Alors comment commencer,  par quelque chose de simple c'est toujours mieux !  Le but de ce papelard sera de parler un peu des jeux prise de tête a base de carte mondiale (et donc pas mal des jeux Paradox ...) mais comme il n'est pas recommandé de se lancer directement dans Hearts of Iron III en mode Difficile on va donner un premier exemple de jeu pas prise de tête au premiers abord, et qui  a mit beaucoup de doigt dans l'engrenage malsain du « toujours plus réaliste, toujours plus complexe, toujours plus moche ... »

 

Le roi Civilization

 

Pour moi, l'aventure vers les Wargames (le mot est lâché) a commencée avec Civilization II sur Playstation (qui m'empêche de donner mon cerveau a la science vu que la musique du jeu est profondément gravée dedans). Sont venus ensuite les apocryphes de la saga, la série des Call to Power, et enfin le III sur PC.

Jusque la j'était un jeune homme normal, je plaçait mes villes plus ou moins bien, je m'amusait contre l'IA dans les niveaux ou elle trichait pas trop, bref, j'était un joueur heureux et innocent. Et un jour c'est le drame, Civilization IV arrive et le mode multi-joueurs est la (ne me parlez pas de celui de l'extension play te world de Civ III, habitant a la campagne je n'avais jamais pu me la procurer ...). Je découvre un monde alors fait de point de production, de science, de nourriture et de culture,  d'optimisation a tout va, de la possibilité de gagner la partie avec trois ville et des nuit blanches passée en multijoueur compétitif. Le jeu devient nouveau et vraiment prenant, des aspects que je ne soupçonnaient même pas s'offrent a moi et les heures de jeu s'enchainent par centaines (dieu merci le compteur d'heures de jeux de Steam n'existait pas a l 'époque).  Pourquoi le jeu s'est révélé aussi addictif pour moi ? Et bien à la différence des RTS, les parties durent des heures entières et parfois après 10 minutes on sait qu'on va passer la partie a jouer les seconds couteaux a cause d'une case de décalage dans la pose d'une ville. Et la un aspect exceptionnel du jeu arrive : jouer les second couteaux sans caracoler en tête se révèle passionnant, la diplomatie passe par eux entre les gros empires et ils peuvent faire basculer le score et la partie. Dans ce genre de jeux, ne pas jouer pour « gagner » peut aussi être satisfaisant et révéler de nouveaux aspects. De plus la gestion poussée avec de nombreux paramètres à prendre en compte donne à réfléchir longuement sur la stratégie a adopter sur des heures entières. Mais c'est  devant l'infinité des possibilités offerte par le multijoueur de ce type de jeu j'ai basculé.

 

Il paraît que c'est a partir de six qu'on s'amuse vraiment ...

 

Au fil des rencontres sur internet et dans la vraie vie j'ai pu constituer quelque chose d'encore plus indispensable qu'un bon jeu : un groupe de joueur.

Pratique pour organiser une GPO (pour faire simple on joue une fois par semaine une partie d'un jeu, par exemple le Lundi a 19H c'est Europa Universalis III), indispensable pour se faire expliquer les mécaniques d'un jeu, sans commune mesure pour se pousser a persévérer dans un jeu ; Le groupe va permettre d'organiser des partie de longe haleine tout en restant relativement des gentlemen.

Et Gentlemen il faudra le rester car la caractéristique des jeux de ce type et de créer une forte tension psychologique entre les joueurs, la on ne parle pas des 6 parties de The Operational Art of War qu'on joue simultanément par E-mail, mais du stress qui s'empare de vous quand il faut lancer la guerre entre deux grand empires et leurs alliés officiels et officieux. Quelques explications : la partie dure depuis des heures, votre empire est économiquement viable, d'autres joueurs font parti de votre réseau diplomatique (en gros vous vous partagez le monde) et la c'est le drame. Un joueur colonise/envoie des troupes/menace un Territoire/Pays/Comptoir commercial trop près de vos frontières ou dans votre zone d'influence auto déclaré. Les discussions s'engagent, sur le chat du jeu entre tout le monde car on sent que la guerre est proche mais il va falloir miser sur le bon cheval car des heures d'effort peuvent être réduites a néant. Et si les discutions entre joueurs n'aboutissent pas il va falloir sortir des casernes l'armée patiemment amassé et optimisée au point d'entretien près. Et bien croyez moi, alors que rien dans le jeu n'est spécialement programmé pour cet aspect (il ne s'agit que de clavardage entre plusieurs personnes) on panique, on cherche a savoir si on est près, on se base sur les attitudes des joueurs pendant la partie pour deviner a peu près qui va suivre qui et comment (juste de l'argent, des troupes en sous main, ou carrément la guerre a vos cotés).  Cette expérience est vraiment particulière à ce type de jeux (grosso modo, les wargames, les Paradoxs et les Civilizations) et on ne la retrouve pas vraiment dans d'autres types de jeux. Plus que tout le réalisme historique apporté ou la complexité des mécanismes (dans le bon sens du terme) c'est pour moi ce qui se passe hors cadre du jeu qui définit  vraiment ce que j'appelle « le jeu prise de tête », ce jeu qui demande une grande implication et réflexion et pas des réflexes ou un  nombre de clic a la seconde qui ferait passer un pilote de F1 pour une méduse échouée sur la plage ( ce qui ne suscite aucun mépris chez moi, chacun son truc c'est tout ...).

 

Pret pour se lancer alors ?


Et une fois qu'on a vécu ça une première fois le jeu solo semble bien fade et c'est donc la combinaison des deux aspects (une gestion poussée et réfléchie, une tension psychologique entre les joueurs) qui pour moi apporte a ce type de jeu (abusément qualifié par moi même de jeu historique car la science fiction  et le fantastique y ont leur place) un supplément d'implication du joueur et des interactions que l'on ne retrouve pas ailleurs (ou trop peu).  Mon expérience n'est qu'un exemple des qualités de ce type de jeux,  qui est trop souvent ignoré par les médias jeux vidéo classique. Alors moi ça me donne envie de pousser un cri et d'avouer mon amour a vous les Europa Universalis, Civilization et la kyrielles de jeux indépendant qui  permettent de passer des heures a se prendre pour Machaviel ou Sun Tzu. Allez Gameblog, un petit test de temps en temps ça ferait plaisir quand même et ça pourrai aussi creer quelques passions ...