Pas la peine d'y aller par vingt-huit chemins, de se cacher derrière je ne sais quel argument de pacotille : Forza Motorsport 2 est un vrai "Gran Turismo-Like". Un jeu destiné à convaincre les fans de course et de belles carrosseries qu'on peut aussi les contenter sur une console Microsoft, qu'il ne faut pas forcément avoir une PlayStation pour customiser des bolides par centaines, faire des championnats pendant des heures et admirer sous tous les angles les plus beaux modèles de son garage virtuel. Il est là pour émuler le maître, donc, mais aussi bien sûr pour apporter son lot d'originalités, de nouveautés... de personnalité ! Et pourquoi pas tenter de le dépasser, tiens.

Ah ouais ? Nooon...

Le résultat est franchement satisfaisant, croyez moi sur parole, et puisque j'ai un peu de temps devant moi, je vais même vous détailler tout ça. On appellera ça un... "test". Pas mal hein ? Bref, les gars de Turn 10 nous ont d'abord pondu un jeu qui a de la gueule. Bon, j'entends pas mal de gens se plaindre du "vide" des décors... Les gars : sur un circuit calqué sur la réalité (Tsukuba, Laguna Seca et tant d'autres), c'est un peu normal en fait. Les courses se déroulant dans des endroits moins officiels font clairement montre de plus de détails et vous filent volontiers quelques claques dans la tronche, par exemple cette course dans les rues de New York, assez impressionnante... Mais ne nous attardons pas sur ce seul point. Forza 2 propose bien entendu une modélisation des bolides tout simplement magnifique. Les carrosseries reluisantes des différentes caisses sont un régal pour les mirettes, d'autant qu'elles reflètent le décor de la plus belle et de la la plus réaliste des manières (bon, les arbres apparaissent un peu brusquement sur le capot, certes). Face au soleil, l'effet de réflexion est particulièrement délicieux, lui aussi. Je passe rapidement sur la qualité de rendu du bitume et des autres éléments affichés, puisqu'on ne lui reprochera rien non plus, tant le résultat est crédible et satisfait la rétine. Dame bolide peut également se froisser, s'abîmer, voire même crever la gueule ouverte. Je parle bien sûr des dégâts qui, je vais vous surprendre, sont criants de veridad et parfaitement gérés... Un frottement, une rayure ; un petit choc bien sec, les vitres se fissurent ; un accident sérieux, la carrosserie s'enfonce. Des éléments comme le pare-choc peuvent se décrocher aussi, ou encore des étincelles fourmiller si vous frottez une rambarde... Tout cela est évidemment servi avec des bruitages crédibles, et pas seulement en cas d'accident : chaque caisse à son propre ronronnement, ce dernier évoluant réellement en fonction des pièces moteur installées. Bref, d'un strict point de vue réalisation, je n'ai pas envie de reprocher quoi que ce soit à Forza 2. En revanche, ce dont j'ai très envie depuis tout à l'heure, c'est de mettre un point et de parler enfin de gameplay.

Arcade ou simu' ?

Les deux mon capitaine ! Comme dans le premier épisode en fait... Vous ne l'avez pas fait ? Ok, je vous explique. La difficulté du jeu est en gros régie par différents paramètres, à désactiver ou non. Il y a bien sûr les assistance au pilotage (ABS et compagnie) et la combativité des adversaires (en trois niveaux), mais aussi le réalisme des dégâts ou encore la ligne de trajectoire idéale (qui s'affiche en fluo sur le sol et vous indique quand freiner et quand accélérer, une super idée au passage). Ainsi, ceux qui ne veulent pas se prendre la tête peuvent tout activer et se retrouver avec un jeu plus typé Arcade, tandis que les plus hard-core préféreront pousser le réalisme à fond et jouer à une vraie simulation, du genre qui ne pardonne pas... Finies les accélérations trop brusques en sortie de virage, c'est le tête à queue assuré ! De la même manière, les dégâts peuvent pénaliser à mort, les touchettes et autres contacts avec le bas-côté vous déstabiliser complètement, les freinages trop appuyés vous envoyer droit dans le mur... Bref, vous trouverez forcément de quoi coller à vos exigences de pilote invétéré, de joueur du dimanche ou de mec parfaitement équilibré. Bien sûr, pour motiver les troupes, une prime est accordée en fin de course à ceux qui donnent dans la difficulté, cette dernière pouvant carrément doubler vos gains ! Et ce n'est pas tout, puisqu'une pénalité est au contraire infligée à ceux qui abîment trop leur titine... La classe, j'adore ce système.

Attention, gros défaut...

Ce que j'aime moins en revanche, et on restera dans le "game flow", c'est ce foutu parti pris complètement idiot qui a incité les développeurs à verrouiller la liste des bagnoles concurrentes sur chaque course. Concrètement, vos adversaires sont toujours les mêmes, quelle que soit la puissance de votre propre caisse. Résultat, on passe la moitié du jeu à consulter la liste des concurrents, à mettre deux ou trois améliorations sous le capot de la caisse adéquate et banco : on passe toute la course devant sans forcer, sans batailler pour le podium. Si je vous dit que je n'ai pas eu à doubler une seule caisse ou presque, pendant des heures de carrière, vous me croyez ? C'est juste la vérité ! Ca s'améliore durant le deuxième moitié du jeu, parce que les restrictions (type de caisse, de motorisation, etc.) sont finalement de plus en plus sacquées... Et encore, il y a toujours moyen d'avoir pas mal de chevaux d'avance. A vous de voir si vous considérez ça comme un défaut, à mes yeux en tout cas c'est une aberration.

Pour le reste... Mamma mia, ça tue !

Ca fait du bien de vous dire les choses, mais bon, ce test commence à traîner un peu trop en longueur à mon goût. C'est donc maintenant que je vous achève en vous annonçant par exemple, comme ça, que les possibilités de personnalisation de vos caisses sont juste incroyables (vous vous rappelez de cette vidéo d'ailleurs ?). Vous pourrez user de plus de 4.000 motifs qui, selon le principe d'écrasement des calques, vous autorisera jusquà 1.000 couches pour faire des dessins super chiadés. Vous pourrez même mettre en vente vos plus beaux modèles via le Xbox Live, avec un système d'enchères très bien foutu, comme moi. Bien sûr, une option permet de "locker" votre dessin pour éviter qu'un opportuniste ne puisse utiliser votre génie créatif en pompant votre oeuvre et en la collant sur ses propres bolides. Pas con. Tiens, et puisque j'en suis au chapitre Xbox Live, il est temps de conclure... Notez en effet qu'en plus d'offrir une carrière sur-blindée en épreuves et un mode Arcade (pour ceux qui y jouent encore) du même acabit, l'offre Multi de Forza 2 est juste très, très complète. Qu'une envie soudaine vous prenne d'entrer en piste sans prise de tête ou qu'au contraire vous souhaitiez vous engager dans un vaste tournoi avec une centaine de joueurs, vous trouverez toujours de quoi faire, et tout - absolument tout - est paramétrable dans les options (type de véhicule, aides activées ou non, etc.). Et les courses en ligne vous rapportent des crédits au même titre que dans la carrière, à laquelle elles sont finalement complètement liées. Rien à dire encore une fois.

La perfezzione ?

Bref, malgré ce gros défaut qui mine un peu la qualité intrinsèque du mode Carrière (et un autre dont j'ai complètement oublié de vous parler : l'absence de vue "cockpit", un scandale mais je n'ai pas vraiment besoin d'en dire plus maintenant), j'ai eu vraiment peine à lâcher ma manette sans fil de grand bourgeois... D'ailleurs elle est près de moi, là, on ne sait jamais. Les sensations sont bonnes, le gameplay s'accorde à tous les joueurs, la réalisation dépote, la durée de vie est énormissime, les possibilités de jeu en ligne faramineuses... Finalement il ne lui manque qu'une âme ! Ok je plaisante, détendez-vous... Enfin je force le trait. Ce n'est pas très original de dire ça et c'est surtout très subjectif, mais il manque peut-être encore ce je ne sais quoi qui offrirait une aura nouvelle à la série. Il lui manque aussi quelques détails indescriptibles dans la jouabilité, dans les réactions physiques de la caisse et donc dans les sensations de jeu pour véritablement égaler le "Maître Turismo" (sur son arbre perché), mais franchement, à moins d'être allergique au genre, il n'y a simplement aucune bonne raison de passer à côté.