Les versions étant similaires, les tests le sont également.

Majin and the Forsaken Kingdom est le genre de titre qui pique les bonnes idées de ses petits camarades pour les compiler dans son gameplay. Ainsi, nous retrouvons à la fois de l'aventure grâce à des élément empruntés à Zelda, de l'émotion avec une légère dose d'ICO ou encore de la plate-forme et des énigmes à résoudre en coopération à la manière d'un bon vieux Banjo-Kazooie pour ne citer que ces trois titres. Mais attention, ce n'est nullement un reproche. Réinventer des concepts de jeux vidéo n'est pas à la portée de tout le monde, auquel cas nous aurions chaque semaine moult chefs d'œuvres entre les mains. Par contre, Majin, en s'inspirant de ces divers gameplays a quand même su se trouver une identité grâce à des personnages et un découpage narratif réussis.

Tu veux être mon ami ?

Le monde est malade. Les ténèbres ont envahit le royaume il y a une centaine d'années. L'humanité n'est quasiment plus et l'espoir d'une renaissance semble perdu. Vivant éloigné de ces terres maudites, un jeune garçon élevé par des animaux voit son environnement naturel touché par l'arrivée du mal à la lisière de sa forêt. Les eaux se tarissent, les arbres commencent à mourir et la nourriture se fait de plus en plus rare. Mais une légende raconte qu'une puissante créature, garante de l'équilibre du royaume, est retenue prisonnière dans l'ancien château de ce monde oublié. Il décide donc de vérifier pour sauver son univers. Très vite, il va découvrir que la légende dit vrai. Problème : les pouvoirs du Majin ont été disséminés aux quatre coins du monde et avec eux sa mémoire. Pourquoi les ténèbres se sont-ils répandus sur le monde ? Pourquoi le Majin n'a t-il pu empêcher ce désastre ? C'est ce que nous allons découvrir tout au long de cette aventure articulée autour de la coopération entre ces deux personnages. Si sur le papier, l'histoire semble assez simpliste, différents détails viendront chatouiller notre curiosité pendant cette épopée, comme le fait que le Majin donne le nom de Tepeu à son nouvel ami ou que ce colosse semble intimement lié aux ténèbres. Un joli travail a donc été réalisé sur l'écriture et la mise en scène de cette histoire afin que le joueur puisse s'attacher à ce duo improbable réunissant une créature aussi forte qu'innocente et l'un des derniers survivants de la race humaine. Mais ce background scénaristique permet aussi de justifier un certain manque de richesse esthétique car il faut bien l'avouer, ce monde n'est pas foncièrement magnifique techniquement et reste inlassablement sans vie. Vous vous sentirez parfois un peu seul. Heureusement, le Majin sera là pour vous réconforter et vous fera bien souvent marrer.

Laurel et Hardy...

Le gameplay est donc basé sur l'association des talents de nos comparses. Que ce soit pour l'exploration, les combats ou les puzzles à résoudre, chacun des protagonistes a besoin de l'autre pour avancer dans ce royaume découpé en différentes zones reliées entre elles par de simples couloirs de végétation. Vous pouvez donc oublier de suite les longues chevauchées fantastiques dans un monde ouvert. Concrètement, vous dirigez l'humain et vous donnez des ordres au géant comme suivre, combattre, patienter, cracher du feu, etc.... Complémentaires, vous et le géant gagnez en puissance au fur et à mesure de votre progression. Pour Tepeu, cela se fait en gagnant des points d'expérience au combat ou en ouvrant des coffres tandis que le Majin doit ingurgiter divers fruits magiques que vous êtes le seul à pouvoir lui donner. Le principe est également le même pour restaurer vos barres de vie respectives. Ces deux personnages distincts sont en fait un tout et vous comprenez vite qu'il faut marcher à l'unisson pour venir à bout des ténèbres. Sans être révolutionnaire, ce système de jeu en coopération marche à merveille et ne fait qu'évoluer du fil de l'aventure avec l'ajout de nouvelles aptitudes au Majin.

... ou Bud Spencer & Terence Hill ?

Malheureusement, le jeu n'est pas exempt de reproches. On peut notamment regretter l'aspect schématique de la progression. Même si chaque nouveau pouvoir change la mécanique des puzzles, on avance quelque peu sur des rails. Combats suivis d'une phase de plate-forme, agrémentée d'une pincée de casse-têtes et d'objets bonus à récupérer en guise de quêtes annexes, voici la recette de Majin and The Forsaken Kingdom. Évidement, entre chaque zone du monde, il faut abattre un boss après avoir préalablement nettoyé un donjon à l'aide du dernier pouvoir acquis par notre géant. Certains d'entre vous ont évidement reconnus la « touch » Zelda. Il y a pire comme référence, mais l'aspect répétitif de l'action pourra rebuter plus d'un joueur.

Majin and The Forsaken Kingdom n'est pas passé loin d'être un très grand jeu. Ses personnages attachants et son gameplay bien pensé font de lui un bon titre, doté d'une vraie personnalité. Et c'est déjà beaucoup ! Si le concept n'a donc rien d'innovant, vous ne verrez quand même pas passer la quinzaine d'heure nécessaire pour voir le dénouement de cette jolie histoire d'amitié, alors ne boudez pas votre plaisir.