Les versions du jeu étant similaires, les tests le sont aussi.

Le titre de Visceral Games est une version adaptée de la divine comédie de Dante Alighieri. Il s'agit d'une œuvre majeure de la littérature qu'il n'est pas indispensable de connaître pour apprécier Dante's Inferno. Et heureusement d'ailleurs car la version jeu vidéo des aventures de Dante n'a déjà rien d'une promenade de santé. En effet, notre héros est un croisé qui a pêché lors de la guerre sainte et sa promise, la séduisante Béatrice, en fait les frais. Il entame alors un infernal périple dans les limbes pour l'arracher aux griffes de Lucifer lui-même. Toutes ces références religieuses ne doivent pas vous inquiéter car il s'agit en fait d'un prétexte pour un des beat them all les plus pêchus du moment.

Un enfer à se damner !

La première chose qui a su me convaincre est l'ambiance et le design propre à chacun des cercles infernaux que vous allez traverser. Pas paresseux, les développeurs ont apporté une véritable patte graphique qui donne un étonnant cachet au jeu. De plus, l'ambiance qui y règne s'avère absolument grandiose. On comprend rapidement qu'on n'est pas en territoire ami et les cris des damnés viendront vous vriller les oreilles en permanence. De plus, les mélodies grandiloquentes et pesantes à la fois ont de quoi satisfaire les oreilles les plus gourmandes. Bref, de ce côté, Dante's Inferno est une réussite, qui va de pair avec sa qualité graphique globale. C'est beau, même si certaines textures auraient mérité plus de détails pour mettre en valeur la direction artistique. On fera avec, puisque si on peut se vautrer dans la luxure tant l'atmosphère dépote, le vrai paradis se situe dans les affrontements, qui ont d'ailleurs de quoi titiller l'orgueil.

Prêcher la bonne parole !

Dante est un garçon qui en a dans le pantalon. Après avoir abattu notre plus grande peur, il s'attaque à chaque étape des enfers. Ce guerrier émérite, armé jusqu'aux dents, n'est pas avare en pouvoirs de toutes sortes qui ne cessent de croître tout au long de son périple. Armé de la faux de la Mort, il découpe les démons par centaines, enchaîne les combos avec talent et a même le sens du spectacle. On en prend plein la tronche, surtout lors des mises à mort variées, et chacune des attaques de ce champion a une véritable utilité. En effet, la faux déchiquette les monstres, la sainte croix bannit les affreux volants, les reliques assurent des pouvoirs spéciaux, les âmes des démons permettent d'augmenter votre palette de coups et proposent même des spécialités impies ou sacrées. On devient ainsi un véritable paladin ou un chevalier de la mort (ou même les deux à la fois) tant durant les combats que pendant des scènes particulières. C'est d'autant plus vrai que Dante croise durant son périple des traîtres antiques qu'il doit absoudre ou punir. Ce choix donne lieu à des mini-jeux dont le but est de récupérer encore plus d'âmes. Les démons étant des milliers (et vous pouvez me prendre au mot), Dante possède aussi des capacités magiques indispensables telles que regagner de la vie ou encore devenir invulnérable pendant un court instant. Il est clair que le croisé a du répondant et heureusement, car ses ennemis sont d'une rare perfidie.

Orgueilleux Gamer !

L'une des caractéristiques de Dante's Inferno réside dans sa difficulté. À l'image de Bayonetta, la difficulté du jeu peut s'avérer extrême tant il est impératif de savoir utiliser sa tête. Non seulement plusieurs pouvoirs sont clairement appropriés face à certains monstres mais en plus, vous aller devoir jouer de votre dextérité pour vous en sortir. En combat, l'esquive sera donc mise à contribution et vos réflexes seront mis à rude épreuve au cours de QTE absolument... dantesques. Franchement, il faudra vous accrocher car les démons sont légion et la plupart continuent à tenter de vous trancher alors que vous les tabassez à mort. On aborde ici l'un des problèmes du jeu, puisque Dante's Inferno manque parfois de lisibilité. La caméra étant contrôlée automatiquement, on n'a pas toujours le temps de voir les démons frapper. On s'y fait mais c'est un peu dommage, d'autant que le jeu est déjà assez corsé. Comme je vous le disais, le titre est bourré de QTE en tous genres et certains faux-pas vous mèneront directement à la mort, ce qui peut avoir tendance à agacer ! Au passage, notez que Dante peut même prendre le contrôle de certaines créatures pour les retourner contre les démons (quelque chose qu'on a déjà vu dans Darksiders et qu'incorpore le futur GoW III). Ces alliés contre nature ne seront pas de trop car il vous arrivera d'enchaîner plusieurs vagues d'adversaires sans pour autant pouvoir sauvegarder. Une mort vous ramènera alors au début de la séquence. Là encore, la colère se fait rapidement sentir.

Mélange infernal !

Contrairement à ce qu'on aurait pu croire, Dante's Inferno mélange les genres avec un certain talent : plate-forme, casse tête, combats, mini jeux, on y trouve de tout. Et chacun de ces aspects sert parfaitement l'ambiance et le scénari, tout en évitant l'ennui que l'on peut ressentir dans certains beat them all à force de casser du méchant tout au long de l'aventure. Même s'il s'agit d'un titre sévère, notamment à cause des morts instantanées, il fait preuve d'une certaine variété dans un genre qui peut vraiment parfois devenir lourd dingue.

Tu ne l'emporteras pas au paradis !

Bien que Dante ait su obtenir mes faveurs, il y a bien quelques ombres au tableau. La caméra aurait mérité d'être libre pour que le joueur puisse l'ajuster afin de pouvoir anticiper les assauts des ennemis. Cela rajoute a une difficulté déjà accrue et a des QTE souvent difficiles, ce qui peuvent s'avérer hyper frustrant. De même, certaines séquences de plate-forme ont de quoi énerver à cause de déplacements souvent trop imprécis. Des problèmes que l'on retrouve aussi avec certains pouvoirs puisque, mal utilisés, ils vous entraînent hors des plate-formes et là encore, c'est la mort assurée. Pour résumer, il faudra être très prudent car l'enfer est loin d'être pavé de bonnes intentions !

Dante's Inferno reprend le meilleur des jeux du genre pour proposer une aventure un peu courte (du DLC arrive mais pour le moment ce sera moins de huit heures de jeu) mais néanmoins épique, séduisante, péchue et ultra stylisée avec une ambiance vraiment sombre, voire dérangeante. Mis à part quelques imprécisions dans sa jouabilité, et un côté clone difficilement contournable, il n'en demeure pas moins l'un des très bons titres du genre. Amen !