce qu'il faut de déviance et
de folie pour ne pas qu'elle soit chiante (Scott partage par exemple une
"tanière" et UN lit avec Wallace Wells son colloc' super gay).
Le "paisible" quotidien, cette "précieuse petite vie"
va être bouleversé du jour au lendemain par l'arrivée dans les rêves de Scott
puis à Toronto de la mystérieuse et obsédante Ramona Flowers, une
livreuse d'Amazon.ca à la couleur de cheveux improbable, vont s'ensuivre
des tentatives tordues, franchement débiles mais fructueuses pour "pécho"la donzelle. Tout va donc pour le mieux pour Scott qui va même se payer
le luxe d'entretenir une double relation avec Ramona et Knives pendant un petit
moment (un gars bien je vous disais ce Scott), hélas, ce bonheur sera vite
obscurci par les fantômes du passé de Ramona, 7 ex petits amis maléfiques,
venus affronter Scott en duel chacun leur tour.

 

    Les relous de service et leurs
interprètes dans l'adaptation                                        cinématographique


Parmi ces amoureux éconduits on trouvera pèle-mêle desjumeaux roboticiens, des végans surpuissants et même une goudou
ninja un peu boulotte
, heureusement "Scott est le meilleur
combattant de la région"
et pourra compter sur son talent pour la
baston et quelques coups de putes ruses pour gérer ces importuns
indélicats...mais sera-t-il à la hauteur pour affronter Gidéon le dernier de
ces ex qui, visiblement continue d'exercer une certaine emprise sur l'esprit de
Ramona...A vous de le découvrir mes amis, je ne veux sous aucun prétexte vous
gâcher votre plaisir, je vais m'arrêter là pour ce qui est du scénario et
aborder les qualités intrinsèques et les particularités de la bête.

 

It's a Love Geek Generation 

                       Scott Pilgrim c'est plus fort que toi!


C'est un fait, Scott Pilgrim jouit d'un succès
d'estime indéniable, et en particulier auprès d'une population, celles de la
"génération digitale" comme le dit si bien le slogan d'une célèbre
chaine de télé spécialisée. En effet, il règne dans l'œuvre de Bryan
Lee O'maley
une
atmosphère gentiment "geek but chic" avec des références aux
jeux-vidéos et à la BD plus ou moins obscures subtilement distillées au fil des
pages. Mais ce qui plait tant dans Scott Pilgrim, ce sont peut-être ses
personnages hauts en couleurs, si exubérants mais tellement proches de nous,
adoptant nos codes de langage et nos habitudes, devant faire face à nos
inquiétudes et petits problèmes existentiels: drague, rupture, relations
sociales glucoses
, galères de logement et de boulot, fêtes, alcoolisation,
refus de passer à l'âge adulte, coucheries etc... c'est simple, le monde de
Scott Pilgrim c'est le notre mais vu au travers d'un miroir en Geek-o-ramaTM
(ninjas, robots, kung-fu, trips métaphysiques et
autres joyeusetés garantis). La romance même de Ramona et Scott pourrait servir
de guide du couple avec les différentes étapes à dépasser pour vivre une
relation épanouie: faire fi du passé de sa moitié, arrêter de fuir la réalité
et faire état de ses erreurs pour apprendre d'elles en se prenant des mandales
dans le bec etc. Mais il aurait été trop facile/banal/chiant d'aborder ces
sujets concernant tout un chacun de manière conventionnelle (de toutes
manières il y a assez de grognasses plus ou moins guimauves pour le faire),
Bryan Lee O'Malley, via un trait simple et épuré, résolument graphique mais non
négligé, traite de tellement plus de sujets contemporains que bien des
spécialistes de la question qu'on ne peut que lui attribuer le titre de génie.
Rien que par ses dialogues, courts mais incisifs, ne tournant jamais autour du
pot (sauf si tel est le propos), la Bande Dessinée se veut proche de notre
quotidien, on est loin des longues diatribes geignardes pseudo philosophiques
d'un Grey's Anatomy, les jeunes de Toronto économisent
leurs mots pour n'asséner que des directs verbaux dévastateurs empreints du
cynisme propre à la génération Y. Mais bon, je vais arrêter de faire
mon analyste à deux balles, préférant que vous trouviez par vous même ce qui
vous plait dans cette série en 6 tomes...oui 6, pourquoi pas 7 comme les ex de
Ramona, ça m'aurait laissé plus de temps pour me préparer à...

 

...L'après Scott Pilgrim

Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin, et Scott
s'en est allé comme il est arrivé, l'air de rien, comme ça, naturellement...Je
précise: bien que connaissant cette série depuis bientôt plus de trois ans en
VO grâce à la magie du web, j'ai tellement accroché dès les deux premiers
tomes, que je m'étais promis d'attendre de pouvoir me les importer, ne voulant
pas insulter une œuvre qui méritait mieux que d'être lue via des pages scannées
sur un écran d'ordi mal éclairé. Heureusement(?) la magie du marketing et du
placement de produits worldwide
mis en place autour du film adapté du
comic-book ont permis aux comics d'arriver en France par le biais des éditions Milady à raison d'un tome bimensuel. Ni
une ni deux, faisant fi de la traduction française honnête mais parfois
inappropriée je sautai sur l'occasion, et savourai de nouveau les premiers
tomes avec le même émerveillement, le visage barré d'un sourire béat...Et un an
plus tard, c'était fini.

                 Mais nan, reste, en fait on t'aime bien mec!!!

Un matin, au levé, après avoir encore une fois infligé
des tortures à mon petit corps fait mes exercices, j'ai ouvert le sixième
et dernier tome pour ne le refermer qu'après l'avoir totalement parcouru, et ce
que je peux vous dire, c'est que ça m'a fait bizarre, une sorte de mini boule
au ventre, un peu la même que celles ressenties après les visionnages du film anniversaire de Dragon Ball et du "Retour du
Roi"...quelque chose de grand et d'unique pour moi venait de s'achever
définitivement... Le problème maintenant, consiste à lui trouver un substitut,
un palliatif digne de ce nom, un remplaçant étant difficilement envisageable
pour une telle pointure. Donc à votre bon cœur, si vous connaissez une série
apte à me faire oublier un temps les frasques de mon petit salopard canadien.

 

P.S: Au jour d'aujord'hui, j'ai trouvé un substitut à Scott en l'oeuvre de Brandon Graham, "King City", un petit comic book publié chez tokyopop au pays de l'oncle Sam et encore une fois chez Milady sous nos latitudes. Attention, l'essayer c'est l'adopter, donc je suis amené à encore subir une "rupture douloureuse" (SIC)

P.S.2: J'espère que cet article vous a plu, si tel est le cas, je pense que mon petit blog perso devrait également vous plaire (n'hésitez pas à partager autour de vous, c'est plus sympa à refiler qu'une maladie honteuse tout de même!)