Aaaah les bons vieux jeux de flipper, qui évoquent immanquablement les troquets enfumés pour les plus vieux d'entre-nous (Gottlieb, Bally, Williams... ça vous parle ?), tandis que d'autres se souviennent peut-être du mythique Pinball Fantasies, l'une des premières bombes ludiques du studio DICE, sortie en 1992 sur Amiga (oui oui, les mêmes à l'origine de Battlefield et Mirror's Edge). On se souvient aussi du Pinball gratuit de Windows 98, probablement responsable d'une baisse de production drastique dans nombre d'entreprises, ou des Sonic Spinball et autres Metroid Prime Pinball, qui prouvent s'il en était encore besoin que le genre a su rester vivace, s'adaptant à toutes les époques et à toutes les modes. Puisque les flippers se sont fait dégager des salles d'arcade par les jeux vidéo, il était logique qu'ils investissent ces derniers à leur tour.

Same player, shoot again

Après les consistants Pinball FX et Zen Pinball, qui faisaient déjà office de mise en jambe pour les développeurs hongrois de Zen Studios (que l'on soupçonne d'avoir pas mal trainé dans les cafés au lieu d'aller en cours), les bougres récidivent avec la ferme intention de rehausser chacun des secteurs de jeu de leurs précédentes œuvres, à commencer par le rendu graphique des nouveaux flippers, littéralement à tomber par terre. Que l'on se promène dans Secrets of the Deep (sorte de croisement entre Abyss et 20 000 lieues sous les mers), Biolab (un hommage aux savants fous), Pasha (qui revisite Les Contes des 1001 nuits), ou Rome (qui rappelle furieusement la série produite par HBO), chacune de ces thématiques jouit d'une direction artistique soignée, la profusion orgiaque des détails se mêlant à une finesse visuelle de tous les instants, d'autant plus que le sound design est totalement raccord avec le naturalisme poussé des différentes tables (un conseil cependant, coupez la musique !). Par ailleurs, le moteur physique lié au poids et à l'inertie de la boule profite lui aussi d'une mise à jour conséquente, sa structure initiale déjà crédible à l'époque du premier s'affinant davantage, exacerbant le sentiment d'avoir un réel flipper mécanique entre les mains. On se surprend alors à tenter des fourchettes impossibles, ou à pester comme un chameau à la suite d'un "avion" malencontreux. Il ne manque plus que le "TAC" caractéristique de l'obtention de l'extra-ball.

Monsieur plus

Du côté des fonctions user-friendly, outre la possibilité de jouer à deux en local et jusqu'à quatre sur le Live, les développeurs ont eu la riche idée d'implémenter un système de "carotte" qui pousse le joueur à relancer sans cesse la machine. Dans les faits, le jeu vous prévient en temps réel dès que vous vous rapprochez du score de l'un de vos contacts, ce qui décontenance subrepticement, l'air de ne pas y toucher. Car c'est généralement dans ces instants là que la pression augmente, et que l'on craque. Le jeu permet en sus aux possesseurs du premier Pinball FX de rapatrier gratuitement (pincez-moi, je rêve) leurs anciennes tables, qui profitent par conséquent d'un coup de polish bienvenu, mais surtout du moteur physique revu et corrigé de ce nouvel opus. Enfin, cerise sur le gâteau, on a la possibilité depuis le 8 décembre d'acheter un pack de quatre nouvelles tables basées sur les personnages de l'univers Marvel, avec les flippers Iron Man, Blade, Wolverine et Spiderman, plus une cinquième table mystère qui suivra peu après. Bref, que du bon en perspective !

Si on fait rapidement le calcul, 800 malheureux MS points en échange de dizaines d'heures de plaisir juvénile et régressif, c'est peu cher payé. Généreux, soigné, précis et addictif, Pinball FX 2 devient tout simplement la meilleure simulation de flipper disponible à l'heure actuelle.