BlazBlue Calamity Trigger, c'est avant tout un univers travaillé et une patte graphique hallucinante de beauté. En effet, les designers ont réalisé un travail exemplaire que l'on retrouve à tous les niveaux du jeu. Des menus aux personnages en passant par les décors, on en prend plein les mirettes à chaque instant ! Chacun des magnifiques environnements, mélangeant subtilement 3D et 2D en HD, dégage une atmosphère particulièrement séduisante et les personnages, stylisés façon manga en haute résolution, bénéficient d'animations parfaites, proches de celles des meilleurs dessins animés, qui procurent une pêche à couper le souffle aux affrontements. Clairement, il s'agit là d'un des plus beaux jeux de combat 2D qu'il m'ait été donné de reluquer et autant vous dire que, dans ce registre, je ne suis pas un garçon facile...

Un travail de pro

Outre cette réalisation d'exception, on constate que les joutes font preuve d'un incroyable dynamisme, malgré un rythme finalement assez haché qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui a le mérite de proposer des rixes un peu plus lentes qu'à l'accoutumée, qui permettront à tous de voir, et surtout de comprendre, ce qu'il se passe à l'écran. Si BlazBlue demeure un titre à la jouabilité technique que l'on doit, en partie, à son aîné Guilty Gear, il s'avère finalement un peu plus accessible que ce dernier. Néanmoins, ne rêvez pas, le système de jeu se révèle d'une impressionante complexité et il faut bien avouer que les premières parties ne vous permettront absolument pas de maîtriser toutes les subtilités proposées. Préparez-vous donc à passer un certain temps dans le menu d'entraînement si vous tenez réellement à briller en société ou, plus simplement, en ligne.

Pour résumer, le titre se joue à quatre boutons. Trois pour les coups normaux de différentes puissances et un pour les attaques Drive, comprenez les coups spéciaux. Il s'agit là de la base puisque BB offre, en plus, des dizaines de subtilités à réaliser au coeur des joutes pour des affrontements spectaculaires et techniques à la fois. Des trois types de contres aux recovery (contrôle du personnage après un coup adverse) normaux, ou aériens, en passant par les cancels (coup spécial entamé pendant un mouvement en cours), les Dash (déplacements rapides à différentes hauteurs), les chopes, les sauts multiples, les Distorsion Drive (furies), les enchaînements de coups à tiroirs (et j'en passe), le système de jeu de BB est un puits sans fond qui promet des rixes uniques et souvent renouvelées. Ces finesses ne seront malheureusement pas accessibles à tous tant il est nécessaire de prendre le temps de s'approprier chacune d'entre elles pour espérer avoir le contrôle total sur un personnage. Si maîtriser toutes les subtilités de la jouabilité de BB n'est pas évident, il est clair que les timings nécessaires à la réalisation des enchaînements s'avèrent beaucoup plus tolérants que dans un Guilty Gear. Une constatation qui souligne l'envie des développeurs de placer BB à mi-chemin entre le jeu de combat Hardcore et Casual. Cependant, avec de la pratique, on se rend compte qu'il faudra redoubler d'efforts pour réellement maîtriser le titre tant ses personnages sont, chacun dans leur genre, véritablement uniques.

Chacun son style

A l'heure de la vingtaine de personnages proposés en moyenne dans Street Fighter IV et autres consorts, les douze lutteurs de BlazBlue paraissent en sous-nombre. Mais méfiez-vous des apparences puisque contrairement au titre de Capcom, Arc System Works est parvenu à éviter les fameux doublons que l'on retrouve dans les plus grandes sagas du genre. Pour exemple, Bang le ninja rebondit partout sur l'écran, Litchi place son bâton derrière l'ennemi pour le faire intervenir dans ses enchaînements, Rachel la vampire place des pièges sur toute l'aire de combat, Arakune peut, quant à lui, devenir invisible et tourne sans cesse autour de l'ennemi, Taokaka profite d'une grande allonge et d'une incroyable agilité, Carl contrôle une terrifiante poupée et enfin Noel utilise des flingues alors que Iron est un bourrin spécialisé dans le corps à corps. Ce petit tour d'horizon des héros souligne la grande diversité des styles de jeu proposés et autant dire qu'il ne faut pas compter ses heures pour tous les dompter. Avec de tels styles de combat, l'équilibrage des personnages ne fut pas chose aisée. Heureusement, les développeurs y sont à peu près (on pense quand même très fort à Haku-Men, V-13- et Jin) parvenus. Notez tout de même que des versions spéciales des personnages peuvent être débloquées pour profiter de tous leurs pouvoirs.

Confort optimal

Soucieux d'offrir la meilleure expérience de jeu à tous, les développeurs ont ajouté des tonnes d'options en tout genres et de modes de jeux dans BlazBlue. Tous les classiques sont là (Arcade, Score Attack, Replay, Versus, Galerie de photos à débloquer etc.) mais le plus étonnant demeure le mode Histoire qui conte les aventures à embranchements multilples de chaque protagoniste. Si on apprécie de comprendre les motiviations de chacun, c'est tellement rare d'avoir un vrai background dans un jeu de combat, on regrette que les textes par dizaines s'enchaînent avec lenteur, au point d'endormir parfois le lecteur. Seuls ceux qui adhèrent à l'univers auront la patience de les déguster et de débloquer ainsi quelques bonus ! Evidemment, BlazBlue vient concurrencer SFIV sur le online avec l'un des meilleurs mode multijoueurs du genre. Le lag est totalement absent et les parties s'enchaînent sans mal une fois que vous avez trouvé un salon à votre convenance. Bref, tout est là pour vous permettre d'aborder le jeu dans les meilleures conditions possibles. Jusqu'aux musiques même dont les sonorités rock en séduiront plus d'un !

Vous l'aurez compris, à l'heure de la 3D, Blazblue : Calamity Trigger remet la baston 2D traditionnelle au goût du jour ! Un tour de force qui fait plaisir aux amateurs du genre et que l'on doit à une réalisation exceptionnelle, une ambiance unique et surtout à un système de jeu particulièrement profond. Mais quoi qu'il en soit, et malgré des timings plus abordables que dans les précédentes productions d'Arc System Works, la prise en mains peu accessible et la maîtrise totale des personnages demandent énormément de patience et d'entraînement. Des sacrifices que tous les joueurs d'aujourd'hui ne sont plus forcément enclins à réaliser...