Super Meat Boy aka SMB. Un acronyme qui dans un esprit malade tel que celui de Trazom peut signifier bien des choses. Dans le vôtre comme dans le mien, non atteints par le syndrome Gilles de la Tourette, un lien se tisse naturellement avec le légendaire Super Mario Bros. D'ailleurs, on imagine bien les deux frappadingues de la Team Meat (Edmund McMillen et Tommy Refenes), les créateurs de SMB, se demander que pourrait signifier ce M piqué à la licence Nintendo pour leur propre jeu de plate-forme. Parce qu'au regard de ce qu'est Super Meat Boy, de son gameplay parfaitement calibré et de son level design sadiquement élaboré, il ne fait aucun doute que le studio indé américain comptait bien se hisser au niveau d'excellence du gobeur de champignons.

À point, très saignant si vous êtes un bleu

Super Meat Boy est un pur jeu de plate-forme hardcore, né à la base sous une version flash. De cette filiation, le titre conserve ce côté décalé et addicitif que l'on a la chance de rencontrer bien souvent dans des productions indés réservées au net. Ainsi, vous incarnez le Super Garçon Viande, un morceau de bidoche qui mettra tout son courage et son agilité pour sauver sa copine Bandage Girl, enlevée par le Dr Fœtus. Pas de bla bla ici mais une succession de niveaux qui vont vous donner bien des tracas. Des tableaux au level design augmentant en perversité au fil du jeu vous attendent, dans des mondes aux ambiances diverses, hautement référencés jeu vidéo. On s'amuse ainsi à relever les clins d'œil à Street Fighter, Castlevania ou à des mèmes Internet tels que le Dramatic Chipmunk.

Là où on rit moins (quoique, on est beaucoup à trouver ça hilarant...) c'est quand pour la 26e fois on se plante sur une pique au plafond, pour la 32e fois, un missile à tête chercheuse nous explose en plein vol, quand pour la 40e fois on s'écrase comme une crotte sur un tas de sel ou encore que c'est la 53e fois que l'on calcule mal son saut sur cette petite plate-forme MI-NUS-CULE !!! Mais comme c'est à mon sens le cas avec un Mario, on ne peut pas accuser le jeu. Le maniement de notre personnage est au poil et seul le challenge de malade mental auquel on se confronte est la raison de nos échecs. Ces morts parfois lamentables sont d'ailleurs toutes visionnables à chaque fin de tableau. Tous vos "fantômes" évoluent donc dans un replay aussi rigolo que caractéristique de votre progression. Bout de viande oblige, le petit héros laissera des traînées de sang sur les parois qu'il a touchées. Une piste remarquable pour trouver de quelle manière atteindre sa belle, le point d'arrivée de chaque niveau.

Un bon gros bout de bidoche roboratif

Si ceux-ci sont parfois traversés en une poignée de secondes, on s'ébahit devant le volume de contenus massifs proposé par ce titre XBLA à 800 MS (dépêchez-vous, il sera bientôt à 1 200). Si chaque monde thématique, qui semble être au nombre de six, contient chacun une vingtaine de niveaux et une opposition face à un boss, un mode dit "noir" permet de rejouer certains d'entre eux dans une difficulté encore plus élevée. De plus, dans plusieurs niveaux, vous pourrez récupérer des pansements, vous permettant au bout d'un certain nombre, de débloquer de nouveaux personnages, aux aptitudes quelque peu différentes du bout de barbaque. Ainsi, le Commander Video, mascotte de la série Bit. Trip, et plein d'autres héros de jeux indés seront disponibles. Ce dernier est par exemple beaucoup plus lent que Meat Boy mais a la faculté de planer un court instant. Ajoutez à ça des niveaux chronométrés invitant au défi permanent et à l'amélioration constante, des warpzones rétro et un DLC gratuit déjà disponible offrant 20 niveaux supplémentaires, et vous avez un titre XBLA à l'attrait et à la durée de vie immenses. Petite anecdote en passant, les bonus de la version Wii à sortir dans quelque temps sont encore en cours de validation, l'apparition de Reggie Fils-Aime en tant que perso caché n'étant pas encore approuvée.

Rarement s'amuser avec de la nourriture a été si divertissant (ce qui dans ce cas précis est hautement recommandé !), à tel point qu'on demanderait bien du rabe à la Team Meat. Addictif, drôle, calibré à la perfection, Super Meat Boy rejoint sans hésiter un certain plombier grassouillet et un je-ne-sais-quoi sans bras ni jambes au panthéon du genre plate-forme. Un titre à partager sans hésiter avec une bande de potes, autour d'un paquet de chips et de quelques bouteilles (d'eau minérale bien sûr). Miam miam barback !