Les versions étant équivalentes, les tests le sont également.

Fight Night, la série qui a créé la révolution dans le genre n'en est pas à son coup d'essai. C'est donc confiant que la plupart des joueurs vont se rabattre sur la seule simulation, digne de ce nom, du marché aujourd'hui. Bref, si vous aimez la boxe, vous n'avez pas le choix, c'est à Fight Night qu'il faut s'essayer. Et coup de bol, la série est globalement plutôt convaincante, pour ne pas dire excellente. Cet opus ne fera pas exception à la règle avec, pour commencer, une réalisation qui vous explose à la figure comme un bon crochet, bien placé.

Réalisme de forme

Si Round 4 vous avait déjà collé au tapis par sa réalisation bluffante, attendez-vous à perdre pied avec celle de Fight Night Champion. Fourmillant de détails, les mouvements des boxeurs sont criants de réalisme, motion capture oblige. La modélisation de ces derniers est une des plus belles jamais vue avec des déformations de la peau, des visages et des bleus étonnamment crédibles. Les détails sont évidement légions avec des gouttes de sueur qui perlent le long des corps et des traces de sang qui tâchent les shorts des lutteurs pour toujours plus de réalisme. Soulignons aussi les échanges de coups qui profitent d'effets de blur particulièrement saisissants et accentuant d'autant le dynamisme des affrontements. On termine ce tour d'horizon par les décors et les spectateurs, nettement plus vivants que dans le dernier opus et qui profitent, eux aussi, d'un lifting convaincant, tout en restant en décalage avec la qualité graphique des boxeurs. Bref, côté réalisation, c'est le K.O assuré !

Bishop 2 : la revanche

Grande nouveauté, s'il en est, de ce Fight Night, le mode Champion fait son entrée sur le ring cette année. A la manière d'un film interactif parsemé de combats épiques, le joueur suit les pérégrinations d'Andre Bishop, champion dont l'aventure débute lorsqu'il est au plus bas. Sans vous révéler la trame de l'histoire, sachez que tous les clichés agrémentent une aventure bien menée même si elle ne brille pas par son originalité. On apprécie le côté Rocky et la mise en scène impressionnante avec des combats particuliers pour varier les conditions de jeu (ne pas utiliser tel bras, éviter de frapper telle partie du corps de l'adversaire, etc.). Des rixes dont les conditions de combat qui coïncident avec des étapes de l'histoire et qui servent finalement à nous rendre plus performants dans un secteur spécial (précision, vitesse, force, etc.). Alors si vous ne sortirez pas forcément grandi de cette aventure, avouons qu'elle a le mérite de tenir en haleine comme un bon film du genre le ferait et c'est déjà pas mal. Dommage, cependant, que cette tranche de la vie d'un boxeur soit interrompue par le gong au bout de 5 heures, on aurait aimé jouer un autre round...

Full Spectrum Boxer

Toujours à la recherche de nouveautés pour peaufiner son gameplay, les développeurs, nous proposent cette année le Full Spectrum Punch Control. En gros, la précision de vos coups dépend exactement de la direction du stick analogique (servant toujours à lancer vos frappes). Si le résultat à l'écran permet de voir s'enchaîner les coups avec aisance et dynamisme, on regrette que les commandes soient enregistrées et appliquées ensuite, sans possibilité de les arrêter. Ainsi, si on agite le stick dans tous les sens, le boxeur pourra enchaîner jusqu'à trois ou quatre coups alors que sa cible sera déjà loin, sur les bords du ring. Le système n'en demeure pas moins intéressant mais son accessibilité entache la réputation de la série sur son aspect simulation malgré des joutes toujours (voire peut-être trop) dynamiques. En effet, on a parfois l'impression de bourriner plus que de boxer tant les frappes s'enchaînent avec aisance jusqu'à ce que le boxeur se fatigue.

Il est d'ailleurs amusant de voir à quelle vitesse certains coups sont décochés sans pour autant frapper avec la violence espérée sur l'adversaire, sauf en cas de contre violent. De même, les déplacements semblent un peu lents si on les compare à la vitesse d'enchaînement des coups. Pour finir, sachez que la garde a été modifiée et qu'il suffit de se protéger pour voir son boxeur placer ses gants sur le bas du ventre ou le visage de manière automatique. Là encore, le côté simulation en prend un coup, même si cela a tendance à rendre Fight Night plus accessible, mais heureusement trouer une garde demeure tout a fait faisable avec de bon enchaînements. Alors si quelques détails pêchent un peu, le résultat en termes visuels et de gameplay reste incroyablement saisissant.

Noble et classique

Hormis le film interactif de qualité et entrecoupé de combats aux conditions diverses, Fight Night Champions propose des modes de jeu classiques et solides. Le mode Palmarès permet de customiser un boxeur pour le faire évoluer vers la ceinture de champion avec des stars sur le chemin. Tyson, Ali, Holyfield, Frazier, Pacquiao, les grands sont tous là et jouissent d'un soin tout particulier quant à leur modélisation et leurs comportements, parfaitement en accord avec la réalité. Evidemment, le boxeur que vous aller créer ira se frotter en ligne avec ses concurrents via un système de clan appelés gymnases pour défier des comparses ou d'autres regroupements de joueurs. Sympa et bien pensé, ce système permet de s'impliquer un peu plus dans le jeu en groupe, même avec des concurrents.

Vous l'aurez compris, malgré quelques défauts en termes de précision, Fight Night Champion s'impose sans mal comme l'incontournable de la discipline même s'il à tendance à se simplifier dans son gameplay. Les joutes ultra dynamiques sont un plaisir à regarder et l'accessibilité exacerbée (Full Spectrum Punch Control) voulue par les développeurs aura de quoi séduire les nouveaux venus, alors que les vétérans préfèreront jouer avec les boutons, à l'ancienne, pour plus de précision dans le feu de l'action. Solide, puissant, riche en contenu et superbe, Fight Night Champion est une réussite que tout fan du genre se doit de posséder, à moins d'avoir déjà fait le tour complet des épisodes précédents.