Comment ? Pourquoi ? Ah ça, des questions, vous vous en poserez en jouant à Red Johnson's Chronicles, un pot-pourri de gameplay puzzle/aventure vous demandant d'élucider (à la place de l'incompétent agent Robert) un bien mystérieux meurtre. Par exemple : pourquoi cette orientation pro-soviétique dans le design du logo du jeu (parce que le héros s'appelle Red ?), alors que l'action se passe dans une atmosphère croisant le New York des années 30 et Blade Runner (avec une touche de Brazil) ? Pourquoi les quatre quartiers de Metropolis forment le sigle atomique ? Qu'est-ce que c'est que cet univers où l'on croise pèle-mêle une vieille caméra de surveillance du milieu de vingtième siècle fonctionnant avec des VHS, un lecteur CD, ou encore une improbable machine à analyser tout et n'importe quoi ressemblant à une borne d'arcade ? Certes, ces interrogations n'ont aucun apport avec l'enquête en cours, mais... c'est quoi ce délire ?

On fait ce qu'on veut !

Eh bien, mon opinion après avoir fini Red Johnson's Chronicles, c'est que les gars de Lexis Numérique ne se sont pas pris la tête et nous ont pondu un monde à la fois sombre et loufoque, en utilisant tout ce qui leur faisait plaisir, ou qui les arrangeait pour les besoins des énigmes. Ils se sont clairement éclatés et c'est contagieux quand on joue à cet étonnant titre. Ce mélange d'inspiration est d'ailleurs à l'image du cocktail de gameplay proposé : on y trouvera bien entendu une part d'observation du décor (on dirige un curseur pouvant faire office de loupe dans divers tableaux), des puzzles, des QTE pour divertir un peu, et pas mal de dialogues en temps limité. Ces derniers fonctionnent comme des mini-jeux durant lesquels vous donnerez les bonnes réponses et poserez les bonnes questions, allant jusqu'à confronter les interlocuteurs avec des objets ou des faits précédemment récoltés. Parfois, Red Johnson fera le point sur ce qu'il a appris, il est donc nécessaire de faire gaffe aux détails et de rester concentré pour ne pas se planter, sinon il faut recommencer. Mouais, ils auraient pu trouver mieux, comme système...

Procédons par étape

Chacun de ces éléments de gameplay donne lieu à un score dépendant du temps que vous avez mis et du nombre d'essais effectués. Cela se chiffre en dollars, une cagnotte dans laquelle vous pouvez aussi piocher pour acheter de l'aide à voter indic Saul (une parodie de Hughie les bon tuyaux, comme il se doit). La difficulté est donc de terminer Red Johnson's Chronicles vite et bien. En ignorant cet objectif, avouons que le titre de Lexis Numérique est assez facile. La plupart des options de dialogue sont du niveau d'une question à 500 euros chez Qui veut gagner des millions ? Il faut vraiment être endormi pour se planter. Les QTE peuvent être hargneux en revanche, mais il y en a peu. Ils ne servent qu'à mettre un peu d'action de temps en temps, ça fait du bien. L'observation des lieux peut s'avérer difficile si on se trouve loin de sa télé. Cela dit, c'est probablement pensé pour que vous puissiez rater des indices... Et enfin les énigmes : certaines sont classiques, mais toujours avec un degré de perversité en plus. D'autres sont plus originales. De manière générale, elles ne vous rendent fous que dans des proportions savamment calculées.

Lorsque vous avez posé toutes vos questions, obtenu toutes les réponses, ramassé tous les indices, à vous d'établir un dossier d'accusation en remplissant un long questionnaire sur toute l'affaire depuis le début. Quelques erreurs sont éliminatoires, et si vous vous plantez, le score en souffrira. Il ne vous restera qu'à réfléchir un peu plus avant de réessayer. Au final Red Johnson's Chronicles est un chouette jeu d'aventure / enquête, très varié dans son gameplay et offrant un scénario sympathique dans un univers étonnant. On va dire qu'il est un peu facile dans son déroulement et qu'il est perfectible. L'accès au dossier d'accusation n'arrive-t-il pas trop tard, par exemple ? En tout cas le prochain épisode est probablement en route, alors profitez vite du premier, enfin redisponible pour 9,99 euros sur le PSN... après la cata du piratage.