Les versions PS3 et Xbox 360 étant similaires, les tests le sont aussi.

Comme s'évertuent à le faire entre eux nos colosses du ring, rentrons tout de suite dans le lard de ce Smackdown vs Raw 2011 : le principal défaut de ce titre, et de cette licence plus largement, provient de sa situation de monopole total. En effet, depuis que Midway n'est plus, ayant emporté dans sa tombe la triste licence TNA Impact, THQ et son titre de catch ne connaissent plus aucune concurrence. Du coup, la série se repose sur ses lauriers et si elle demeure riche en contenus et en fun, elle accuse tout de même quelques lacunes, pas vraiment corrigées au fil des années.

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Malgré tout, ce qui est agréable avec Smackdown vs Raw 2011, c'est sa générosité. Comme un bon gros burger américain, le titre est fat, avec moult modes de jeu et pléthore de personnages. John Cena, Edge, Rey Mysterio, Undertaker, Randy Orton, Kane, tous les champions actuels de la WWE sont présents dans cet opus, ce qui porte en y ajoutant les Divas (mes préférées), à plus d'une bonne soixantaine le nombre de combattants disponibles. Viendront s'ajouter à cette belle collec', vos personnages crées de toutes pièces. À noter que comme toujours dans la série, l'éditeur de combattants est vraiment rigolo et complet, vous permettant de donner naissance au lutteur ou à la lutteuse de vos rêves et de lui attribuer une panoplie de prises, de coups, d'intimidations qui lui sont propres. Autant dire que comme nous le verrons plus tard dans cette critique, l'imagination est de mise dans ce Smackdown vs Raw.

"Par dessus la troisième corde !!"

Duels simples, oppositions en deux contre deux, trois contre trois, combats en cage, joutes du type "celui qui attrape le contrat suspendu au milieu du ring grâce à un des escabeaux gagne le match" ou encore le jouissif et bordélique Royal Rumble, sont autant de types de matches dans lesquels vous pourrez vous lancer. Tous ces modes de jeu possédant des variantes, c'est au total une soixantaine de configurations différentes à vos joutes qui vous sont proposées. L'idéal étant bien entendu de rentrer sur le ring accompagné d'un pote, assis sur votre canapé ou celui-ci présent en ligne. D'ailleurs, ce mode en ligne propose tout de même une vingtaine de types de combats et si l'expérience était plus que pénible du fait de connexions non optimales (au moment de l'essai, les seuls joueurs présents étaient américains), nul doute qu'une fois le jeu acquis par bon nombre d'Européens, les choses devraient s'améliorer. Mais vous le savez peut-être si vous êtes familiers de cet univers, le catch n'est pas qu'une succession de rixes mais bien une comédie, celle de la vie.

Smackdown, ton univers impitoyable

Amitiés viriles, trahisons, alliances contre-nature, les aventures des stars de la WWE n'ont rien à envier dans leur déroulement dramatique au genre soap américain, aux feuilletons du style de Dallas. Ainsi vous pourrez dans un mode exclusivement solo (un mode Histoire en somme), incarner un catcheur parmi cinq au choix (John Cena, Rey Mysterio, etc.) et le mener jusqu'au Wrestlemania, but ultime de chaque lutteur qui se respecte. Ainsi, vous suivrez des intrigues à faire pâlir un épisode des Feux de l'Amour et bon nombre de faits importants se déroulant le plus souvent en coulisses, vous arpenterez ces dernières en long et en large, rencontrant vos copines catcheuses avec qui tailler le bout de gras ou encore des rivaux avec qui vous pourrez discuter bien sûr, mais surtout rétamer. À l'évidence, ce mode de jeu est complètement futile et mal réalisé. Vous parcourrez ainsi les deux pauvres couloirs de coulisses avec une lassitude certaine, la caméra étant toujours pauvrement calée derrière votre perso, les combats manquants de pêche et l'ambiance de ces derniers atteignant le néant par rapport à ceux menés sur le ring. Bref, si on n'imagine pas vraiment qu'un mode solo soit dispensable, celui-ci est clairement sans saveur et pénible. Cependant et on en revient à l'imagination, vous pourrez dans cette édition 2011, créer vos propres scénarios. De plus, tous les évènements en matches individuels se répercuteront dans le WWE Universe créant ainsi une véritable storyline que vous pourrez alimenter à loisir.

"I am (NDLR : not) perfection !"

Terminons ce tour d'horizon de WWE Smackdown vs Raw 2011, en évoquant son aspect plastique et son gameplay. Si les mimiques et les attitudes des Superstars sont fidèlement reproduites, graphiquement l'ensemble est assez moyen et commence vraiment à dater. Les chevelures semblent faites de plastique, la synchro labiale n'est pas vraiment au rendez-vous et même si les animations sont travaillées, certaines mériteraient d'être quelques peu retouchées. Côté maniement, les personnages possèdent toujours une certaine raideur dans leur déplacement et sans bien comprendre pourquoi, on frappe souvent le gus à ses côtés alors qu'on réservait ses mandales pour le type de devant. De plus, les bugs de collisions sont encore nombreux. Alors même si on arrive sans mal à s'accommoder de ces défauts, il est vraiment pénible de les retrouver encore après tant d'éditions du jeu. Pour l'année prochaine, on rêve de nouvelles animations, d'une plus grande souplesse dans le gameplay et peut-être qui sait d'un nouveau moteur graphique !

WWE Smackdown vs Raw 2011 comblera sans mal les amateurs de catch de tous poils et amusera sûrement les touristes du ring. Le jeu est ultra complet en termes de modes de jeu et de choix de lutteurs, et dégage évidemment parfaitement l'ambiance et la dose de fun inhérente à la discipline. Toutefois, la licence qui a la fâcheuse tendance à profiter du manque de concurrence, commence sérieusement à accuser son peu d'innovations : les graphismes paraissent un brin datés, de nombreux bugs persistent encore et toujours, et le mode solo est risible, tellement "l'aventure" en coulisse est miteuse. On espère que Yuke's Media s'attellera à remettre techniquement au goût du jour la prochaine cuvée de Smackdown vs Raw, seul (gros) point faible, de cette sympathique simulation de catch. Et puis, soyons honnêtes, pour redonner un coup de fouet à une série, rien ne vaut un nouveau challenger : vive la concurrence !