Oh, un jeu en 3D avec des robots sur DS ! Il ne m'en faut pas plus pour que je me mette à triper comme un vieux geek tout pourri. Avant de lancer Mechassault Phantom War, je prie le seigneur pour qu'une fois sur DS, la 3D ne soit pas trop médiocre. Car je continue de penser que la portable de Nintendo n'est définitivement pas faite pour cela et qu'elle devrait plutôt se cantonner à nous offrir de la 2D de toute beauté. Parce que dans ce domaine, la PSP fait carrément mieux. Et c'est parti mon kiki : l'intro du jeu nous dévoile des femmes à fortes poitrines moulées dans leur combinaison de pilote, des voix digitalisées viennent flatter nos organes auditifs... ça commence plutôt bien. Allez zou, je me jette une petite campagne solo histoire de commencer crescendo mes premières séances de pilotage de Mecha. Bouarf, les graphismes ne sont pas tops...

Il faut creuser à donf...

Une pensée négative émerge de mon inconscient. Je me dis que Nintendo devrait plutôt nous rajouter un processeur d'anti aliasing dans sa console au lieu de nous proposer des versions de sa portable toujours plus designées... En effet, le jeu nous assène un pâté informe de pixels en guise de textures. On comprend mieux pourquoi les protagonistes sont des robots tant ils font penser à des œuvres artistiques dignes du réalisme socialiste. Heureusement, l'animation reste fluide et le jeu se rattrape dans sa maniabilité. Allez hop, je décide de surmonter mon malaise esthétique. En creusant, au fur et à mesure que j'enchaîne les missions, je découvre "finalement" un soft d'action bien péchu et un gameplay vraiment sympathique bourré de possibilités sycophantes. Comme par exemple le fait de pouvoir sortir en fourbe de son Mech et de tenter de hacker un robot ennemi via un casse-tête graphique à résoudre au stylet pour le contrôler. Une idée géniale ma foi !

La chevauchée des Mecha-Walkyries

Finalement, Mechassault n'est pas si horrible qu'il en à l'air et je passe plutôt des moments sympathiques à tout bousiller à l'écran, à piétiner des troupes terrestres telles de vulgaires fourmis, me rappelant que je suis Dieu lorsque je joue à ma DS. En plus, les options sont bien pensées et permettent de tout péter en finesse avec des gadgets forts ludiques comme le brouilleur radar, l'invisibilité, l'anti-missiles ou encore le bouclier thermique... le tout secondé d'une panoplie d'une dizaine d'armes mortifères. Avec sa campagne variée et captivante composée de 24 missions, ses 18 Mechs aux capacités anxiogènes hétéroclites et ses 5 modes multikeums en quatuor, le soft de Majesco a de quoi séduire les fanas de belles mécaniques rutilantes et de destruction de masse. Je me surprends à fredonner La chevauchée des walkyries en distribuant des ogives à la chaîne comme Jésus distribuerait le pain au peuple de Galilée. Bref, ne vous fiez pas à ses airs de Lego, Mechassault dispose réellement d'un potentiel ludique pour ceux dont le bonheur ne passe pas essentiellement par le plaisir des yeux. Les esthètes purs et durs quant à eux, continueront de vivre dans la superficialité de la beauté physique, et passeront à côté d'une excellente catharsis.