Kinectimals a un pouvoir. Celui de l'attraction. Conçu par Frontier, déjà responsable du séduisant LostWinds, l'expérience cajole les sens. Visuellement, l'île sauvage de Lemuria et ses occupants à poils doux invitent à l'exploration bucolique. C'est beau, riche de mille et un détails. L'herbe y est bien grasse, les papillons virevoltent, les nuages jouent avec le soleil et composent autant de jolis tableaux. De l'évasion à portée de main. Puis vient le temps de faire connaissance avec les protégés des lieux. Les différents félidés (guépard, panthère noire, tigre royal du Bengale, léopard ou lion d'Afrique) évoluent avec souplesse, gambadent, ronronnent, vous adressent quelques regards enjôleurs... en clair, nos amis félins numériques se montrent bien plus convaincants qu'un discours de Brigitte Bardot sur la protection animale. En un mot comme en cent, deux secondes après avoir lancé le jeu, tout être normalement constitué ne pourra contenir un "oh c'est miiignon", suivi d'un geste de la main tendance caresse virtuelle affirmée. Et c'est là que la magie de Kinect opère. Pas besoin de tutorial, les gestes sont spontanés et les ronrons virtuels qui les accompagnent réchauffent le coeur... bien réellement cette fois-ci.

Félindra, tête de tigrou

Pour varier les plaisirs, l'île a été découpée en 5 zones à découvrir progressivement. Bien évidemment, il faudra passer de plus en plus de temps avec vos félins pour débloquer de nouveaux lieux (prairie, plages, montagnes, etc). A chaque nouveau tour appris, des points. A chaque nouvel accessoire utilisé, des points. Vous disposerez de plusieurs coffres à jouets qui se rempliront d'accessoires classiques pour ce genre de jeux (ballons de foot, de plage, corde à sauter, brosse, balles de tennis, voiture télécommandée, etc.). Bien sûr vous aurez des "missions" de jeu, d'autres de soin, voire même des défis à réaliser. Jet de balle, parcours à effectuer, dressage, recherche de trésors avec une loupe spéciale... la reconnaissance de mouvements se montre globalement de qualité malgré quelques imprécisions parfois frustrantes (voiture télécommandée trop brutale, jet de balle pas toujours dans la bonne direction). Des moments où le lien se brise un instant... mais on le renoue rapidement via un ronron. Je l'avoue, je suis faible. Quoi qu'il en soit, la progression demeure classique, donc, mais permet dans un certain sens de fractionner l'ensemble en chapitres et sous-chapitres. Idéal pour ménager des pauses, puis relancer régulièrement l'attention d'un jeune enfant...

Cromignon...

Inévitablement, on en viendra à la comparaison face à un Nintendogs et un EyePet. Deux titres qui nous avaient déjà séduits. Objectivement face à EyePet, l'immersion se montre encore plus forte. En effet, ici pas de réalité augmentée. On ne se voit pas, mais du coup on voyage d'autant plus. On ne reste pas cantonné à son salon, sa chambre. Le monde de Kinectimals se révèle forcément plus riche, les défis suffisamment variés et Bumble (le lémurien volant qui vous sert de guide) sera là pour prendre les plus petits par la main (en revanche, les adultes auront juste envie de l'abattre tant il blablate avec son air de demeuré que tout émerveille !). Face à Nintendogs, la variété du titre de Nintendo reste sans égal, mais la réalisation graphique joue aussi beaucoup ici. Et puis, Kinectimals vous fait bouger. Et ce n'est pas négligeable. Il faut sauter, se tourner sur soi-même, s'accroupir, tendre la main, parfois même courir ou ramper... En clair, vous reproduisez toutes ces attitudes que vous effectueriez au contact d'un véritable animal. Et face à vous, votre Tigrou réagit et vous gratifie en reproduisant vos mouvements (et ça fonctionne plutôt très bien). C'est dans ces moments que l'on voit la force de Kinect... mais aussi que l'on constate sa plus grande limite : ne pas ressentir le contact. Pas de vibrations. Juste brasser du vent. Un plaisir visuel et auditif. Virtuel en somme.

Soyons clairs, Kinectimals n'arrivera pas à garder intacte l'attention d'un adulte, mais n'oublions pas qu'il ne lui est pas destiné (et c'est ce que reflète notre note). En revanche, il est très pédagogique, admirablement réalisé et imbattable dès qu'il s'agit de voir sourire un enfant : oui, la magie opère. Bien sûr il existe une légère latence, certes, Kinect se montre parfois fébrile (le pilotage des voitures télécommandées n'est pas des plus aisés), mais l'expérience globale se révèle solide. Touchante même. Probablement le plus immersif et émouvant simulateur d'animal virtuel à ce jour. Un jeu cromignon... et la bonne surprise du lancement de Kinect.