Les versions étant similaires, les tests le sont également.

Il était une fois un nouveau genre de jeu de télé-réalité complètement barré, qui mettait en scène des fous du volant dans des caisses extrêmement puissantes... C'est le postulat de départ de ce Split/Second Velocity. Ce jeu d'un nouveau genre devait enterrer tout ce qui s'était fait sur Terre, depuis le Loft de Loana en passant par Relooking Extreme et autres bidules télévisuels du genre, en y ajoutant des ingrédients tels que le sexe la vitesse, la destruction massive de décors, une prise en mains rapide, du fun à gogo, et pas mal de challenges à relever. Cela suffit-il pour autant à en faire un digne héritier de Burnout, auquel il fait immédiatement penser ? Pas impossible ma foi.

Un jeu d'arcade au sens "script"

Vous le savez, la particularité de Split/Second Velocity, c'est de pouvoir interagir, en pleine course, avec les décors. Non pas que ce soit une obligation formelle, mais je ne vois pas trop comment gagner une course sans y avoir recours. Et puis l'envie est bien trop forte de tout pulvériser sur son passage, pour ne pas succomber à cette douce sensation. Un vrai rêve de gosse en somme : jouer à un jeu de voitures et pouvoir tout fracasser alentour. Le pied ! Comment fonctionne donc le système de jeu de Split/Second ? Il est, ma foi, fort simple : en bas de l'écran, se trouve une jauge. Cette jauge, vous pouvez la remplir de différentes manières. Soit en dérapant, soit en faisant des sauts (temps de planage comme dit le jeu), soit en prenant l'aspiration de vos adversaires, ou bien en frôlant une attaque pyrotechnique déclenchée sur votre passage, ou encore en dépassant un concurrent tout en dérapant et même en dépassant un concurrent durant un saut ! Pas évident pour ce dernier, plutôt rarissime même, mais c'est l'une des méthodes disponibles.

Demolition Man

Concrètement, la jauge est composée de trois gros blocs qui se remplissent par petites touches. Une fois le premier bloc bleu opérationnel (vous en avez deux), vous pouvez alors déclencher une attaque pyrotechnique de niveau 1, directement sur l'adversaire qui se situe devant vous si une icône apparaît au-dessus de lui, ou bien sur les décors qui s'y prêtent. Oui, tout est scripté. Le troisième bloc quant à lui, est rouge, et permet une attaque pyrotechnique de niveau 2. Vous vous en doutez, elle est bien plus dévastatrice et permet carrément de faire écrouler des pans entiers de décors comme une Tour d'une usine géante. Frissons garantis ! Cerise sur le cheesecake, il est même possible de revoir certaines scènes de destruction massive, en appuyant (assez vite) sur un bouton précis (LB sur Xbox 360). Le niveau 2 de la destruction demande évidemment de ne pas perdre les deux premiers blocs dans un accident "stupide" comme se prendre un mur en pleine face sur une faute de pilotage, ou bien à cause d'une attaque déclenchée par un concurrent. Niveau conduite, c'est donc fort simple et très arcade dans le style. Pour déraper, c'est plutôt basique mais efficace. Soit vous optez pour le relâchement de l'accélérateur au moment d'aborder l'entrée de la courbe puis vous appuyez de nouveau dessus, soit vous freinez un peu histoire de mettre votre bagnole en travers puis réaccélérez brusquement. Une sorte d'appel contre-appel. Je vous rassure cependant, la conduite n'a rien de bien technique. On passe d'ailleurs tout son temps, du début à la fin de la course (2 à 3 tours selon les courses), constamment à fond sur l'accélérateur. Seuls les réflexes pour éviter les gravats engendrés par les attaques des précédents tours et vos yeux de lynx feront ici la différence. Car, oui, ça va très très vite et vous n'avez absolument aucun répit ! Le relâchement n'est pas permis.

Michael Bay es-tu là ?

Certes, nous ne sommes pas dans un vaste monde ouvert où chaque chose interagit avec une autre, mais tout de même. Le jeu de Black Rock Studio impressionne. Aussi bien par sa mise en scène, très Hollywoodienne avec une surenchère constante dans la "scénarisation" des courses, que par sa fluidité en pleine action, et ce malgré tout le bordel qui est généré à l'écran. Lorsqu'on voit s'écraser un avion face à nous, une grue qui s'écroule en travers de notre route, ou un hélicoptère qui s'acharne sur nous à coups de missiles voire qui lâche un bulldozer sur notre chemin, ou encore un gratte-ciel entier qui s'effondre de tout son long (voire un paquebot qui s'échoue sur la route) croyez-moi, le spectacle est au rendez-vous ! D'autant que ces scripts n'engendrent pas uniquement de la destruction "gratuite". Ils permettent également de modifier le tracé d'une course, et ainsi de corser encore plus la difficulté. Tout comme ces "power up" sont capables d'ouvrir des raccourcis à des moments précis, même s'ils demandent des réflexes de dingue. Déclenchez un poil trop tard et c'est une bouillie de votre voiture que vous verrez sur le mur ! Ou alors, essayez de profiter des ouvertures créées par un autre concurrent en le suivant de près, histoire de garder votre niveau de jauge intacte. Les pulvérisations de votre véhicule sont d'ailleurs différentes graphiquement, selon que l'on se prend un mur de plein fouet, que l'on se fasse écraser/ pulvériser par une boule de démolition de chantier ou une tour. Du grand spectacle on vous dit ! Dommage cependant de n'avoir, pour nos oreilles, qu'une musique qui monte en intensité sonore... à l'approche de l'arrivée. Aucune voix des concurrents pour faire monter l'adrénaline encore plus haut. Dommage. Les sons sont néanmoins très corrects dans l'ensemble.

Plusieurs options de jeu

Histoire de varier les plaisirs, les développeurs ont conçu le jeu comme une série TV. Une douzaine d'épisodes forment ainsi le cœur du titre, avec, pour chacun d'entre eux, 6 événements précis à disputer. Les courses simples sont au final les plus nombreuses, et il faudra évidemment figurer le plus haut possible au classement face aux 7 autres concurrents du jeu (l'I.A. est d'ailleurs plutôt accrocheuse), mais on trouve également d'autres épreuves. Le mode Détonateur, qui demande de faire un chrono sur un tour, en évitant de se faire pulvériser par des attaques pyrotechniques, le tout avec seulement trois vies à notre disposition ; le mode Elimination (le dernier restant à gagné), le mode Survie (il faut dépasser un maximum de poids lourds qui vous envoient des tonnes de barils explosifs, avec 3 vies aussi), le mode Attaque Aérienne (il faut éviter les missiles d'un hélico dont les cibles se voient au sol) et sa variante Revanche Aérienne où vous devez cette fois non seulement esquiver ses attaques mais lui renvoyer aussi ses missiles en pleine face. Bref, de quoi varier un peu les plaisirs, donc, même si l'ensemble, il faut le reconnaître, est assez répétitif au final.

Les décors ne changent pas tellement (une douzaine de lieux aux thèmes assez similaires), même si les embranchements générés suite aux nombreux déclenchements de scripts, et les quelques raccourcis découverts çà et là, rendent l'ensemble un peu moins basique. Au total donc, 72 épreuves à terminer et beaucoup de crédits (la monnaie locale) à amasser après chaque événement, dans le seul but de débloquer soit de nouvelles voitures (toutes différentes à conduire), soit l'événement Bonus mais aussi et surtout la fameuse Course Elite qui compte pour le championnat. Pour cette course ultime, que vous pouvez faire une fois suffisamment de crédits accumulés, il est impératif de finir dans les trois premiers pour passer à l'Episode suivant. Notez par ailleurs que vous débutez avec le numéro "99", et qu'au fil de vos courses, ce chiffre décroît. Le système est identique sur internet.

Trop répétitif ?

Avec sa douzaine de décors (destructibles), ses 72 courses, son gamelay résolument arcade axé sur le fun et son visuel tape-à-l'oeil, il serait difficile de faire la fine bouche face à Split/ Second Velocity. Néanmoins, une fois que vous aurez plié le mode solo (une douzaine d'heures environ), tout de même bien conséquent, surtout si l'on veut terminer tous les événements à la première place, aurez-vous réellement envie d'y revenir ? Car, si le jeu reste vraiment jouissif, surtout en ligne où il retrouve une seconde jeunesse (jouable jusqu'à 8), ces power up répétitifs et les destructions scriptées à gogo ont leur limite. Même si, on le répète, il ne se passe jamais la même chose d'un tour à l'autre, et a fortiori d'une course à l'autre, les destructions déclenchées restent toujours les mêmes. On aurait pourtant aimé plus de circuits, histoire de varier plus encore les plaisirs et sans doute plus de variété dans les scripts à déclencher. Idem pour les vues, deux uniquement (dont une extérieure que j'abhorre), ce n'est pas vraiment la panacée.

Au final, Split/ Second Velocity est parfait pour les amateurs de courses arcade de haute volée, type Burnout, dont la mise en scène plus chiadée et ultra spectaculaire, nous a tout simplement scotchés. On n'oubliera pas non plus des challenges relevés aussi bien hors ligne qu'en ligne, et des bonus à débloquer que les collectionneurs apprécieront. Il est toutefois dommage qu'il ne contienne pas assez de "plus-value" et qu'il nous file au bout de quelques heures une sensation de "déjà joué". Dommage, car techniquement, c'est une vraie réussite. Il a frôlé le "4 étoiles", mais nous lui avons tout de même accordé un coup de cœur d'honneur pour l'ensemble de son œuvre. À essayer avant de l'adopter.