Valkyria Chronicles II fait directement suite à Valkyria Chronicles. L'histoire se situe donc deux ans après la "Grande Guerre" du premier opus (on est ici dans une version revisitée de l'Histoire d'Europe, fantasmée à la japonaise), au moment où le jeune fermier Avan, héros de ce nouvel opus, accepte de s'engager dans l'Académie militaire de Lanseal pour tenter d'en apprendre plus sur la mort de son frère, disparu au combat dans des conditions bien mystérieuses. Nous ne sommes évidemment pas dans une vraie période de paix, car Gallia vit déjà de nouvelles heures sombres, rongée par une guerre civile où des rebelles, de plus en plus nombreux, armés et organisés, tentent de déloger du pouvoir l'Archiduchesse Cordelia, dont on a appris qu'elle avait du sang "Darcsen" (un peuple mal-aimé et rejeté par la population). Bien sûr, la famille Gassenarl, qui commande l'armée rebelle, semble bénéficier pour son coup d'Etat de l'aide des pays voisins, toujours très intéressés par les ressources énergétiques de la petite Gallia... Bref, l'ombre de la guerre menace à nouveau le pays, et vous allez devoir une fois encore enchaîner des batailles pour rétablir la paix.

La guerre en pastel

Si vous avez aimé l'opus PS3, vous ne devriez pas être trop dépaysés, malgré les quelques remaniements. Pour vous rafraîchir la mémoire, nous avons donc affaire ici à un jeu de stratégie en semi temps réel. Durant chaque tour, vous commencez en effet par choisir l'un de vos personnages sur la carte. Le jeu bascule alors en vue "action", avec le dit personnage à la 3ème personne que vous pouvez librement déplacer, dans la limite d'une jauge qui baisse à chacun de vos pas, jusqu'à l'immobilisation. Ces déplacement doivent être pris très au sérieux, car les ennemis à l'écran vous tirent dessus quand ils vous voient passer. Il faut ainsi parfois ramper dans l'herbe, passer dans le dos des soldats, et surtout finir son tour en étant sûr d'être bien planqué derrière un élément du décor. Durant chacun de vos déplacements, vous pourrez évidemment tirer sur les ennemis, balancer une grenade, soigner un équipier, etc., ce qui met le jeu en pause un instant, le temps de bien viser (on fait plus ou moins mal en tirant dans le buste ou la tête, de face, sur le côté ou derrière l'ennemi). Le tour du joueur se finit lorsque vous avez utilisé tous vos points d'action (un nombre d'étoiles à dépenser pour l'ensemble des 6 personnages présents sur le champs de bataille). Comme d'habitude, il faudra également bien choisir les soldats (éclaireurs, tireurs, soigneurs, snipers, etc.) que vous emmènerez sur le champ de bataille, en fonction des conditions indiquées dans le briefing.

Visuellement, on retrouve bien sûr le style "pastel" qui nous avait tellement tapé dans l'oeil avec le premier opus. Il est certes moins réussi, moins bluffant, mais le cachet est le même et on fait toujours un plaisir à nos mirettes, que ce soit dans les phases de combat ou durant les dialogues. Le jeu offre même des petites séquences en dessin animé très bien foutues, ainsi que des doublages (anglais) et des musiques de très bonne facture.

Nouveautés, au rapport

Si la représentation et le système de jeu sont donc globalement les mêmes, quelques nouveautés viennent bien sûr apporter un petit vent frais. D'abord, sachez que les phases hors-combat, qui servent principalement à flâner dans le campus pour faire progresser l'histoire et à utiliser vos XP et vos crédits pour respectivement monter vos personnages et leur fabriquer du bon matos, ressemblent désormais à un vrai petit jeu d'aventure à la japonaise. En gros, il est question ici d'assister à différentes scènes textuelles pour apprendre à mieux connaître chacun des élèves de votre classe... Et ils sont très, très nombreux ! À chaque fois que vous emmènerez l'un d'entre eux sur une bataille, vous pourrez à votre retour assister à l'une de ses scènes, pour en apprendre plus sur lui et, au final, lorsque vous aurez une bonne relation avec lui, participer à sa bataille perso qui lui débloquera de nouvelles capacités. Cette partie aventure est, je dois l'avouer, ce qui m'a le plus ennuyé dans le jeu. Cela dit, avec le temps, apprendre à connaître les camarades qu'on emmène ensuite au combat est assez agréable... Mais bon sang ce que c'est niais dans le traitement ! L'ambiance est d'ailleurs assez surprenante, car la guerre pointe dehors et l'on doit gérer des affaires sans grand intérêt entre les élèves, sur leur vie commune dans l'académie, sur la cantoche et j'en passe !

Il y a surtout du bon

Mais passons aux changements les plus intéressants de Valkyria Chronicles II ! D'abord, en plus d'ajouter un nouveau type de soldats (les "Armor Tech" et leur combo bouclier/arme de mêlée), le jeu offre désormais la possibilité de faire évoluer la classe de chacun des personnages. Avan peut aller dans n'importe laquelle dès le départ, privilège de héros, les autres pourront évoluer au fil des missions dans un arbre de classes. Un éclaireur pourra ainsi choisir de devenir éclaireur vétéran ou sniper, le tireur pourra devenir un spécialiste du mortier, le soigneur un "buffer", etc. Bien sûr, il faudra utiliser ses personnages le plus possible pour pouvoir accéder à ces changements de classe, car chacun d'entre eux doit récupérer des éléments dans des batailles spécifiques (éléments indiqués dans les briefings bien sûr). Pour monter en niveau en revanche, ça fonctionne exactement comme dans le premier épisode : on utilise des points d'XP pour chacune des classes, et tous les personnages des classes choisies montent ensemble.

Côté équipement, là encore on récupère plans et matières première durant les batailles, ce qui débloque progressivement de nouveaux éléments dans la section "R&D", et permet donc d'avoir de nouvelles armes et accessoires au fil du temps, mais aussi de customiser à l'envi son tank (qu'on peut désormais emmener ou non en bataille, au choix - sauf dans certaines missions scénarisées).

Champ de bataille éclaté

Autre changement majeur, cette fois dû à la régression technique du passage PS3 / PSP : les batailles ne se déroulent plus sur une seule et même zone de grande taille, mais sur plusieurs petites zone, qui communiquent entre elles via des petits campements qu'il faut conquérir en y mettant son drapeau. Ça a l'air d'être une mauvaise nouvelle comme ça, mais mine de rien ça rajoute un petit élément stratégique intéressant, tant il faut bien choisir au stade du briefing où l'on place ses unités (il y a plusieurs "ponts" entre une zone et une autre), mais aussi pendant le combat, car on peut grâce à chacun de ces campements révoquer l'un de ses soldats pour en convoquer un autre (idéal pour s'adapter à une situation en changeant les classes de personnages présentes). On commence l'aventure avec des batailles sur une, deux ou trois zones, mais les choses se corsent bien sûr au fil des missions, tandis que les troupes adverses deviennent de plus en plus difficiles à éliminer également, of course.

Des débuts pénibles qu'il faut surmonter

Le plus gros défaut de Valkyria Chronicles II, c'est qu'il faut vraiment se faire violence durant les premières heures de jeu, qui sont tout simplement (très) longues et (très) chiantes, avant d'apprécier les batailles. Le jeu se déroule durant une année complète, et les missions (hyper faciles et pas vraiment stratégiques) des trois premiers mois ne sont là que pour servir de tutoriel géant. Une épreuve d'autant plus terrible à surmonter que, comme je vous le disais plus haut, de nombreuses et insipides scènes de dialogues (c'est tellement cul-cul !) mettent en place l'histoire et nous familiarisent avec les personnages. La suite est bien plus difficile, plus stratégique et donc intéressante, car on profite ici, comme c'était le cas sur PS3, d'un système de jeu très travaillé, original et profond. On peut d'ailleurs s'essayer en bonus à un mode multijoueur complet et efficace, avec la possibilité de s'affronter enter joueurs ou au contraire de s'allier et de coopérer contre l'IA.

Pour finir notez tout de même une donnée importante : le jeu est intégralement en anglais, doublages et sous-titres.

Valkyria Chronicles II met beaucoup de temps avant de réellement vous faire entrer dans le vif du sujet, mais ceux qui auront le courage de se farcir les premières heures de jeu - remplies de missions trop faciles et d'une partie aventure lourdingue sans grand intérêt - finiront par trouver un jeu d'action / stratégie franchement excellent, aussi profond qu'original et superbement réalisé. Pour ne rien gâcher, les améliorations par rapport à la version PS3 sont très intéressantes (changements de classes) et les limitations de la PSP très intelligemment contournées (zones de combat morcelées qui ajoutent un nouvel élément stratégique). Il ne faut simplement pas s'attendre à un scénario ni à une partie aventure aussi réussis que le gameplay, car de ce côté c'est très léger (et un peu niais il faut le dire).