On prend les mêmes...

Comme d'habitude, il vous faudra choisir un personnage parmi la trentaine de samurais et autres ninjas disponibles, puis le faire combattre des hordes d'ennemis à travers le pays en suivant un scénario, soi-disant historique... A chaque victoire, votre personnage devient plus puissant, gagne de nouvelles compétences, de nouveaux équipements, des armes toujours plus redoutables et ainsi de suite... Seul ou à deux joueurs, vous évoluez la plupart du temps dans des environnements extérieurs divisés en sections qu'il vous faut conquérir progressivement en décimant les troupes ennemies. Ceci à grands renforts de coups de sabres, lances, bâtons et autres techniques spéciales particulièrement dévastatrices, jusqu'à totaliser plusieurs centaines, voire milliers de victimes.

Simple copie ?

Ce type de jeu est généralement le domaine de réservé de Koei, bien que d'autres éditeurs tentent régulièrement de picorer dans son assiette avec des titres plus ou moins inspirés. Toutefois, aucun n'avait osé pousser la ressemblance, comme le fait Capcom avec Sengoku Basara. Imaginez qu'un éditeur tiers ait l'envie de sortir un jeu de combat dans lequel on retrouverait un japonais en kimono nommé Ryu et un indien mystique aux membres élastiques qui répondrait au nom de Dalshim... Nous nous regarderions tous l'air incrédule et il y a fort à parier que Capcom irait, à raison, crier au plagiat. C'est pourtant ce que lui même fait subir à Koei ! Sous prétexte d'utiliser des personnages historiques, l'éditeur se permet de pomper allègrement la licence Samurai Warriors, en en reprenant le principe, l'histoire et les personnages, affublés de costumes quasiment identiques... Les premiers instants on reste dubitatif et on ne voit pas vraiment l'intérêt d'un tel ersatz...

L'élève dépasse le Maître

Par la suite, on commence à percevoir les différences, pourtant évidentes, entre les deux titres. La première est le décalage dont fait preuve Sengoku Basara par rapport à son modèle. Alors que Koei tente d'apporter toujours plus de réalisme à ses décors et ses personnages, Capcom se la joue grand guignol avec un visuel coloré et très flashy, des situations burlesques, des dialogues absurdes et des personnages improbables... En somme, une ambiance très manga-japanim' parodique. Il suffit de voir Hideyoshi Toyotomi s'envoler, tel le Surfer d'Argent, sur son mini mécha en se claquant la fesse gauche ou encore de subir l'attaque du potage aux légumes géants d'un autre "terrible " seigneur de guerre, pour s'en convaincre. De plus, la réalisation générale de Sengoku Basara est de meilleure qualité que la saga des Warriors. Les graphismes sont plus fins, les animations plus dynamiques et les coups spéciaux, les Basara, bien plus impressionnants que les Musou. Pourtant les informations à l'écran restent claires et l'action nettement moins confuse que dans les titres de Koei. Les missions sont également plus fun et plus variées que l'on pourrait s'y attendre. Au final, Sengoku Basara, dont on ne voyait même pas la raison d'exister, se retrouve totalement légitimé par son approche originale, son humour et les améliorations qu'il apporte au genre.

Si l'on peut être plein d'aprioris négatifs devant ce qui semble être une copie conforme de Samurai Warriors, on se laisse progressivement apprivoiser par le titre de Capcom qui sait faire valoir sa différence et ses qualités. Grâce à son coté déjanté et parodique clairement assumé, il se détache radicalement de son modèle, qu'il surpasse même d'un point de vue technique et ludique. Si vous aimez le genre, c'est le meilleur titre disponible.