Sur le papier pourtant, il y avait de quoi se dire que tout n'était pas perdu : un scénario original écrit par Matt Fraction (Invicible Iron Man) qui ne tente pas de suivre le film, Samuel L. Jackson et Don Cheadle qui prêtent leurs voix, de même qu'Eric Loonis, la voix de Tony Stark dans le dessin animé, qui remplace au pied levé un Robert Downey Jr. (mal) modélisé mais absent. Ajoutez à ça une maniabilité parait-il grandement améliorée par rapport au premier jeu, et on pourrait croire que tout n'est pas perdu...

Donnez le pad au Docteur Octopus

Au lancement, on veut y croire : sans être fantastique, la réalisation n'est pas totalement honteuse. On est loin de la haute définition et des modélisations et animations des grosses productions actuelles, mais on ne saigne pas des yeux. En VO, les dialogues sont sympathiques, et le scenario, très classique et bourrin, ne se prend pas trop au sérieux grace à l'humour blasé de Stark. Même la VF n'est pas à jeter, c'est dire. En revanche, dès que l'action des missions commence à s'intensifier un peu, l'envie de manger le pad commence à se faire sentir.

Bon, il faut bien admettre que manier un personnage comme Iron Man est des plus complexes... Déplacements au sol et en l'air, tout cela doit se gérer à l'aide du stick et de deux boutons pour régler l'altitude de vol. Un bouton de tranche pour donner des impulsions directionnelles, deux coups pour passer en vol... Bon jusqu'ici ça va. Vient ensuite la gestion des armes. Deux simultanées, sur les gâchettes, et la croix qui permet de changer les armes de chaque côté, ce qui sera stratégiquement vital pendant les recharges ou en fonction des adversaires. Deux autres boutons pour attaquer au corps à corps et contrer, et enfin le dernier bouton de tranche pour activer le verrouillage de cible. Vous commencez à visualiser le mode poulpe nécessaire ?

Mais tu vas me le verrouiller, ce transporteur !

Avec le fait de devoir contrôler trop de choses par rapport à votre nombre de doigts disponibles, le gros problème du jeu est la visée. En effet, une fois le verrouillage activé, on passe d'une cible à l'autre avec le stick analogique droit, qui contrôle aussi la caméra. J'ai du faire peur à mes voisins en hurlant contre ma console qui refusait obstinément de choisir la bonne cible : le verrouillage saute tout le temps quand la cible quitte la vision, du coup on tourne dans tous les sens et on cible n'importe quoi, le radar (à plat, forcément) n'étant pas d'un grand secours... Ce qui fait que toute la difficulté du jeu ne vient absolument pas des ennemis, pas très malins et dont on comprend rapidement la méthode pour en venir à bout, mais surtout du fait qu'il est bien souvent impossible de réussir l'action qu'on visualisait.

En comptant ce gameplay énervant qui a failli me faire abandonner plusieurs fois, et des checkpoints débiles qui ne reprennent pas vraiment là où vous en étiez, il ne m'a toutefois fallu qu'une grosse poignée d'heures pour boucler les 8 missions du jeu. Alors d'accord, il y a la possibilité de débloquer des armures, de personnaliser les armes avec de nouvelles techniques, munitions, etc., et de les rejouer, mais au final, cela n'intéressera probablement que le fan inconditionnel.

Malgré une nette amélioration par rapport au premier, entre sa réalisation moyenne et sa durée de vie courte et uniquement due à une maniabilité plus que perfectible, Iron Man 2 ne restera pas dans les mémoires... Rendez-vous pour le 3ème numéro qui sera cette fois-ci une réussite ?