Dance Paradise est une drôle d'hybridation. Mélange d'interface à la Guitar Hero, de chorés façon la Routine des Geller de Friends et de menus au style hérité des plus beaux sites web de 1996, le titre Mindscape possède tout de même une sacrée bonne playlist, certainement plus grisante que celle de Dance Central. Mais est-ce bien suffisant pour s'imposer en tant que référence ?

Photoshop pour les nuls

Abordons tout d'abord ce qui sidère dès les premiers instants de jeu : l'interface et l'allure générale du titre. Si cela ne gênera peut-être pas les joueurs occasionnels (dits aussi casuals dans ce MDM où les gens sont mis dans des cases et où l'anglicisme est roi), force est de constater que les menus téléportent directement le joueur 15 ans en arrière : du lense flare, des boules transparentes, une police pas loin du comic sans MS, bref une interface qui évoque un manque de finition certain.

Y'a Bad Romance, j'achète ?

Peut-être que si les menus font si tiepi, c'est que l'enveloppe générale pour la conception du titre a été accordée à l'acquisition d'une playlist conséquente. Et de ce côté là, il y a ce qu'il faut : le transcendant Bad Romance de Lady Gaga donc, mais également du Pharel Williams, du Empire of the Sun, du Starstailor, du 50 Cent, du David Guetta et du Kelly Rowland, seul du Herbert Léonard manquerait à l'appel si l'on voulait pinailler. Là où on n'hésitera pas à se plaindre par contre, c'est lors de la sélection des titres : en effet, les prévisualisations des morceaux commencent au début du clip. Ce qui fait que l'on est obligé d'attendre de longues secondes avant de savoir à quelle soupe on a à faire. Démarrer sur le refrain aurait été plus judicieux. Malheureusement, nous allons le voir, les erreurs de conception ne s'arrêtent pas là.

Une simulation de Bad Dancing

La phase de jeu se présente de cette manière dans Dance Paradise : quatre lignes de couleur, avec des silhouettes, sortes de Stickman, qui descendent sur ces dernières, telles les notes dans un Guitar Hero. Le joueur devra reproduire le mouvement de la silhouette au bon moment et effectuer un mouvement latéral pour passer d'une ligne à l'autre. Mais là où le "pas" blesse, c'est que la reconnaissance de mouvements semble assez aléatoire (en tout cas, rien n'indique une éventuelle erreur du joueur) et surtout les chorés sont vraiment mauvaises. Pas vraiment adaptées aux morceaux, elles proposent surtout une série de mouvements que certains ont déjà pu reproduire, mais alors en toute, toute fin de soirée, quand la piste de danse ressemble plus à un film de Romero qu'autre chose. Du coup, la choré par exemple proposée sur Empire of the Sun ressemble plus à la Danse des Canards qu'à un semblant d'harmonie gestuelle. On se doute que cela a peut-être été pensé dans un souci d'accessibilité de la part des développeurs, mais le résultat n'est pas drôle. Devant un tel titre, on veut jouer les stars en dansant et être ridicule en s'y croyant, pas besoin de mouvements ridicules pas drôles pour en rajouter, le comique se trouvant dans la maladresse face à de vrais chorés. De plus on aurait préféré une vrai nénette ou un vrai gajo pour indiquer les mouvements à reproduire, les mouvements des "Stickmen", n'étant pas toujours très clairs.

Malgré une playlist conséquente, riche d'une grosse quarantaine de morceaux bien choisis, Dance Paradise peine à séduire, surtout qu'il n'est pas le seul sur son créneau. L'interface ultra kitsch, le gameplay peu inspiré, copié sur les voisins, ainsi que le choix de chorés mal pensées et ridicules font de ce Dance Paradise un jeu de danse qui séduira les moins exigeants. Si vous avez de l'espace chez vous et que la Danse des canards est une sorte de combo secret, le titre vous séduira peut-être... Ceux qui exigent la qualité pour s'amuser choisiront à l'évidence la concurrence.